Les scientifiques de la base de l'Australian Antarctic Division, seuls habitants de Macquarie, ont contribué à une récente étude afin de démontrer que l'état actuel de l'île est en grande partie dû aux interventions humaines.
L'île a développé un écosystème singulier jusqu'à l'arrivée des marins au XIXe siècle, qui ont débarqué avec eux des chats, des lapins et d'autres rongeurs qui ne vivaient pas naturellement sur l'île. La rapide expansion des lapins, que les chats ne parvenaient pas à endiguer, a amené les hommes à introduire, en 1978, le virus de la myxomatose, faisant rapidement chuter la population de 100 000 à 20 000 individus. Les chats auraient alors cherché une proie plus facile, les oiseaux de mer.
Pour protéger les volatiles, les hommes ont décidé d'exterminer les félins, entre 1985 et 2000. Résultat : dès 2006 (avec la fin de l'épizootie de myxomatose), la colonie lapine a très fortement augmenté. A tel point que l'Etat australien prévoit d'exterminer à leur tour les 130 000 lapins, plus 103 000 souris et 36 600 rats, présents sur l'île. Coût de l'opération : 24 millions d'euros, notamment pour l'épandage de mort-aux-rats par hélicoptère, à l'hiver 2010.
Pour les auteurs du rapport, Macquarie permet de démontrer concrètement la responsabilité néfaste de l'homme dans sa gestion des espèces. L'étude montre que 20 % de la surface de l'île sont mis à nu mais, pour Michel Pascal, scientifique de l'INRA spécialisé dans la lutte contre les espèces invasives, l'éradication des chats par l'homme n'est pas la seule explication. Les hivers moins rigoureux ont pu profiter aux lapins mais pas à la végétation, qui subit également la forte érosion des vents.
Depuis les années 1960, sur de nombreux points du globe, l'homme essaie, avec plus ou moins de succès et dans une optique écologique, d'éradiquer des espèces qu'il a souvent lui-même contribué à introduire.
Par exemple, dès 1954, les Américains ont procédé à l'élimination des cochons sur l'îlot français de Clipperton, ce qui a permis un retour des fous masqués (Sula dactylatra). Mais à l'inverse, la destruction des fourmis de feu à grand renfort de pesticides avait considérablement bouleversé les équilibres de l'écosystème.
EFFETS INDIRECTS
Si les chercheurs ne sont pas tout à fait d'accord sur les causes de la destruction de la végétation de l'île Macquarie, ils s'accordent sur certains points : l'indispensable éradication des rongeurs, qui ont tous été introduits par l'homme et provoquent d'importants dégâts, et la nécessité préalable de bien étudier l'écosystème et la chaîne alimentaire.
"Les leçons à tirer pour les agences de conservation sont que les interventions devraient être complètes et inclure des évaluations des risques pour considérer et planifier les effets indirects et faire face aux coûts engendrés", indique Dana Bergstrom, un des auteurs du rapport.
Selon Michel Pascal, à Macquarie, seules les espèces ciblées sont susceptibles de consommer les appâts toxiques, mais l'opération doit être "massive et rapide" pour que l'exposition des charognards aux cadavres infectés soit la plus brève possible et que les espèces autochtones ne subissent pas de dommages.
L'île a développé un écosystème singulier jusqu'à l'arrivée des marins au XIXe siècle, qui ont débarqué avec eux des chats, des lapins et d'autres rongeurs qui ne vivaient pas naturellement sur l'île. La rapide expansion des lapins, que les chats ne parvenaient pas à endiguer, a amené les hommes à introduire, en 1978, le virus de la myxomatose, faisant rapidement chuter la population de 100 000 à 20 000 individus. Les chats auraient alors cherché une proie plus facile, les oiseaux de mer.
Pour protéger les volatiles, les hommes ont décidé d'exterminer les félins, entre 1985 et 2000. Résultat : dès 2006 (avec la fin de l'épizootie de myxomatose), la colonie lapine a très fortement augmenté. A tel point que l'Etat australien prévoit d'exterminer à leur tour les 130 000 lapins, plus 103 000 souris et 36 600 rats, présents sur l'île. Coût de l'opération : 24 millions d'euros, notamment pour l'épandage de mort-aux-rats par hélicoptère, à l'hiver 2010.
Pour les auteurs du rapport, Macquarie permet de démontrer concrètement la responsabilité néfaste de l'homme dans sa gestion des espèces. L'étude montre que 20 % de la surface de l'île sont mis à nu mais, pour Michel Pascal, scientifique de l'INRA spécialisé dans la lutte contre les espèces invasives, l'éradication des chats par l'homme n'est pas la seule explication. Les hivers moins rigoureux ont pu profiter aux lapins mais pas à la végétation, qui subit également la forte érosion des vents.
Depuis les années 1960, sur de nombreux points du globe, l'homme essaie, avec plus ou moins de succès et dans une optique écologique, d'éradiquer des espèces qu'il a souvent lui-même contribué à introduire.
Par exemple, dès 1954, les Américains ont procédé à l'élimination des cochons sur l'îlot français de Clipperton, ce qui a permis un retour des fous masqués (Sula dactylatra). Mais à l'inverse, la destruction des fourmis de feu à grand renfort de pesticides avait considérablement bouleversé les équilibres de l'écosystème.
EFFETS INDIRECTS
Si les chercheurs ne sont pas tout à fait d'accord sur les causes de la destruction de la végétation de l'île Macquarie, ils s'accordent sur certains points : l'indispensable éradication des rongeurs, qui ont tous été introduits par l'homme et provoquent d'importants dégâts, et la nécessité préalable de bien étudier l'écosystème et la chaîne alimentaire.
"Les leçons à tirer pour les agences de conservation sont que les interventions devraient être complètes et inclure des évaluations des risques pour considérer et planifier les effets indirects et faire face aux coûts engendrés", indique Dana Bergstrom, un des auteurs du rapport.
Selon Michel Pascal, à Macquarie, seules les espèces ciblées sont susceptibles de consommer les appâts toxiques, mais l'opération doit être "massive et rapide" pour que l'exposition des charognards aux cadavres infectés soit la plus brève possible et que les espèces autochtones ne subissent pas de dommages.