Syrie: Assad annonce une amnistie partielle et va prendre la parole


Mardi 16 Avril 2013 - 14:43
AFP


DAMAS - Le président syrien Bachar al-Assad occupe le devant de la scène en annonçant mardi une amnistie partielle avant d'intervenir mercredi à la télévision au moment où aucune solution au conflit n'est en vue tant sont grandes les divergences entre les Occidentaux et la Russie.


Syrie: Assad annonce une amnistie partielle et va prendre la parole

A la veille de l'anniversaire de l'indépendance de la Syrie, le 17 avril 1946 le chef de l'Etat a décrété une amnistie pour certains crimes et des réductions de peine, a annoncé l'agence officielle Sana.

"Le président Assad a promulgué le décret 23, accordant une amnistie générale pour des crimes commis avant le 16 avril 2013", a affirmé l'agence, mais en fait il s'agit d'une amnistie sélective car seuls ceux qui ont eu vent "d'actes terroristes" et n'ont pas informé les autorités sont totalement amnistiés.

"A la peine de mort sera subistuée les travaux forcés à perpétuité pour les crimes de sang (n'ayant pas un caratère terroriste) mais ceux qui ont financé des groupes terroristes ou commis des actes terroristes ayant entraîné mort et destruction, ne sont pas graciés" et risquent la peine capitale.

En revanche, "ceux qui ont comploté pour mener un acte terroriste sans toutefois l'accomplir voient leur peine réduite d'un quart", précise le décret.

Ne sont pas graciés "les trafiquants d'armes et de drogue mais ceux qui se sont livrés à la contrebande d'autres produits le sont à condition de payer des amendes aux douanes", stipule le texte. En revanche, ceux qui se sont livrés à la prostitution sont grâciés.

"Les deserteurs de l'armée, se trouvant à l'intérieur du pays, peuvent bénéficier d'une grâce totale s'ils se rendent aux autorités dans un delai de 30 jours et de 90 jours s'ils sont à l'extérieur, mais ceux qui ont volé des armes dans les armureries ne bénéficient d'aucune indulgence.

Libération de 7.000 détenus ?

Peuvent aussi béneficier de cette mesure les civils possédant des armes à condition qu'ils les rendent dans un delai de 30 jours et ne sont plus pousuivis ceux qui ont incité à la zizanie confessionnelle ou propagé des fausses nouvelles.

Le régime désigne par "terroristes" les opposants et rebelles syriens en rébellion contre le pouvoir de Damas.

Selon le ministre syrien de la Justice Najem al-Ahmad, cette amnistie vise à "renforcer la réconciliation sociale, la cohésion nationale, et les besoins de la vie commune à l'occasion de la fête nationale".

"L'amnistie touche la grande majorité des crimes à des niveaux différents", indique le ministre, cité par Sana, précisant que le décret exclut "un nombre peu important de crimes, notamment ceux liés au terrorisme, à l'espionnage, à la trahison".

Selon la télévision, ce décret devrait conduire à la libération de 7.000 détenus, mais le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) s'est montré sceptique sur son ampleur.

"Ce n'est pas la première fois que Bachar decrète une amnistie et cela ne conduira pas à la libération des dizaines de milliers de prisonniers. Une vériatale amnistie c'est la libération de tous les prisonniers d'opinion, de conscience et des revolutionnaires. L'amnistie c'est l'arrêt des arrestations", a declaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane.

Par ailleurs, Bachar al-Assad entend occuper le terrain et donnera une interveiew diffusée mercredi par la télévision syrienne en continu al-Ikhbariya/

Dans sa dernière apparition devant des télévisions turques début avril, le président Assad avait averti qu'une chute de son régime aurait un "effet domino" au Moyen-Orient et déstabiliserait cette région "pendant de longues années".

Dans un entretien au quotidien britannique Guardian, le vice-minsitre des Affaires Etrangères Fayçal Moqdad assure qu'il "n'y aura plus de Syrie si Assad démissionne. S'il se retire maintenant avant qu'il y ait un accord entre Syriens sur un processus politique, la Syrie disparaitra le carte".

Par ailleurs, l'opposition syrienne a demandé au gouvernement libanais de contrôler les frontières du pays afin d'éviter que le mouvement chiite du Hezbollah ne tire sur des localités rebelles en Syrie.

La violence a causé la mort de 87 personnes, selon l'OSDH, dont 36 civils, 31 rebelles et 20 soldats.



           

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