Syrie: l'aviation a mené un de ses raids les plus meurtriers avec 76 morts


Lundi 16 Décembre 2013 - 16:26
AFP


Damas - L'aviation militaire syrienne a mené un de ses raids les plus meurtriers depuis son entrée en action il y 18 mois, avec la mort de 76 personnes, dont 28 enfants dans des quartiers rebelles d'Alep, a indiqué lundi une ONG.


A Genève, l'ONU a affirmé que le nombre des réfugiés syriens pourrait doubler fin 2014 et atteindre 4,1 millions.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des militants, l'armée du régime de Bachar al-Assad utilise dans sa guerre contre les insurgés des "barils d'explosifs", qui sont remplis de TNT, largués à partir des hélicoptères et des avions militaires, moins précis mais bien moins coûteux que les missiles.

A Alep, la métropole du nord et ex-capitale économique de Syrie, "le nombre des martyrs tués dimanche par les bombardements avec des barils d'explosifs s'élève à 76, dont 28 enfants de moins de 18 ans et 4 femmes", selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

L'ONG ne précise pas si des rebelles figurent parmi les victimes. Selon le Centre des médias d'Alep (CMA), l'intensité de ces raids sur la ville, autrefois un important centre économique, a été "sans précédent".

Selon l'OSDH et des militants sur le terrain, les barils d'explosifs ont touché des quartiers aux mains des rebelles, dont Haydariyé, Ardh al-Hamra et Sakhour, dans le nord-est de la ville.

Des images publiées sur internet par des militants montraient d'importants dégâts dans des immeubles et des bulldozers s'employant à dégager les décombres où des hommes cherchaient encore des survivants.

Ces barils d'explosifs "sont largués par les avions militaires sans système de guidage, c'est pour cela qu'ils font un grand nombre de victimes", indique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Il s'agit de barils en métal à l'intérieur desquels il y a une couche de béton armé et qui sont remplis de TNT "afin qu'ils fassent un maximum de destructions et de morts", précise-t-il ajoutant qu'il y a deux types de barils, l'un artisanal, l'autre plus sophistiqué et fabriqué dans des usines, comme celui utilisé à Alep.

Une source de sécurité syrienne a affirmé à l'AFP que "des bombes ont été larguées sur Alep mais les terroristes les nomment 'barils'. Toutes les poches terroristes seront attaquées (...), nous allons les anéantir sans pitié". Dans le vocabulaire du régime, le mot "terroriste" désigne les rebelles.

"Nous allons les anéantir sans pitié"

Une autre source de sécurité a précisé que l'armée préfère utiliser ces barils car si les missiles sont plus précis ils sont aussi plus onéreux car ils sont importés de Russie.

Alep est ravagée par la guerre entre troupes loyalistes et rebelles depuis l'été 2012, ses quartiers ouest étant largement aux mains du régime de Damas, tandis que ses secteurs est sont contrôlés par les insurgés.

Affrontements et bombardements ne cessent de dévaster au quotidien les quatre coins de la Syrie à quelques semaines de la tenue d'une conférence de paix internationale en Suisse censée trouvée une issue à une guerre qui a fait plus de 126.000 morts en plus de deux ans et demi.

Dans ce contexte, l'armée semble prendre l'avantage depuis plusieurs semaines en reprenant le contrôle de plusieurs bastions de rebelles notamment dans les provinces d'Alep et de Damas.

Selon l'ONU, ce conflit pourrait pousser 4,1 millions de Syriens à fuir à l'étranger d'ici fin 2014, contre 2,4 millions actuellement.

Sur ce nombre, quelque 660.000 seront hébergés dans des camps de réfugiés et sont considérés comme les plus vulnérables, alors que 3,44 millions auront trouvé refuge chez des particuliers, ajoute l'ONU, dans un rapport sur la réponse humanitaire à la crise syrienne.

Par ailleurs, le prix du pain a augmenté de plus de 500% en deux ans en Syrie et quatre Syriens sur cinq considèrent la nourriture comme leur besoin prioritaire, selon une étude menée par International Rescue Committee (IRC), basé à New York.

Selon cette organisation, l'accès à l'eau potable est difficile pour plus de la moitié des Syriens.

Les couvertures sont introuvables pour 95% des personnes interrogées et quand elles sont accessibles, leur prix s'élève à 27 dollars ce qui représente 93% d'un revenu mensuel moyen.


           

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