Walid Mouallem et Sergei Lavrov
L'initiative de la Russie, allié indéfectible du régime du président Bachar al-Assad, a reçu un accueil favorable mais prudent dans le monde, le président américain Barack Obama y voyant une possible "percée".
Seule l'opposition syrienne a dénoncé mardi l'initiative de Moscou, y voyant une "manoeuvre politique", du régime de Damas et de son allié russe, selon un communiqué.
La proposition, présentée à l'issue d'une rencontre à Moscou entre M. Lavrov et son homologue syrien, prévoit de placer sous contrôle international le stock d'armes syrien, et ensuite de le détruire.
La Russie espère que cette proposition permettra d'éviter d'éventuelles frappes américaines contre le régime de Damas, auxquelles la France est prête à participer, en réaction à une attaque chimique près de Damas, qui a fait 1.429 morts selon le renseignement américain.
"La partie russe travaille actuellement à l'élaboration d'un plan réalisable, précis, concret pour lequel des contacts sont en cours en cet instant avec la partie syrienne", a déclaré M. Lavrov mardi. "Nous comptons présenter ce plan dans les plus brefs délais, et nous serons prêts à travailler à ce propos avec le secrétaire général de l'ONU, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques".
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré accueillir la proposition russe "à la fois avec intérêt et avec prudence", estimant que Moscou "s'offrait peut-être une porte de sortie" dans la crise syrienne.
Congrès rétif
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé que la pression internationale, notamment des Etats-Unis et de la France, sur le régime syrien, avait "marché".
M. Fabius a annoncé ensuite que la France proposerait mardi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution prévoyant le "contrôle et le démantèlement" des armes chimiques syriennes. Ce projet autorise le recours à la force en cas de manquement aux obligations, une option à laquelle la Russie, qui a un droit de veto, s'oppose en général avec véhémence, étant contre toute ingérence.
L'Union européenne a accueilli "avec intérêt" la proposition russe, mais souhaite s'assurer qu'elle soit "sérieuse" et puisse être suivie d'effet.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a aussi annoncé le soutien de l'organisation à cette initiative.
"Si vous n'êtes pas prudents, vous en paierez le prix"
La Chine, farouchement opposée à toute intervention militaire extérieure en Syrie, a appuyé l'initiative de Moscou, de même que l'Iran, autre soutien du régime de Damas.
M. Lavrov a exprimé mardi sa satisfaction à la suite des "réactions largement positives dans le monde" à cette proposition. "La proposition de placer l'arsenal syrien sous contrôle international n'est pas une initiative entièrement russe", a-t-il dit. "Elle a émergé des contacts que nous avons eus avec nos collègues américains, des déclarations hier de John Kerry, qui a offert la possibilité d'éviter des frappes si ce problème peut être réglé".
Le secrétaire d'Etat John Kerry avait évoqué la "restitution" par Damas de son stock d'armes chimiques à la communauté internationale comme une condition possible du renoncement à des frappes.
"Bien entendu il (Bachar al-Assad) pourrait restituer l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale, dans la semaine à venir, tout rendre, tout sans délai", avait déclaré M. Kerry. "Mais il n'est pas prêt de le faire, et il ne le peut pas".
Son porte-parole avait pris soin de préciser peu après que cette remarque purement "rhétorique" ne constituait pas une offre de négociation faite à Damas.
Le président américain Barack Obama a dès lundi soir salué l'initiative russe, avec cependant une formulation prudente. "Cela pourrait constituer une percée importante", a-t-il déclaré.
Considéré comme l'un des plus importants du monde, l'arsenal chimique syrien est estimé à "plus de 1.000 tonnes" par les services de renseignement français. Sa neutralisation, si elle était actée, pourrait s'avérer extrêmement délicate sur le terrain, en plein milieu d'une guerre civile.
Interrogé par ABC sur la possibilité d'une "pause" dans le cheminement vers des frappes, au cas où les armes chimiques seraient sécurisées, M. Obama a répondu: "tout à fait, si cela se produit".
Le président américain devrait s'adresser mardi soir à la nation.
Même approbation prudente de la part du Premier ministre britannique David Cameron: "Je pense que nous devons faire attention toutefois à ce que ne soit pas une manoeuvre de diversion pour discuter d'autre chose que du problème sur la table".
La chancelière allemande Angela Merkel a salué une proposition "intéressante" mais souligné qu'il fallait que "les actes suivent".
Seule l'opposition syrienne a dénoncé mardi l'initiative de Moscou, y voyant une "manoeuvre politique", du régime de Damas et de son allié russe, selon un communiqué.
La proposition, présentée à l'issue d'une rencontre à Moscou entre M. Lavrov et son homologue syrien, prévoit de placer sous contrôle international le stock d'armes syrien, et ensuite de le détruire.
La Russie espère que cette proposition permettra d'éviter d'éventuelles frappes américaines contre le régime de Damas, auxquelles la France est prête à participer, en réaction à une attaque chimique près de Damas, qui a fait 1.429 morts selon le renseignement américain.
"La partie russe travaille actuellement à l'élaboration d'un plan réalisable, précis, concret pour lequel des contacts sont en cours en cet instant avec la partie syrienne", a déclaré M. Lavrov mardi. "Nous comptons présenter ce plan dans les plus brefs délais, et nous serons prêts à travailler à ce propos avec le secrétaire général de l'ONU, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques".
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré accueillir la proposition russe "à la fois avec intérêt et avec prudence", estimant que Moscou "s'offrait peut-être une porte de sortie" dans la crise syrienne.
Congrès rétif
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé que la pression internationale, notamment des Etats-Unis et de la France, sur le régime syrien, avait "marché".
M. Fabius a annoncé ensuite que la France proposerait mardi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution prévoyant le "contrôle et le démantèlement" des armes chimiques syriennes. Ce projet autorise le recours à la force en cas de manquement aux obligations, une option à laquelle la Russie, qui a un droit de veto, s'oppose en général avec véhémence, étant contre toute ingérence.
L'Union européenne a accueilli "avec intérêt" la proposition russe, mais souhaite s'assurer qu'elle soit "sérieuse" et puisse être suivie d'effet.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a aussi annoncé le soutien de l'organisation à cette initiative.
"Si vous n'êtes pas prudents, vous en paierez le prix"
La Chine, farouchement opposée à toute intervention militaire extérieure en Syrie, a appuyé l'initiative de Moscou, de même que l'Iran, autre soutien du régime de Damas.
M. Lavrov a exprimé mardi sa satisfaction à la suite des "réactions largement positives dans le monde" à cette proposition. "La proposition de placer l'arsenal syrien sous contrôle international n'est pas une initiative entièrement russe", a-t-il dit. "Elle a émergé des contacts que nous avons eus avec nos collègues américains, des déclarations hier de John Kerry, qui a offert la possibilité d'éviter des frappes si ce problème peut être réglé".
Le secrétaire d'Etat John Kerry avait évoqué la "restitution" par Damas de son stock d'armes chimiques à la communauté internationale comme une condition possible du renoncement à des frappes.
"Bien entendu il (Bachar al-Assad) pourrait restituer l'intégralité de son arsenal chimique à la communauté internationale, dans la semaine à venir, tout rendre, tout sans délai", avait déclaré M. Kerry. "Mais il n'est pas prêt de le faire, et il ne le peut pas".
Son porte-parole avait pris soin de préciser peu après que cette remarque purement "rhétorique" ne constituait pas une offre de négociation faite à Damas.
Le président américain Barack Obama a dès lundi soir salué l'initiative russe, avec cependant une formulation prudente. "Cela pourrait constituer une percée importante", a-t-il déclaré.
Considéré comme l'un des plus importants du monde, l'arsenal chimique syrien est estimé à "plus de 1.000 tonnes" par les services de renseignement français. Sa neutralisation, si elle était actée, pourrait s'avérer extrêmement délicate sur le terrain, en plein milieu d'une guerre civile.
Interrogé par ABC sur la possibilité d'une "pause" dans le cheminement vers des frappes, au cas où les armes chimiques seraient sécurisées, M. Obama a répondu: "tout à fait, si cela se produit".
Le président américain devrait s'adresser mardi soir à la nation.
Même approbation prudente de la part du Premier ministre britannique David Cameron: "Je pense que nous devons faire attention toutefois à ce que ne soit pas une manoeuvre de diversion pour discuter d'autre chose que du problème sur la table".
La chancelière allemande Angela Merkel a salué une proposition "intéressante" mais souligné qu'il fallait que "les actes suivent".