A Damas, un civil a été tué par la chute d'obus Place des Omeyyades, dans le centre de la capitale, alors qu'un chef de l'Armée syrienne libre (ALS), principal groupe de la rébellion, le colonel Riad Assaad, a été blessé dans un attentat dans l'est de la Syrie.
La Ligue arabe a accédé à l'une des principales demandes de l'opposition et décidé de lui attribuer le siège de la Syrie, lui laissant le choix de "décider de la forme de sa représentation au sommet" de Doha, selon un haut responsable de l'organisation panarabe.
Mais cette mesure est tombée en plein désarroi de l'opposition, son chef, Ahmad Moaz Al-Khatib, ayant annoncé dimanche à la surprise générale sa démission, avant de faire part lundi sur sa page Facebook de son intention de se rendre au sommet et d'y prononcer un discours "au nom du peuple syrien".
La Syrie du président Bachar al-Assad est suspendue de la Ligue arabe depuis novembre 2011, après le début en mars de la même année d'une révolte populaire devenue rébellion armée sous l'effet d'une dure répression.
La Coalition nationale a annoncé dimanche qu'elle serait représentée au sommet par le "Premier ministre" Ghassan Hitto, qu'elle a chargé le 18 mars de former un gouvernement visant à administrer les territoires sous contrôle rebelle en Syrie.
Mais selon le représentant de la Coalition au Qatar, Nizar Haraki, M. Khatib présidera en fin de compte la délégation syrienne au sommet, qui comptera huit membres dont M. Hitto.
Des opposants expliquent que la démission de M. Khatib n'a pas encore été acceptée, et l'un d'eux, Ahmad Ramadan, a fait état "d'intenses pressions" pour qu'il revienne sur sa démission.
Le Premier ministre du Qatar, principal bailleur de fonds de l'opposition, Hamad ben Jassem Al-Thani, l'a publiquement appelé à revenir sur sa démission.
Pour un opposant syrien, M. Khatib a voulu "lancer un cri de désespoir pour protester contre le fait que les nombreuses promesses d'aide internationales soient restées sans suite".
En annonçant sa démission, M. Khatib a reproché à la communauté internationale son inaction face au conflit en Syrie, qui a fait des dizaines de milliers de morts, et accusé des pays soutenant l'opposition "de tenter de contrôler la révolte".
Selon le même opposant, il reproche notamment au Qatar d'avoir imposé l'élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à un autre candidat soutenu par Ryad, Imad Moustapha.
Aides militaires aux rebelles
Sur le terrain, un civil a été tué et six ont été blessés par des obus lancés par des rebelles qui ont visé la place des Omeyyades à Damas, selon les médias officiels.
Ces tirs se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d'avancer dans la capitale.
A Deir Ezzor (est), le colonel Riad Assaad, un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL), a été blessé dimanche par une explosion alors qu'il circulait en voiture et transféré en Turquie pour recevoir des soins.
Il a été l'un des premiers officiers supérieurs de l'armée à rejoindre la rébellion en juillet 2011. L'ASL a annoncé dimanche ne pas reconnaître l'élection de Ghassan Hitto, ajoutant à la confusion.
Face à cette situation, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, a appelé l'opposition à unifier ses rangs.
Alors que les européens sont toujours en désaccord sur l'envoi d'armes aux rebelles, le New York Times a rapporté que des pays arabes et la Turquie avaient fortement accru leurs livraisons d'armes aux rebelles avec l'aide la CIA américaine.
Un pont aérien mis en place à petite échelle début 2012, a pris de l'ampleur ces derniers mois, ajoute-t-il. Des avions jordaniens, saoudiens ou qataris chargés de matériel ont atterri en Turquie et en Jordanie.