Syrie: près de 40 morts dans des raids, l'ONU en pointe contre l'EI


Samedi 21 Novembre 2015 - 10:42
AFP


Près de 40 personnes ont péri dans des raids russes et syriens intensifs contre un fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU autorisait toutes les mesures "nécessaires" pour combattre l'organisation jihadiste.


L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé samedi que les frappes la veille dans la province de Deir Ezzor étaient les plus intenses menées dans cette région de l'est de la Syrie depuis le début de la guerre en mars 2011.

Alliée du régime syrien, la Russie a intensifié ses bombardements contre l'EI, cible aussi de missiles de croisière à Deir Ezzor, après que le président Vladimir Poutine a promis de riposter à l'attentat à l'origine du crash d'un avion russe en Egypte, revendiqué par l'EI.

"Au moins 36 personnes, dont 10 enfants, ont été tuées et des dizaines blessées dans plus de 70 raids menés par des appareils russes et syriens contre plusieurs localités de la province. C'est le plus violent bombardement de cette région depuis le début de la révolte", a dit à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Les raids ont visé plusieurs quartiers de la capitale provinciale éponyme, les villes de Mayadine et Boukamal ainsi que des localités plus petites et trois champs pétroliers, a précisé l'OSDH.

La province de Deir Ezzor, qui renferme d'importants champs pétroliers, est tenue par l'EI qui contrôle aussi la majorité de la capitale provinciale, à l'exception de l'aéroport militaire et de quelques quartiers aux alentours aux mains du régime.

- 'Menace mondiale' -

Moscou a affirmé cette semaine qu'elle ciblerait les camions-citernes de l'EI, auquel la contrebande de pétrole rapporte 1,5 million de dollars par jour avec un prix moyen de 45 dollars le baril, selon le Financial Times.

A la tête d'une coalition internationale dont ne fait pas partie Moscou et qui frappe l'EI en Syrie et en Irak voisin, les Etats-Unis ont eux affirmé qu'ils cibleraient davantage au portefeuille l'EI qui contrôle la majorité des champs pétroliers de Syrie notamment à Deir Ezzor.

La coalition internationale anti-EI a fait état de la destruction ces derniers jours dans ses raids aériens de 116 camions-citernes utilisés par l'EI pour le transport du carburant.

Après la revendication par l'EI de l'attentat à la bombe contre l'avion russe (224 morts le 31 octobre) et des attentats de Paris (130 morts le 13 novembre), la communauté internationale était plus que jamais décidée à combattre ce groupe responsable de multiples atrocités surtout dans les vastes régions qu'il contrôle en Syrie et en Irak.

A New York, le Conseil de sécurité a adopté vendredi à l'unanimité une résolution proposée par la France appelant les Etats membres à "prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre l'organisation EI, en conformité avec le droit international (...) sur le territoire contrôlé par l'EI (...) en Syrie et en Irak".

Il qualifie l'EI de "menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales" et se déclare "déterminé à la combattre par tous les moyens".

- 'Pour Paris' -

Le président russe Vladimir Poutine a promis cette semaine de traquer et "punir" les responsables du crash de l'avion russe. Et son homologue français François Hollande a fait la même promesse pour les attaques de Paris. Les deux hommes ont décidé de travailler ensemble contre l'EI.

Le porte-avions français Charles-de-Gaulle sera "sur zone" en Méditerranée orientale, prêt à engager ses avions en Syrie, "à la fin de la semaine", selon Paris.

La Russie a elle annoncé vendredi que sa marine en mer Caspienne avait lancé des "missiles de croisière sur Deir Ezzor tuant plus de 600 militants islamistes", mais sans précision de date.

Des images diffusées par la télévision russe ont montré un homme inscrivant au feutre "Pour notre peuple" et "Pour Paris!" sur des bombes, avant le décollage d'un avion de chasse.

Même si ces pays sont unis dans la lutte anti-EI, ils divergent fortement sur les moyens de régler le conflit syrien, la Russie cherchant à associer le régime de Bachar al-Assad à toute solution alors que les Occidentaux réclament le départ du chef de l'Etat.

Mais les efforts diplomatiques continuent. L'Arabie saoudite va accueillir à la mi-décembre une réunion rassemblant des groupes armés syriens et des opposants politiques au régime, afin de bâtir une plateforme commune de l'opposition en vue de futurs pourparlers de paix, a indiqué vendredi l'émissaire de l'ONU en Syrie Staffan de Mistura.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques réclamant des réformes, le conflit -qui a fait plus de 250.000 morts- est devenu complexe avec une multiplication des acteurs, locaux et étrangers, sur un territoire de plus en plus morcelé.


           

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