Tensions au PS après la constitution des listes aux européennes


Lundi 2 Mars 2009 - 10:19
Le point.fr


La nouvelle unité du PS proclamée par la première secrétaire Martine Aubry semble se lézarder au sein des camps de Ségolène Royal et de Bertrand Delanoë, en raison de la délicate composition des listes pour les européennes de juin.


Tensions au PS après la constitution des listes aux européennes
À l'issue du Conseil national qui a validé samedi très largement les listes, Martine Aubry s'était dite "heureuse que les socialistes soient rassemblés", parlant même de "grand jour pour le PS". "Il y a une vague de mécontentement exceptionnel", affirme au contraire un responsable du parti. "On paie les conséquences de Reims où la synthèse n'a pu être faite", déplore un autre.
L'exercice de composition était certes difficile, entre la pléthore de candidats, le nombre diminué de sièges - 72, contre 78 en 2004 - et les critères voulus par la première secrétaire - parité, renouvellement, diversité et surtout équilibre entre les courants. Mais cette savante alchimie a fragilisé les "équilibres internes" au sein des courants. Alors que la hache de guerre semblait enterrée entre Ségolène Royal et Martine Aubry, avec l'entrée de 11 "royalistes" dans la direction mardi dernier, la composition des listes a suscité des tensions, fragilisant la motion E de l'ex-candidate à la présidentielle.
Le maire de Lyon Gérard Collomb, grand baron du courant, a fustigé une "parodie de démocratie" comme au "comité central du PC d'URSS". Il est notamment furieux du parachutage d'un autre royaliste, Vincent Peillon, dans la région Sud-Est contre son candidat local. Vincent Peillon a assuré que l'approbation des listes avait été "très large" chez les royalistes, "y compris pour le Sud-Est". Et si "les déçus s'expriment, c'est naturel".
Les proches de François Hollande oubliés
À la motion A, qui regroupe les proches de Bertrand Delanoë, maire de Paris, ceux de François Hollande, de Pierre Moscovici et des rocardiens, le malaise est le plus profond. "On a le sentiment que les arbitrages ont été systématiquement pris au profit des amis de Bertrand Delanoë", confie un responsable, soutien de cette motion. Ainsi, Pierre Moscovici prend ses distances avec les delanoïstes rejoints avant le congrès. Le député du Doubs constate d'une litote que "le fonctionnement de cette motion n'a pas été pleinement solidaire" dans la constitution des listes au Conseil national.
Michèle Sabban, 6e sur la liste Île-de-France, assure, plus directe : "On se retire de la motion A. On s'était réunis pour le congrès en gardant notre loyauté vis-à-vis de Bertrand et notre liberté de parole, mais la préparation des européennes a montré le manque de solidarité et de loyauté de Harlem Désir", lieutenant de Bertrand Delanoë, dirigeant du Parti et chef de file en Île-de-France. Deux proches de Pierre Moscovici en Bourgogne, le sortant Pierre Pribetich et Safia Otokoré, se sont retirés des listes de l'Est. L'eurodéputé sortant isérois delanoïste Bernard Soulage refuse sa 9e place dans le Sud-Est.
Du côté des proches de François Hollande, absent au Conseil, l'eurodéputé sortant Stéphane Le Foll parle de "vrai problème de fonctionnement" de la motion. Pour un autre, "le fonctionnement de la motion A est entre les mains de Bertrand Delanoë". "Il va y avoir des malaises en région", prophétise un responsable, et des "risques de blocage" lors du vote des militants le 12 mars, en Bretagne, Gironde, Franche-Comté ou dans le Limousin. En cas de vote défavorable, la direction devrait revoir sa copie. L'UMP a immédiatement saisi l'occasion pour ironiser sur les "mécontentements en série chez les candidats" et les "barons" du PS.


           

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