
Des images de la télévision thaïlandaise ont montré des collines complètement rasées par le sinistre, qui n'a été maîtrisé qu'au bout de deux heures et pourrait avoir été provoqué par un feu de cuisine, selon des responsables locaux.
L'incendie s'est déclaré en milieu d'après-midi dans le camp de Mae Surin, dans la province de Mae Hong Son, sur la frontière avec la Birmanie. Le vent et la chaleur ont immédiatement propagé les flammes dans les abris de toile et de bambous. La plupart des victimes sont des femmes, des enfants et des vieillards.
Le département du ministère de l'intérieur en charge de la prévention des catastrophes a fait état d'un bilan de 45 morts en début d'après-midi. Une centaine de personnes ont été blessées, dont 13 se trouvaient dans un état critique.
"Les corps que j'ai vus sont dans un état qui empêche toute reconnaissance", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la province. Selon lui, 2.300 personnes, sur les quelque 3.500 qui vivaient dans le camp, sont aujourd'hui sans abris.
Matériels divers et nourriture parvenaient peu à peu aux rescapés, de la part du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), du Comité international de la croix rouge (CICR) et du Thailand Burma Border Consortium (TBBC), un réseau d'ONG qui s'occupent des camps.
"Nous faisons le maximum pour apporter une assistance immédiate", a indiqué Mireille Girard, représentante du HCR en Thaïlande dans un communiqué.
"Nos équipes retournent dans le camp avec des toiles en plastique, des couvertures, des matelas et d'autres matériels nécessaires pour fournir des abris d'urgence, avant que les maisons ne puissent être reconstruites".
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes précises du drame. "Trop de personnes sont mortes", a estimé vendredi soir le ministre de l'Intérieur Jarupong Ruaengsuwan à l'AFP. Le nombre de victimes "ne devrait pas être si élevé".
Une dizaine de camps sont installés en Thaïlande le long de la frontière birmane. Ils abritent des réfugiés qui ont fui les combats, ces dernières décennies, entre l'armée birmane et les groupes rebelles de minorités ethniques. La grande majorité sont des membres de la minorité karen.
Créés au milieu des années 1980 et théoriquement temporaires, ces camps accueillaient en février quelque 130.000 personnes, dont environ 80.000 ayant le statut officiel de réfugiés, selon le TBBC.
Après la dissolution de la junte en Birmanie en mars 2011 et l'arrivée d'un gouvernement réformateur d'anciens militaires, la Thaïlande avait annoncé sa volonté de fermer les camps une fois que la situation serait sûre de l'autre côté de la frontière.
Le pouvoir birman a depuis signé des cessez-le-feu avec la plupart des groupes rebelles, dont l'Union nationale karen (KNU) qu'il combattait depuis des décennies. Mais les réfugiés n'ont pas été renvoyés chez eux et aucun calendrier n'a été avancé.
En février 2012, un incendie s'était déclaré également dans une cuisine dans un autre camp de réfugiés birman, détruisant des centaines de maisons mais sans faire de victimes.