"The Green Hornet": super-héros post-ado en quête de reconnaissance


Samedi 8 Janvier 2011 - 10:53
AFP


Paris - Scénariste et acteur chez Judd Apatow, Seth Rogen campe un super-héros immature et maladroit dans "The Green Hornet", adaptation en 3D d'une série culte hésitant entre premier degré et parodie et sagement mise en scène par Michel Gondry, en salles mercredi.


"The Green Hornet": super-héros post-ado en quête de reconnaissance
Britt Reid, jeune homme fêtard et désoeuvré, est méprisé par son père, un magnat de la presse de Los Angeles. Quand celui-ci meurt d'une piqûre d'abeille, Britt se retrouve bombardé à la tête de son quotidien "The Daily Sentinel".

Témoin d'une agression, il se met en tête de devenir un vengeur masqué pour le frisson et la gloire sous le nom de "Frelon Vert" ("Green Hornet" dans la version originale), épaulé par Kato, un jeune Chinois bricoleur de génie, as du kung-fu et préparateur de délicieux cafés.

Celui-ci met au point la "Black Beauty", une Chrysler 65 truffée de gadgets qui leur servira à combattre le crime, incarné par le chef de la pègre locale, Benjamin Chudnosky.

En projet depuis plusieurs années, "The Green Hornet" est l'adaptation d'un feuilleton radiophonique diffusé aux Etats-Unis dans les années 30, puis transposé à la télévision en 1966. La série a été arrêtée au bout d'une seule saison mais est devenue culte, en raison de la présence de Bruce Lee dans le rôle de Kato.

Co-scénariste du film avec Evan Goldberg, Seth Rogen prête ses traits de nounours candide et fanfaron à Britt Reid. Rogen est un des acteurs fétiches de Judd Apatow, le nouveau roi de la comédie américaine, qui l'a dirigé dans "Funny People", "40 ans, toujours puceau" et "En cloque, mode d'emploi". Il a également co-écrit et joué dans "Supergrave" de Greg Mottola.

L'humour potache de cette nouvelle génération de comiques imprègne fortement "The Green Hornet".

Britt Reid et Kato (le musicien taïwanais Jay Chou dans son premier rôle aux Etat-Unis) y forment un duo de post-adolescents un peu perdus dans leurs habits de super-héros.

Entre deux blagues en-dessous de la ceinture, ils sont plus occupés à se disputer les faveurs de la secrétaire Lenore Case (Cameron Diaz, sous-employée) et à s'assurer les gros titres du Daily Sentinel qu'à nettoyer la ville.

Face à eux, Christoph Waltz - primé à Cannes et oscarisé pour son rôle de nazi dans "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino - campe un méchant en pleine crise. Affublé d'un nom imprononçable, sanglé dans des costumes ringards, le malfrat flingue à tout-va, mais n'arrive pas à inspirer la crainte.

Tous ces personnages en quête de reconnaissance ne savent pas trop où ils vont. Et le spectateur non plus.

Parfois poussif, le scénario se perd en tours et détours et ne cesse d'hésiter entre premier degré et parodie.

A la tête de son premier film à gros budget hollywoodien, Michel Gondry assure bien sagement la mise en scène de ce long-métrage, auquel la 3D apporte peu.

Mis à part quelques effets de caméras (comme une séquence réussie en écran séparé), les fans ne retrouveront ici ni le grain de folie, ni la poésie faite de bric et de broc du réalisateur d'"Eternal sunshine of the spotless mind".


           

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