Thèse de l'antisémitisme en doute dans l'affaire du XIXe


Vendredi 5 Décembre 2008 - 00:24
Reuters


Paris - L'arrestation de six jeunes gens lundi à Paris dans l'enquête sur des violences commises contre trois jeunes juifs le 6 septembre dans le XIXe arrondissement de la ville met à mal la thèse de l'agression antisémite, soutenue par le gouvernement et l'opposition.


 Thèse de l'antisémitisme en doute dans l'affaire du XIXe
L'usage d'un pistolet à billes par un jeune homme en direction d'un groupe d'autres jeunes passant dans la rue est à l'origine de l'incident, ont expliqué deux sources concordantes et proches de l'enquête.

La présence d'un suspect de confession juive parmi les agresseurs présumés arrêtés lundi affaiblit aussi, pour une de ces sources, la thèse d'une affaire antisémite défendue le 7 septembre par plusieurs associations de la communauté juive, le ministère de l'Intérieur et le porte-parole du Parti socialiste.

Selon les auditions et l'enquête, un des suspects a tiré une bille avec son pistolet, par jeu, vers un des trois jeunes juifs, ce qui a entrainé une riposte et une échauffourée, dit-on de même source. Il n'y a pas eu d'insultes antisémites.

La police va encore confronter les suspects et leurs victimes d'ici à la fin de la garde à vue, mercredi matin au plus tard, avant que la justice ne décide de la qualification à donner aux faits.

Le 7 septembre dans un communiqué, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait condamné "les violences antisémites" commises à l'encontre des trois jeunes gens.

Julien Dray, porte-parole du PS, avait également condamné ces faits dans un quartier "où les tensions sont très fortes et où des agressions antisémites répétées ont déjà eu lieu."

Le fait divers avait attiré l'attention car il survenait après les coups portés dans le même quartier à un jeune adolescent de confession juive, Rudy, le 21 juin.

Dans cette affaire, deux jeunes gens de 25 et 26 ans sont en détention provisoire depuis fin juillet pour "tentative de meurtre", avec la circonstance aggravante de l'antisémitisme.

Le scénario alors retenu initialement, une agression antisémite déclenchée par le fait que Rudy portait une kippa, a été démenti par l'enquête. Les policiers parlent plutôt d'une bagarre entre deux bandes qualifiées de "communautaires", l'une formée de Juifs et l'autre de Noirs. /STR/TL (Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser)


           

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