“Nous étions prêts à riposter la nuit dernière sur trois sites différents lorsque j’ai demandé combien de personnes mourraient. ‘Cent cinquante, monsieur’, m’a répondu un général. Dix minutes avant la frappe, je l’ai stoppée, pas proportionnée à la destruction d’un drone sans équipage”, écrit le président américaine dans une série de tweets.
Il ajoute qu’il n’est “pas pressé”. “Notre armée, poursuit-il, (...) est de loin la meilleure du monde. Les effets des sanctions (ndlr, contre l’Iran) se font sentir, de nouvelles ont été ajoutées hier soir.”
L’annulation in extremis de cette opération militaire avait été révélée par le New York Times. Selon le quotidien, citant des représentants de son administration, le président américain avait validé l’opération avant de faire volte-face alors que les avions de combat avaient décollé et que les navires de guerre s’étaient mis en position.
Trump, a-t-on appris de sources gouvernementales iraniennes, a parallèlement fait parvenir dans la nuit de jeudi à vendredi un message aux autorités iraniennes pour les informer de l’imminence de cette attaque tout en leur faisant part de sa volonté de dialogue.
Dans le message, qu’il leur a fait remettre par le sultanat d’Oman, il assure qu’il ne veut pas d’une guerre avec l’Iran et qu’il veut au contraire discuter avec Téhéran de plusieurs sujets, a rapporté l’une des sources iraniennes de Reuters.
L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, s’est dit à plusieurs reprises hostile à des discussions avec Washington. Mais, poursuit une seconde source iranienne, le message de Trump “lui sera transmis pour qu’il prenne une décision”.
“IRANOPHOBIE” ET “NERFS D’ACIER”
Pour le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, cité par une agence de presse iranienne, Washington cherche à susciter de l’”iranophobie”. “Le contexte est compliqué et la méfiance est de mise dans la région”, a-t-il déclaré. “Cela entre apparemment dans un projet politique qui vise à créer une phobie de l’Iran et de créer un consensus contre la République islamique.”
Hesameddin Ashena, conseiller du président iranien Hassan Rohani, a jugé lui que si Trump ne voulait pas d’une guerre avec l’Iran, il devait alléger les sanctions. “Guerre et sanctions sont les deux faces d’une même pièce. Si on ne veut pas de la guerre, il faut bouger sur les sanctions”, a-t-il tweeté.
A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a accusé pour sa part les Etats-Unis d’”attiser délibérément les tensions” dans le Golfe et de jouer avec le feu.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, qui exhortait la veille toutes les parties à faire preuve d’une “retenue maximale”, a estimé vendredi qu’il allait falloir des “nerfs d’acier” dans ce contexte explosif.
Le dossier iranien a également provoqué la vive inquiétude des dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles, mais Donald Tusk, le président du Conseil européen, a annoncé qu’il n’y aurait pas de déclaration commune spécifique.
Les risques d’une confrontation directe entre Washington et Téhéran, qui montent depuis des semaines, se sont exacerbés jeudi après la destruction en vol par l’Iran d’un drone américain se trouvant, selon l’Iran, dans son espace aérien, près du détroit d’Ormuz, ce que contestent les Etats-Unis.
Le pire a peut-être même été évité puisqu’un commandant du corps des gardiens de la Révolution a affirmé qu’un avion américain de patrouille maritime avec 35 personnes à son bord accompagnait le drone.
Cet avion P-8 avait lui aussi pénétré l’espace aérien iranien, a ajouté Amirali Hajizadeh, qui dirige la division aérospatiale du corps d’élite des forces militaires iraniennes. “Nous aurions pu l’abattre, nous ne l’avons pas fait”, a-t-il dit.
PRESSION MAXIMALE
Trump, qui a retiré il y a un peu plus d’un an les Etats-Unis de l’accord de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien et ré-imposé des sanctions économiques qui frappent durement la république islamique, mène une politique de “pression maximale” afin d’obtenir une nouvelle négociation, plus large que les seules activités nucléaires de l’Iran et couvrant aussi ses programmes balistiques et l’expansionnisme iranien dans le Golfe.
“Les Etats-Unis veulent que le régime iranien actuel s’assoit à la table des négociations et mette fin à son soutien au terrorisme, au développement de ses missiles balistiques, à ses dissimulations relatives à son programme nucléaire et à ses atteintes aux droits de l’homme”, a résumé dans la nuit l’ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, Richard Grenell.
Brian Hook, responsable du dossier iranien au département d’Etat, qui était en déplacement en Arabie saoudite, a souligné qu’il importait de tout faire pour réduire les tensions créées, a-t-il dit, par l’Iran.
La république islamique, a-t-il ajouté, doit accepter les “ouvertures diplomatiques” de l’administration Trump.
Dans ce contexte de fortes tensions, les cours du pétrole, après une accalmie en tout de début de journée, sont repartis à la hausse, prenant plus de 1%.
La situation inquiète aussi le secteur du transport aérien. Dans une note d’urgence diffusée jeudi soir, l’aviation civile américaine (FAA) a interdit aux compagnies aériennes américaines de survoler le détroit d’Ormuz et le golfe d’Oman et plusieurs compagnies ont annoncé dans la foulée avoir détourné leurs vols pour éviter la zone.
Il ajoute qu’il n’est “pas pressé”. “Notre armée, poursuit-il, (...) est de loin la meilleure du monde. Les effets des sanctions (ndlr, contre l’Iran) se font sentir, de nouvelles ont été ajoutées hier soir.”
L’annulation in extremis de cette opération militaire avait été révélée par le New York Times. Selon le quotidien, citant des représentants de son administration, le président américain avait validé l’opération avant de faire volte-face alors que les avions de combat avaient décollé et que les navires de guerre s’étaient mis en position.
Trump, a-t-on appris de sources gouvernementales iraniennes, a parallèlement fait parvenir dans la nuit de jeudi à vendredi un message aux autorités iraniennes pour les informer de l’imminence de cette attaque tout en leur faisant part de sa volonté de dialogue.
Dans le message, qu’il leur a fait remettre par le sultanat d’Oman, il assure qu’il ne veut pas d’une guerre avec l’Iran et qu’il veut au contraire discuter avec Téhéran de plusieurs sujets, a rapporté l’une des sources iraniennes de Reuters.
L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, s’est dit à plusieurs reprises hostile à des discussions avec Washington. Mais, poursuit une seconde source iranienne, le message de Trump “lui sera transmis pour qu’il prenne une décision”.
“IRANOPHOBIE” ET “NERFS D’ACIER”
Pour le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, cité par une agence de presse iranienne, Washington cherche à susciter de l’”iranophobie”. “Le contexte est compliqué et la méfiance est de mise dans la région”, a-t-il déclaré. “Cela entre apparemment dans un projet politique qui vise à créer une phobie de l’Iran et de créer un consensus contre la République islamique.”
Hesameddin Ashena, conseiller du président iranien Hassan Rohani, a jugé lui que si Trump ne voulait pas d’une guerre avec l’Iran, il devait alléger les sanctions. “Guerre et sanctions sont les deux faces d’une même pièce. Si on ne veut pas de la guerre, il faut bouger sur les sanctions”, a-t-il tweeté.
A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a accusé pour sa part les Etats-Unis d’”attiser délibérément les tensions” dans le Golfe et de jouer avec le feu.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, qui exhortait la veille toutes les parties à faire preuve d’une “retenue maximale”, a estimé vendredi qu’il allait falloir des “nerfs d’acier” dans ce contexte explosif.
Le dossier iranien a également provoqué la vive inquiétude des dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles, mais Donald Tusk, le président du Conseil européen, a annoncé qu’il n’y aurait pas de déclaration commune spécifique.
Les risques d’une confrontation directe entre Washington et Téhéran, qui montent depuis des semaines, se sont exacerbés jeudi après la destruction en vol par l’Iran d’un drone américain se trouvant, selon l’Iran, dans son espace aérien, près du détroit d’Ormuz, ce que contestent les Etats-Unis.
Le pire a peut-être même été évité puisqu’un commandant du corps des gardiens de la Révolution a affirmé qu’un avion américain de patrouille maritime avec 35 personnes à son bord accompagnait le drone.
Cet avion P-8 avait lui aussi pénétré l’espace aérien iranien, a ajouté Amirali Hajizadeh, qui dirige la division aérospatiale du corps d’élite des forces militaires iraniennes. “Nous aurions pu l’abattre, nous ne l’avons pas fait”, a-t-il dit.
PRESSION MAXIMALE
Trump, qui a retiré il y a un peu plus d’un an les Etats-Unis de l’accord de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien et ré-imposé des sanctions économiques qui frappent durement la république islamique, mène une politique de “pression maximale” afin d’obtenir une nouvelle négociation, plus large que les seules activités nucléaires de l’Iran et couvrant aussi ses programmes balistiques et l’expansionnisme iranien dans le Golfe.
“Les Etats-Unis veulent que le régime iranien actuel s’assoit à la table des négociations et mette fin à son soutien au terrorisme, au développement de ses missiles balistiques, à ses dissimulations relatives à son programme nucléaire et à ses atteintes aux droits de l’homme”, a résumé dans la nuit l’ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, Richard Grenell.
Brian Hook, responsable du dossier iranien au département d’Etat, qui était en déplacement en Arabie saoudite, a souligné qu’il importait de tout faire pour réduire les tensions créées, a-t-il dit, par l’Iran.
La république islamique, a-t-il ajouté, doit accepter les “ouvertures diplomatiques” de l’administration Trump.
Dans ce contexte de fortes tensions, les cours du pétrole, après une accalmie en tout de début de journée, sont repartis à la hausse, prenant plus de 1%.
La situation inquiète aussi le secteur du transport aérien. Dans une note d’urgence diffusée jeudi soir, l’aviation civile américaine (FAA) a interdit aux compagnies aériennes américaines de survoler le détroit d’Ormuz et le golfe d’Oman et plusieurs compagnies ont annoncé dans la foulée avoir détourné leurs vols pour éviter la zone.