Jusqu’au mois d'août dernier, 30% des sans-abri sont des femmes, selon les données fournies par la présidente de l’association "Dar Tounes", Raoudha Somrani. Les raisons pour lesquelles une femme peut se retrouver dans la rue sont multiples. Quelques femmes parmi les sans-abri, rencontrées par Anadolu à Tunis, ont accepté de décliner ces raisons. D’autres ont préféré la discrétion et ont même refusé de témoigner.
«J’ai fait une fugue car mon père m’obligeait de travailler en tant que femme de ménage et j’étais mal traitée dans les deux maisons où j’ai travaillé», s’exprime une jeune fille de 21 ans, sans-abri depuis quelques mois.
Abritées par les préaux, sous les arbres, dans les gares ou dans les ruelles moins fréquentées, les femmes sans domicile fixe (SDF) subissent la dureté du climat et une série d'autres risques.
«C’est sûr, vivre dans la rue nous expose à plein de dangers. Nous sommes agressées par les voyous, certaines ont même été violées», déclare une deuxième femme interrogée par Anadolu.
Dans la journée, elles demandent l’aumône pour trouver de quoi calmer leur faim. Dans la nuit, elles se contentent d’étaler un carton et dormir dessus. Certaines personnes indulgentes leur fournissent des couvertures, pour se protéger des basses températures de la nuit.
«On s’adapte, on se durcit et on acquiert les méthodes de se protéger avec le temps. Dieu veut que nous soyons ainsi abandonnées par nos familles, on fait avec. L’Etat ne peut pas abriter des centaines de femmes », indique une autre dame, croisée dans la capitale Tunis.
Certes, l’Etat ne peut pas abriter des centaines de femmes sans-abri, mais, les associations actives dans le domaine caritatif prennent en charge un bon nombre de ces femmes.
L’association "Beity" est l’une de ces associations. Sur son site officiel, l’équipe de l’association se présente comme suit : «Nous visons à rende visible la précarité des conditions de vie des femmes, principalement, les conditions de vie des 'femmes sans domicile' que nous considérons comme une atteinte aux droits humains ».
«Beity» est une association qui assure, entre autres, l’hébergement et l’accompagnement des femmes « victimes de discriminations, de violences et d’exclusion économiques et sociales».
Un membre actif de l’association "Beity" a parlé à Anadolu des services assurés par l’association au profit de ces femmes et des étapes de leur prise en charge. A savoir que «Beity» a inauguré, en octobre dernier, la maison d’accueil "Sidi Ali Azzouz", au centre-ville de Tunis. Cette maison est consacrée aux femmes sans domicile ou en difficultés de logement et peut abriter jusqu’à 30 femmes, qui pourraient être accompagnées de leurs enfants.
Quant aux étapes suivies pour la prise en charge des femmes sans-abri, le membre de «Beity» explique qu’il s’agit d’effectuer un premier entretien avec chaque femme, assuré par le psychologue de l’association. Cette étape précède l’intégration au centre d’hébergement.
«L’accompagnement psychologique est primordial pour les femmes prises en charge», assure la même source, ajoutant qu’il faut, par-dessus tout les préparer à vivre ensemble.
Néanmoins, le centre ne peut pas accueillir toutes les femmes et les femmes sans-abri, venant de toutes parts de la Tunisie, arrivent mal à cohabiter au même endroit. C’est ce qui rend nécessaires les entretiens psychologiques, selon le membre de «Beity».
Affectées par les agressions et la discrimination subie par leurs milieux familiaux et sociaux, les femmes sans-abri deviennent vulnérables et leur équilibre psychologique est touché, ce qui rend difficile de les réintégrer socialement, à travers les centres d’hébergement.
Contactée par Anadolu, la psychologue Raja Ziadi assure qu’il faut déjà poser la question «si ces femmes-là acceptent d’être intégrées dans les centres d’hébergement ».
Elle enchaîne que «ce sont des marginalisées de la société ce qui les rend anti-sociales, elles refuseraient donc d’être hébergées dans ces centres. Certaines sont accueillies par les centres d’hébergement malgré elles et donc n’y passent pas quelques jours et s’échappent ».
La psychologue résume ce comportement par l’adaptation des femmes sans-abri à leur situation et le refus d’adaptation à n’importe quel autre mode de vie qui les oblige à s’intégrer.
Au moins, ces associations font le nécessaire. Elles mettent en place des cellules d’écoute et assurent l’accompagnement psychologique et le suivi médical qu’il faut.
Sauf que pour remédier à un phénomène aussi compliqué, dont les raisons sont liées à tout un contexte social et économique, nécessite l’intervention stricte des structures de l’Etat.
L'institution d'un cadre législatif protégeant les droits sociaux et économiques de la femme, dont la loi contre la violence faite aux femmes, constitue une partie de la solution.
«J’ai fait une fugue car mon père m’obligeait de travailler en tant que femme de ménage et j’étais mal traitée dans les deux maisons où j’ai travaillé», s’exprime une jeune fille de 21 ans, sans-abri depuis quelques mois.
Abritées par les préaux, sous les arbres, dans les gares ou dans les ruelles moins fréquentées, les femmes sans domicile fixe (SDF) subissent la dureté du climat et une série d'autres risques.
«C’est sûr, vivre dans la rue nous expose à plein de dangers. Nous sommes agressées par les voyous, certaines ont même été violées», déclare une deuxième femme interrogée par Anadolu.
Dans la journée, elles demandent l’aumône pour trouver de quoi calmer leur faim. Dans la nuit, elles se contentent d’étaler un carton et dormir dessus. Certaines personnes indulgentes leur fournissent des couvertures, pour se protéger des basses températures de la nuit.
«On s’adapte, on se durcit et on acquiert les méthodes de se protéger avec le temps. Dieu veut que nous soyons ainsi abandonnées par nos familles, on fait avec. L’Etat ne peut pas abriter des centaines de femmes », indique une autre dame, croisée dans la capitale Tunis.
Certes, l’Etat ne peut pas abriter des centaines de femmes sans-abri, mais, les associations actives dans le domaine caritatif prennent en charge un bon nombre de ces femmes.
L’association "Beity" est l’une de ces associations. Sur son site officiel, l’équipe de l’association se présente comme suit : «Nous visons à rende visible la précarité des conditions de vie des femmes, principalement, les conditions de vie des 'femmes sans domicile' que nous considérons comme une atteinte aux droits humains ».
«Beity» est une association qui assure, entre autres, l’hébergement et l’accompagnement des femmes « victimes de discriminations, de violences et d’exclusion économiques et sociales».
Un membre actif de l’association "Beity" a parlé à Anadolu des services assurés par l’association au profit de ces femmes et des étapes de leur prise en charge. A savoir que «Beity» a inauguré, en octobre dernier, la maison d’accueil "Sidi Ali Azzouz", au centre-ville de Tunis. Cette maison est consacrée aux femmes sans domicile ou en difficultés de logement et peut abriter jusqu’à 30 femmes, qui pourraient être accompagnées de leurs enfants.
Quant aux étapes suivies pour la prise en charge des femmes sans-abri, le membre de «Beity» explique qu’il s’agit d’effectuer un premier entretien avec chaque femme, assuré par le psychologue de l’association. Cette étape précède l’intégration au centre d’hébergement.
«L’accompagnement psychologique est primordial pour les femmes prises en charge», assure la même source, ajoutant qu’il faut, par-dessus tout les préparer à vivre ensemble.
Néanmoins, le centre ne peut pas accueillir toutes les femmes et les femmes sans-abri, venant de toutes parts de la Tunisie, arrivent mal à cohabiter au même endroit. C’est ce qui rend nécessaires les entretiens psychologiques, selon le membre de «Beity».
Affectées par les agressions et la discrimination subie par leurs milieux familiaux et sociaux, les femmes sans-abri deviennent vulnérables et leur équilibre psychologique est touché, ce qui rend difficile de les réintégrer socialement, à travers les centres d’hébergement.
Contactée par Anadolu, la psychologue Raja Ziadi assure qu’il faut déjà poser la question «si ces femmes-là acceptent d’être intégrées dans les centres d’hébergement ».
Elle enchaîne que «ce sont des marginalisées de la société ce qui les rend anti-sociales, elles refuseraient donc d’être hébergées dans ces centres. Certaines sont accueillies par les centres d’hébergement malgré elles et donc n’y passent pas quelques jours et s’échappent ».
La psychologue résume ce comportement par l’adaptation des femmes sans-abri à leur situation et le refus d’adaptation à n’importe quel autre mode de vie qui les oblige à s’intégrer.
Au moins, ces associations font le nécessaire. Elles mettent en place des cellules d’écoute et assurent l’accompagnement psychologique et le suivi médical qu’il faut.
Sauf que pour remédier à un phénomène aussi compliqué, dont les raisons sont liées à tout un contexte social et économique, nécessite l’intervention stricte des structures de l’Etat.
L'institution d'un cadre législatif protégeant les droits sociaux et économiques de la femme, dont la loi contre la violence faite aux femmes, constitue une partie de la solution.