Tunisie - Malgré un couvre-feu, la colère des jeunes de Kasserine gronde encore


Mercredi 20 Janvier 2016 - 10:21
Hdhod


Les protestations des jeunes contre l'absence d'opportunités d'emploi, ont pris une tournure dramatique mardi avec des tentatives de suicide, soldées par un décès.


Les protestations ont repris, mercredi, à Kasserine, province de l'ouest de la Tunisie, après le calme précaire constaté de la matinée de mercredi, a rapporté la correspondante d’Anadolu. 
Des centaines de manifestants, parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, se sont rassemblés devant le siège de la province, où ils ont brandi des pancartes et scandé des slogans appelant à la création de postes d’emploi. 
Les contestataires ont, également, réclamé la «discrimination positive entre les régions», et la garantir de leur «dignité et leur liberté». 
«L’emploi ou la mort», «Mon travail équivaut à ma dignité», tels sont quelques uns des slogans scandés par les manifestants. 
Plusieurs personnes parmi les contestataires ont tenté de se suicider mais ils en ont été empêchés par leurs camarades, a constaté Anadolu sur place. 
Les protestations se poursuivent toujours devant le siège de la province, au milieu de renforts sécuritaires, en prévention d’affrontements ou d’actes de violence. 
Un groupe de jeunes s’était rassemblé, mardi soir, dans plusieurs rues et artères de deux quartiers populaires de la ville de Kasserine, en dépit du couvre-feu décrété par les autorités. 
Les jeunes ont brûlé des pneus ce qui a poussé les forces de l’ordre à intervenir en lançant des bombes à gaz lacrymogènes pour les disperser. 
Le ministère tunisien de l’Intérieur avait décrété, hier mardi, un couvre-feu de 18 : 00 à 05 : 00 (heure locale) qui restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre, 
Des affrontements avaient éclaté, mardi, entre des jeunes protestataires et les forces de l’ordre, qui les ont refoulés alors qu’ils tentaient d'envahir le siège du la province. 
Les affrontements s’étaient déclenchés après un rassemblement de jeunes chômeurs qui dénonçaient des «magouilles» de la part des autorités locales dans le traitement des listes des recrutements dans la fonction publique. 
La ville de Kasserine est le théâtre de vives tensions depuis dimanche, où un jeune protestataire a été tué par électrocution alors qu’il grimpait à un poteau électrique pour dénoncer des «manigances de responsables au gouvernorat». 
Deux autres jeunes ont tenté de se suicider dans le siège de la province et ont été transportés à l’hôpital de la ville. 
Le Chef du gouvernement Habib Essid a démis le premier délégué de Kasserine de ses fonctions et ordonné l’ouverture d’une enquête, dans une tentative d’apaiser les tensions. 


           

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