Ses partisans et d'autres encore l'admirent, ses réfractaires ne la supportent pas. Certains même la haïssent franchement. Abir Moussi ne semble pas s'en ressentir.
Mais quel que soit son sentiment à son égard, on ne peut nier ou rester insensible à son courage ni à sa ténacité. En effet, elle a assuré en 2011 et en plein soulèvement, la défense contre la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Ben Ali dont elle était la secrétaire générale adjointe chargée de la femme.
La majorité des Tunisiens y voyaient le symbole de la dictature poussant ses barons à se terrer ou à se taire.
Elle, contrairement à eux, tenait tête, assumait les dérives du régime Ben Ali, mais criait ses réalisations et revendiquait son appartenance au RCD, héritier naturel du Destour de Bourguiba.
Quand Hamed Karoui crée en 2012, le mouvement destourien et milite à ses côtés de toutes ses forces et avec toute sa foi, au point qu'il lui confie, trois ans plus tard, les destinées du mouvement, qu'elle fait vite rebaptiser Parti destourien libre (PDL). Les déceptions provoquées par d'autres partis, auparavant plus populaires, l'ont fait grimper aux sondages, à l'image de sa cheffe qui est parmi les cinq à six premiers en intentions de vote.
C'est elle notre dernière invitée de cette série d'entretiens. Peut-être qu'on se sera entretenu avec la première présidente du monde arabe. Sait-on jamais...
Comment expliquez-vous la montée spectaculaire de Abir Moussi et du PDL dans les sondages?
Je crois que cela revient à notre foi en notre programme et en ce que nous faisons, à notre ténacité et à notre courage de ne pas avoir retourné nos vestes, enfin à notre travail de proximité continu qui a permis à une bonne frange de la population de se rendre compte de notre sérieux, de notre sincérité et de notre volonté de changer ses conditions de vie.
Vous savez, dans ce genre d'action, ça passe ou ça casse. Dieu merci, cela a l'air d'aller, et pas qu'auprès des destouriens.
Vous semblez très optimiste...
Pourquoi ne le serais-je pas? Vous-même venez d'admettre notre courbe ascendante.
Non, sérieusement, les Tunisiens en ont marre de ce système qui dure depuis huit ans prédominé par Ennahdha et ses alliés. Aujourd'hui, il y a ceux qui cherchent une nouvelle formule et de nouveaux décideurs, encourant beaucoup de risques. Et il y a ceux qui veulent revenir à un mouvement historique -le nôtre- qui a bâti la Tunisie moderne, avec la garantie qu'il n'y ait plus les dérives d'antan. C'est ce à quoi nous nous engageons.
Votre courbe ascendante ne s'expliquerait-elle pas par votre farouche opposition à tout delà ou coopération avec Ennahdha? Béji Caïd Essebsi et son parti ont gagné les deux scrutins de 2014, grâce à cette promesse...
Promesse non tenue, il faut le préciser. Pour vous répondre, je rappellerais que le PDL s'est engagé à lutter contre le système actuel basé sur les lobbies, les nominations basées sur les principes du partage ou de l'allégeance, l'opacité qui règne dans tous les secteurs, la justice à deux vitesses, la corruption...
Nous promettons un pouvoir courageux qui s'appuie sur une vision politique claire et sur une volonté d'appliquer la loi contre quiconque a porté atteinte à l'État ou à la société.
N'est-ce pas pour cela que Abir Moussi fait peur et rebute les autres partis?
Écoutez, je pense sincèrement, en mon âme et conscience que je ne fais peur qu'à ceux qui n'ont pas les conscience tranquilles, qui ont commis ou aidé à commettre des crimes, ou qui ont des velléités de saigner encore ce pays.
Croyez-vous que le peuple n'ait pas envie qu'on lui rende compte des assassinats politiques, du sang qui a coulé, du corps sécuritaire parallèle, de l'enrichissement illimité, des transactions publiques douteuses, de son pouvoir d'achat écorné à l'extrême? C'est ce que nous lui promettons et nous engageons à faire cesser. J'admets que cela fait peur à certains...
Le PDL brigue la présidentielle à travers Abir Moussi, mais également la majorité au Parlement. Comment cela est-il possible alors que votre parti ne brille que par vous, en l'absence de «gros calibres» autour de vous?
D'abord, le PDL se prévaut surtout de sa large base populaire qui se répartit sur l'ensemble du territoire.
Ensuite, ce n'est pas vrai que notre parti se limite à Abir Moussi. Nous avons de grandes compétences dans tous les domaines qui, de surcroit, sont de vrais patriotes qui veulent servir le pays et qui croient au programme de sauvetage de la Tunisie que nous avons élaboré ensemble. A quoi serviraient des noms connus s'ils sont là pour la parade ou par intérêt?
Je préciserais enfin, que nos listes candidates aux législatives sont composées de gens qui ont dans leurs régions respectivement un rayonnement certain pour leur intégrité et leur sérieux.
Depuis 2014, le PDL a perdu plusieurs militants. Pourquoi, selon vous?
Ce sont eux qui ont perdu, à l'opposé du parti qui, en effet, n'a gardé que le bon grain, celui convaincu qui ne perd pas vite le souffle et qui ne l'a pas rejoint par intérêt.
Comment jugez-vous cette pré-campagne?
Pas du tout à la hauteur des attentes des Tunisiens. En guise de programmes, ils ont droit à des promesses trompeuses, des coups bas, de la diffamation, des calomnies, des pages sponsorisées, des infractions à gogo, sans parler de l'ISIE qui, à trois jours du démarrage de la campagne (vendredi 30 juillet), n'a toujours pas distribué le guide des procédures, ni ne peut recevoir nos programmes de réunions, en attendant la décision du Tribunal administratif relatif au recours de quatre candidats. On est obligé de faire avec.
Quels sont les candidats ou les partis que vous considérez comme proches de vous et du PDL?
Niet. Je ne vois ni candidat ni parti qui, comme nous, proposent un changement radical du système. Tous sont prêts, pour des prétextes divers et à degrés différents, à des deals, à des compromis, sinon à des compromissions, genre donnant donnant qui maintiendrait le statut quo.
Mais quel que soit son sentiment à son égard, on ne peut nier ou rester insensible à son courage ni à sa ténacité. En effet, elle a assuré en 2011 et en plein soulèvement, la défense contre la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Ben Ali dont elle était la secrétaire générale adjointe chargée de la femme.
La majorité des Tunisiens y voyaient le symbole de la dictature poussant ses barons à se terrer ou à se taire.
Elle, contrairement à eux, tenait tête, assumait les dérives du régime Ben Ali, mais criait ses réalisations et revendiquait son appartenance au RCD, héritier naturel du Destour de Bourguiba.
Quand Hamed Karoui crée en 2012, le mouvement destourien et milite à ses côtés de toutes ses forces et avec toute sa foi, au point qu'il lui confie, trois ans plus tard, les destinées du mouvement, qu'elle fait vite rebaptiser Parti destourien libre (PDL). Les déceptions provoquées par d'autres partis, auparavant plus populaires, l'ont fait grimper aux sondages, à l'image de sa cheffe qui est parmi les cinq à six premiers en intentions de vote.
C'est elle notre dernière invitée de cette série d'entretiens. Peut-être qu'on se sera entretenu avec la première présidente du monde arabe. Sait-on jamais...
Comment expliquez-vous la montée spectaculaire de Abir Moussi et du PDL dans les sondages?
Je crois que cela revient à notre foi en notre programme et en ce que nous faisons, à notre ténacité et à notre courage de ne pas avoir retourné nos vestes, enfin à notre travail de proximité continu qui a permis à une bonne frange de la population de se rendre compte de notre sérieux, de notre sincérité et de notre volonté de changer ses conditions de vie.
Vous savez, dans ce genre d'action, ça passe ou ça casse. Dieu merci, cela a l'air d'aller, et pas qu'auprès des destouriens.
Vous semblez très optimiste...
Pourquoi ne le serais-je pas? Vous-même venez d'admettre notre courbe ascendante.
Non, sérieusement, les Tunisiens en ont marre de ce système qui dure depuis huit ans prédominé par Ennahdha et ses alliés. Aujourd'hui, il y a ceux qui cherchent une nouvelle formule et de nouveaux décideurs, encourant beaucoup de risques. Et il y a ceux qui veulent revenir à un mouvement historique -le nôtre- qui a bâti la Tunisie moderne, avec la garantie qu'il n'y ait plus les dérives d'antan. C'est ce à quoi nous nous engageons.
Votre courbe ascendante ne s'expliquerait-elle pas par votre farouche opposition à tout delà ou coopération avec Ennahdha? Béji Caïd Essebsi et son parti ont gagné les deux scrutins de 2014, grâce à cette promesse...
Promesse non tenue, il faut le préciser. Pour vous répondre, je rappellerais que le PDL s'est engagé à lutter contre le système actuel basé sur les lobbies, les nominations basées sur les principes du partage ou de l'allégeance, l'opacité qui règne dans tous les secteurs, la justice à deux vitesses, la corruption...
Nous promettons un pouvoir courageux qui s'appuie sur une vision politique claire et sur une volonté d'appliquer la loi contre quiconque a porté atteinte à l'État ou à la société.
N'est-ce pas pour cela que Abir Moussi fait peur et rebute les autres partis?
Écoutez, je pense sincèrement, en mon âme et conscience que je ne fais peur qu'à ceux qui n'ont pas les conscience tranquilles, qui ont commis ou aidé à commettre des crimes, ou qui ont des velléités de saigner encore ce pays.
Croyez-vous que le peuple n'ait pas envie qu'on lui rende compte des assassinats politiques, du sang qui a coulé, du corps sécuritaire parallèle, de l'enrichissement illimité, des transactions publiques douteuses, de son pouvoir d'achat écorné à l'extrême? C'est ce que nous lui promettons et nous engageons à faire cesser. J'admets que cela fait peur à certains...
Le PDL brigue la présidentielle à travers Abir Moussi, mais également la majorité au Parlement. Comment cela est-il possible alors que votre parti ne brille que par vous, en l'absence de «gros calibres» autour de vous?
D'abord, le PDL se prévaut surtout de sa large base populaire qui se répartit sur l'ensemble du territoire.
Ensuite, ce n'est pas vrai que notre parti se limite à Abir Moussi. Nous avons de grandes compétences dans tous les domaines qui, de surcroit, sont de vrais patriotes qui veulent servir le pays et qui croient au programme de sauvetage de la Tunisie que nous avons élaboré ensemble. A quoi serviraient des noms connus s'ils sont là pour la parade ou par intérêt?
Je préciserais enfin, que nos listes candidates aux législatives sont composées de gens qui ont dans leurs régions respectivement un rayonnement certain pour leur intégrité et leur sérieux.
Depuis 2014, le PDL a perdu plusieurs militants. Pourquoi, selon vous?
Ce sont eux qui ont perdu, à l'opposé du parti qui, en effet, n'a gardé que le bon grain, celui convaincu qui ne perd pas vite le souffle et qui ne l'a pas rejoint par intérêt.
Comment jugez-vous cette pré-campagne?
Pas du tout à la hauteur des attentes des Tunisiens. En guise de programmes, ils ont droit à des promesses trompeuses, des coups bas, de la diffamation, des calomnies, des pages sponsorisées, des infractions à gogo, sans parler de l'ISIE qui, à trois jours du démarrage de la campagne (vendredi 30 juillet), n'a toujours pas distribué le guide des procédures, ni ne peut recevoir nos programmes de réunions, en attendant la décision du Tribunal administratif relatif au recours de quatre candidats. On est obligé de faire avec.
Quels sont les candidats ou les partis que vous considérez comme proches de vous et du PDL?
Niet. Je ne vois ni candidat ni parti qui, comme nous, proposent un changement radical du système. Tous sont prêts, pour des prétextes divers et à degrés différents, à des deals, à des compromis, sinon à des compromissions, genre donnant donnant qui maintiendrait le statut quo.