De récentes violences qui ont provoqué la mort d'un adolescent ne découragent pas non plus ceux qui ont font ainsi l'apprentissage de la démocratie.
Un quinquagénaire en costume et chapeau de paille, affiche un énorme sourire et brandit son récépissé d'inscription. "Je suis content", lâche-t-il simplement.
Comme la majorité de ceux qui se succèdent depuis huit heures du matin, il n'a jamais voté, et l'élection de l'Assemblée constituante le 23 octobre sera son premier scrutin.
Pour Mohamed aussi. La seule et unique fois où il a voulu voter, en 2004, c'était sous Zine El Abidine Ben Ali, et il s'était fait refouler. "Tu as déjà voté", lui avait-on dit.
Mais, aujourd'hui, le dictateur a fui, emporté par une révolte populaire dont le héros est un jeune marchand ambulant de Sidi Bouzid, Mohamed Bouaziz, qui s'est immolé par le feu en décembre.
"Ca bouge", assure Nsiri Bouderbala, représentant local de l'ISIE, qui enregistre certains jours 1000 personnes.
L'ISIE, l'instance chargée d'organiser les inscriptions dans toute la Tunisie, est confrontée à la tâche titanesque d'inscrire un nombre d'électeurs estimé à 7,9 millions.
Et il lui faut recréer entièrement, dans un délai très court, entre le 11 juillet et le 2 août, des listes électorales falsifiées sous l'ancien régime.
"Il y a eu d'énormes problèmes techniques au début. Le réseau informatique est très centralisé, nous sommes inexpérimentés, et on ne peut pas demander grand chose à des ordinateurs quand il fait 45 degrés", explique M. Bouderbala.
"Surtout, nous avons vécu pendant 50 ans avec des élections remportées à plus de 99% alors évidemment les gens sont méfiants. Il faut que nous soyons crédibles", souligne-t-il.
Pour bien marquer le symbole, l'antenne de l'ISIE à Sidi Bouzid s'est installée dans l'ancien local du RCD, le parti dissous de Ben Ali. "Ici était le lieu de la falsification et de la dictature. La révolution a tout balayé", proclame fièrement une banderole apposée sur le fronton de l'immeuble.
Dix-sept bureaux d'inscription ont été installés dans le gouvernorat de Sidi Bouzid (environ 400.000 habitants), une dizaine de plus vont être mis en place dans les jours à venir.
Critiquée pour son manque de communication, l'ISIE a mis les bouchées doubles: dans tous les villages mêmes les plus perdus, des banderoles et des placards incitent les gens à aller s'inscrire, les horaires d'ouverture, normalement restreints dans les administrations en période estivale, ont été étendus.
"Le bouche à oreille fait son effet", remarque Omri Foued, un des jeunes diplô més en informatique recrutés pour enregistrer les électeurs. "Les gens ont envie, ils sont motivés, même s'ils ne comprennent pas toujours toutes les étapes du processus".
Comme sous la dictature, certains viennent avec les cartes d'identité de toute la famille pour enregistrer tout le monde d'un coup. "On leur explique que s'inscrire dans un processus électoral est un acte individuel, que chaque membre de la famille doit se déplacer".
La plupart des gens interrogés ne savent pas encore précisément pour qui ils voteront en octobre. "Il y a tellement de nouveaux partis, on ne sait même pas encore quel est leur programme", soupire Mohamed Ali Kaddouchi, un jeune chô meur.
Plusieurs jeunes citent volontiers le mouvement islamiste Ennahda, qui se voit décerner un brevet de respectabilité en raison de l'oppression subie sous Ben Ali. "Ils ont beaucoup souffert. Les autres, on les connaît tous, c'est les mêmes têtes depuis des décennies", lâche un jeune professeur de Sidi Bouzid.
Un quinquagénaire en costume et chapeau de paille, affiche un énorme sourire et brandit son récépissé d'inscription. "Je suis content", lâche-t-il simplement.
Comme la majorité de ceux qui se succèdent depuis huit heures du matin, il n'a jamais voté, et l'élection de l'Assemblée constituante le 23 octobre sera son premier scrutin.
Pour Mohamed aussi. La seule et unique fois où il a voulu voter, en 2004, c'était sous Zine El Abidine Ben Ali, et il s'était fait refouler. "Tu as déjà voté", lui avait-on dit.
Mais, aujourd'hui, le dictateur a fui, emporté par une révolte populaire dont le héros est un jeune marchand ambulant de Sidi Bouzid, Mohamed Bouaziz, qui s'est immolé par le feu en décembre.
"Ca bouge", assure Nsiri Bouderbala, représentant local de l'ISIE, qui enregistre certains jours 1000 personnes.
L'ISIE, l'instance chargée d'organiser les inscriptions dans toute la Tunisie, est confrontée à la tâche titanesque d'inscrire un nombre d'électeurs estimé à 7,9 millions.
Et il lui faut recréer entièrement, dans un délai très court, entre le 11 juillet et le 2 août, des listes électorales falsifiées sous l'ancien régime.
"Il y a eu d'énormes problèmes techniques au début. Le réseau informatique est très centralisé, nous sommes inexpérimentés, et on ne peut pas demander grand chose à des ordinateurs quand il fait 45 degrés", explique M. Bouderbala.
"Surtout, nous avons vécu pendant 50 ans avec des élections remportées à plus de 99% alors évidemment les gens sont méfiants. Il faut que nous soyons crédibles", souligne-t-il.
Pour bien marquer le symbole, l'antenne de l'ISIE à Sidi Bouzid s'est installée dans l'ancien local du RCD, le parti dissous de Ben Ali. "Ici était le lieu de la falsification et de la dictature. La révolution a tout balayé", proclame fièrement une banderole apposée sur le fronton de l'immeuble.
Dix-sept bureaux d'inscription ont été installés dans le gouvernorat de Sidi Bouzid (environ 400.000 habitants), une dizaine de plus vont être mis en place dans les jours à venir.
Critiquée pour son manque de communication, l'ISIE a mis les bouchées doubles: dans tous les villages mêmes les plus perdus, des banderoles et des placards incitent les gens à aller s'inscrire, les horaires d'ouverture, normalement restreints dans les administrations en période estivale, ont été étendus.
"Le bouche à oreille fait son effet", remarque Omri Foued, un des jeunes diplô més en informatique recrutés pour enregistrer les électeurs. "Les gens ont envie, ils sont motivés, même s'ils ne comprennent pas toujours toutes les étapes du processus".
Comme sous la dictature, certains viennent avec les cartes d'identité de toute la famille pour enregistrer tout le monde d'un coup. "On leur explique que s'inscrire dans un processus électoral est un acte individuel, que chaque membre de la famille doit se déplacer".
La plupart des gens interrogés ne savent pas encore précisément pour qui ils voteront en octobre. "Il y a tellement de nouveaux partis, on ne sait même pas encore quel est leur programme", soupire Mohamed Ali Kaddouchi, un jeune chô meur.
Plusieurs jeunes citent volontiers le mouvement islamiste Ennahda, qui se voit décerner un brevet de respectabilité en raison de l'oppression subie sous Ben Ali. "Ils ont beaucoup souffert. Les autres, on les connaît tous, c'est les mêmes têtes depuis des décennies", lâche un jeune professeur de Sidi Bouzid.