Tunisie: grève des douaniers, dénoncée par le ministère des finances


Lundi 13 Juin 2011 - 15:56
AFP


Tunis - Des douaniers tunisiens, réclamant le départ de leur directeur général, ont entamé lundi un mouvement de grève dénoncé comme "illégal" et préjudiciable à l'économie du pays par le ministère des finances.


Tahar Htira
Tahar Htira
"La grève est suivie à 80% dans toutes les régions, avec des résistances dans certains postes frontaliers", a affirmé à l'AFP Chokri Ktifi, secrétaire général du syndicat des agents de la douane, qui n'a pas encore été légalement constitué.

Le Directeur général des douanes, Tahar Htira, a pour sa part déclaré que le mouvement se limitait à un "simple débrayage" au port de Tunis-Radès. Il a précisé être en contact avec les responsables régionaux pour mesurer l'ampleur de la mobilisation.

Le mouvement avait été annoncé à la fin de la semaine dernière pour réclamer la démission M. Htira, en affirmant que des actes de "corruption" avaient été commis pendant son mandat.

M. Htira a assuré à l'AFP "n'avoir rien à se reprocher" et a souligné que le syndicat n'avait pas d'existence légale pour l'instant.

Dans un communiqué publié dimanche soir, le ministère des finances a souligné que la grève était "illégale" et de nature à porter préjudice à l'économie du pays.

Les douaniers n'avaient pas droit à une représentation syndicale sous le régime du président Ben Ali, chassé du pouvoir par la révolution tunisienne.

Une assemblée constituante du syndicat des agents de la douane s'est tenue fin avril, mais un projet de décret réglementant le droit de grève n'a pas encore été promulgué.

Le ministère a appelé les douaniers à ne pas répondre à l'appel et à faire preuve de "responsabilité" dans la période délicate que traverse le pays.

M. Ktifi a affirmé que son mouvement "tirait sa légitimité des 3.000 agents des douanes inscrits au syndicats sur 6.355 au total", un chiffre contesté par le directeur des douanes.

Tahar Htira, avait été nommé en janvier par le premier gouvernement de transition présidé par l'ex-premier ministre de Ben Ali, Mohamed Ghannouchi, quelques jours après la fuite, le 14 janvier 2011, de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali en Arabie Saoudite.

La semaine dernière, le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi avait jugé "impérieusement nécessaire de rompre définitivement avec toutes les formes de grèves et de protestations en prévision" des élections qui doivent avoir lieu le 23 octobre prochain pour désigner une assemblée constituante.


           

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