Tunisie: les précédents scrutins de l'après-révolution


Samedi 5 Octobre 2019 - 10:34
AFP


Tunis - Rappel des précédents scrutins organisés depuis la révolution de 2011 en Tunisie, berceau du Printemps arabe, qui organise ce dimanche des élections législatives, une semaine avant le second tour d'une présidentielle qui a balayé la classe politique traditionnelle.


Le 23 octobre 2011, les Tunisiens se mobilisent massivement pour élire une Assemblée nationale constituante (ANC), la première élection libre de l'histoire de leur pays, neuf mois après la révolution qui a chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir.

Le mouvement islamiste Ennahdha, légalisé en mars, remporte 89 des 217 sièges de l'Assemblée constituante. Il est suivi par le Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste) de Moncef Marzouki qui obtient 29 élus.

Le 12 décembre, M. Marzouki, farouche opposant à Ben Ali, est élu président par l'Assemblée constituante. Hamadi Jebali, numéro deux d'Ennahdha, est chargé de former le gouvernement.

Le 26 janvier 2014, après une année marquée par une crise politique, l'assassinat de deux opposants et des attaques jihadistes, l'ANC adopte une Constitution.

Celle-ci accorde de larges pouvoirs au Parlement et au gouvernement et introduit un objectif de parité hommes/femmes dans les assemblées élues.

Le 26 octobre 2014, les Tunisiens se rendent aux urnes pour élire leur première "Assemblée des représentants du peuple" (ARP) depuis la révolution, avec près de deux ans de retard sur le calendrier initial.

Malgré les craintes de troubles, notamment d'attaques jihadistes, le vote se déroule sans incident majeur. Les observateurs de l'Union européenne saluent des "élections crédibles et transparentes".

Le parti se présentant comme anti-islamiste, Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi, qui regroupe aussi bien des figures de gauche et de centre-droit que des anciens du régime de Ben Ali, remporte 86 des 217 sièges de l'Assemblée. Ennahdha engrange 69 sièges et reste la deuxième force.

Le 23 novembre 2014, les Tunisiens élisent pour la première fois librement leur chef de l'Etat au suffrage universel, parmi 27 candidats.

De l'indépendance en 1956 à la révolution de 2011, les précédents présidents, Habib Bourguiba et Ben Ali, ont usé du plébiscite ou de falsifications pour se faire réélire avec des scores dépassant les 90%.

Le premier tour est remporté par Béji Caïd Essebsi, qui avec 39,46% des voix devance le président sortant Moncef Marzouki (33,43%). Le 21 décembre, M. Essebsi est largement élu au second tour (55,68%).

Ennahdha, qui a longtemps combattu le principe même d'une présidentielle au suffrage universel, n'avait pas présenté de candidat. Le mouvement avait indiqué qu'il laissait "le choix à ses membres d'élire un président qui garantisse la démocratie".

A rebours de leur campagne, M. Essebsi et son parti Nidaa Tounes scellent une alliance avec Ennahdha, qui apporte dès lors son soutien au gouvernement.

Le 6 mai 2018, les premières municipales libres sont marquées par un taux d'abstention dépassant les 60%. Le scrutin est le premier pas tangible de la décentralisation, inscrite dans la Constitution de 2014 et réclamée durant la révolution.

Ennahdha remporte le plus grand nombre de mairies face à Nidaa Tounes miné par les dissensions.

A Tunis, la tête de liste d'Ennahdha, Souad Abderrahim, devient la première femme maire de la ville.

Le 15 septembre 2019, les électeurs sont appelés à départager 26 candidats pour le premier tour de la présidentielle, sur fond de crise économique et sociale et dans un contexte de rejet des élites politiques traditionnelles.

Kais Saied, un universitaire néophyte en politique, crée la surprise en arrivant en tête avec 18,4% des voix. Le publicitaire Nabil Karoui, soupçonné de blanchiment et incarcéré, engrange 15,6% des voix.

Le second tour de la présidentielle, qui opposera les deux outsiders, est fixé au 13 octobre.


           

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