Tunisie: levée du sit in installé depuis deux mois devant la télé nationale


Mercredi 25 Avril 2012 - 12:03
AFP


Tunis - Les manifestants qui campaient depuis début mars devant le siège de la télévision nationale à Tunis pour réclamer une "épuration" au sein de la chaîne ont levé mercredi leur sit-in, a constaté une journaliste de l'AFP.


Tunisie: levée du sit in installé depuis deux mois devant la télé nationale
"Cette décision a été prise dans l'intérêt national et en réponse à la demande du gouvernement. Nous ne voulons pas être de ceux qui sèment la sédition dans le pays", a déclaré une des organisatrices du sit-in, Halima Maalej, lors d'une conférence de presse improvisée.

La situation s'était tendue au cours des dernières 48 heures entre les manifestants et les fonctionnaires de la télévision nationale, excédés par le sit-in qui a commencé le 2 mars.

Des heurts ont fait cinq blessés mardi, et le ministère de l'Intérieur avait demandé la levée du campement.

Installés dans des tentes et se relayant nuit et jour, les quelques dizaines de manifestants, proches du parti islamiste Ennahda, réclamaient une "épuration" au sein de la télévision nationale, qu'ils accusent d'être biaisée et aux mains de "gauchistes" ou d'ex-RCdistes (membres du parti dissous de Ben Ali).

"Le gouvernement nous a promis de répondre à nos demandes, notamment de régler la corruption administrative et financière et de limoger les figures qui ont fait la propagande de Ben Ali", a assuré Mme Maalej.

Dans un communiqué publié mardi soir, Ennahda a "condamné la violence devant la télévision nationale" mais insisté sur "la nécessité de réformer les médias publics".

"La réforme des médias publics est une demande principale de la révolution. La télévision publique joue un rô le très important dans la vie des Tunisiens mais vit une crise en raison du manque d'impartialité de certaines parties au sein de la télé", ajoute le communiqué, visant "le journal de 20H qui est orienté".

De leur cô té, les fonctionnaires de la chaîne nationale --qui emploie 1300 personnes--, le syndicat des journalistes et l'Instance nationale chargée de la réforme du secteur (INRIC) ont dénoncé l'attitude des autorités qui a laissé le sit in perdurer pendant deux mois.

"Ce n'est pas avec la pression, les insultes et les agressions qu'on peut réformer les médias", a souligné mardi Néji Bghouri, membre de l'instance indépendante tunisienne chargée du secteur des médias (INRIC).

"Il y a un travail méthodique pour mettre la main sur les médias", a-t-il aussi accusé, estimant que les dirigeants tunisiens "veulent les dominer pour faire briller leur image en prévision des prochaines élections", prévues dans un an.


           

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