Après huit jours de controverse, le départ de ces trois proches du chef du gouvernement islamo-conservateur devrait précipiter le remaniement ministériel prévu d'ici à la fin du mois dans la perspective des municipales du 30 mars.
Selon la presse turque, M. Erdogan pourrait à tout moment se rendre chez le chef de l'Etat Abdullah Gül pour lui présenter la composition de sa nouvelle équipe.
Quelques heures après le retour du Premier ministre d'une visite au Pakistan, le ministre de l'Economie Zafer Caglayan a annoncé tôt mercredi matin qu'il quittait ses fonctions, rapidement suivi par son collègue de l'Intérieur Muammer Güler.
Ces deux proches du chef du gouvernement concentraient depuis plusieurs jours toutes les critiques, notamment celles de l'opposition, après l'incarcération samedi de leurs fils, inculpés de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent dans le cadre d'une enquête judiciaire liée à des ventes illégales d'or à l'Iran sous embargo.
Une vingtaine d'autres personnes ont été inculpées et écrouées dans le cadre de cette affaire qui éclabousse le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, et a ébranlé l'autorité de M. Erdogan à quatre mois des élections municipales.
Sur la même ligne que leur Premier ministre depuis le début du scandale, MM. Güler et Caglayan ont nié toute implication dans l'enquête en cours et mis en cause un "complot" ourdi pour déstabiliser le pouvoir.
Appel sans précédent
Quelques heures plus tard, c'est le ministre de l’Environnement Erdogan Bayraktar qui a à son tour annoncé son départ du gouvernement.
Le fils de ce ministre a également été inculpé, mais laissé en liberté, dans le cadre d'un autre volet de l'enquête judiciaire en cours, lié cette fois à des marchés publics immobiliers.
Mais contrairement à ses deux collègues, M. Bayraktar, visiblement furieux d'avoir été contraint de quitter ses fonctions, a jeté un pavé dans la mare en affirmant avoir agi "en toute connaissance du Premier ministre".
"De ce fait, je crois que le Premier ministre devrait aussi démissionner", a-t-il lancé en dénonçant les "pressions" de M. Erdogan.
"L'appel d'un ministre demandant au Premier ministre de démissionner est un événement sans précédent. Cela a provoqué une onde de choc à l'AKP", a commenté le chef de bureau du quotidien libéral Hürriyet, Deniz Zeyrek.
Plutôt sobre, le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, s'est jusque-là contenté de saluer les démissions des trois ministres, regrettant seulement qu'elles "arrivent un peu trop tard".
S'exprimant mercredi après-midi devant des cadres de son parti, M. Erdogan s'est gardé d'évoquer directement cette vague de démissions.
Fidèle à sa rhétorique depuis le début de l'affaire, il a une nouvelle fois agité le spectre d'une "conspiration à grande échelle" contre son gouvernement. "C'est une affaire présentée sous la forme d'une opération judiciaire qui vise en fait à porter atteinte à l'avenir de la Turquie", a-t-il proclamé sous les ovations de ses partisans.
La confrérie Gülen visée
Le Premier ministre s'en est également pris de façon très virulente à la confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen, accusé implicitement de diriger ce complot.
"Nous ne tolérerons jamais des institutions parallèles à l'Etat", a-t-il martelé en promettant d'en finir avec les "bandes qui ne pensent qu'à leur propres intérêts, sous le couvert de la religion".
Fidèle alliée de l'AKP depuis sa conquête du pouvoir en 2002, l'organisation de M. Gülen, très influente dans la police et la magistrature turques, est récemment entrée en guerre ouverte contre le gouvernement à cause de son projet de supprimer les écoles de soutien scolaire privées, une de ses principales sources de revenus.
Larvé pendant la fronde antigouvernementale qui a secoué la Turquie en juin dernier, ce conflit s'est radicalisé et menace désormais de faire exploser le camp islamo-conservateur, au moment où le pays s'apprête à entrer dans un tunnel électoral qui doit s'achever en 2015 par des élections législatives.
Ce divorce menace la position de M. Erdogan qui, contraint en 2015 de quitter la tête du gouvernement, ne fait plus mystère de son intention de briguer en août 2014 la poste de chef de l'Etat, pour la première fois au suffrage universel direct.
La crise qui secoue le sommet de l'Etat turc a continué à affecter mercredi la confiance des marchés, où la devise nationale a poursuivi sa chute à 2,0849 livres pour un dollar, contre 2,0650 la veille, et la Bourse d'Istanbul reculait de 2,7% dans l'après-midi.
Selon la presse turque, M. Erdogan pourrait à tout moment se rendre chez le chef de l'Etat Abdullah Gül pour lui présenter la composition de sa nouvelle équipe.
Quelques heures après le retour du Premier ministre d'une visite au Pakistan, le ministre de l'Economie Zafer Caglayan a annoncé tôt mercredi matin qu'il quittait ses fonctions, rapidement suivi par son collègue de l'Intérieur Muammer Güler.
Ces deux proches du chef du gouvernement concentraient depuis plusieurs jours toutes les critiques, notamment celles de l'opposition, après l'incarcération samedi de leurs fils, inculpés de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent dans le cadre d'une enquête judiciaire liée à des ventes illégales d'or à l'Iran sous embargo.
Une vingtaine d'autres personnes ont été inculpées et écrouées dans le cadre de cette affaire qui éclabousse le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, et a ébranlé l'autorité de M. Erdogan à quatre mois des élections municipales.
Sur la même ligne que leur Premier ministre depuis le début du scandale, MM. Güler et Caglayan ont nié toute implication dans l'enquête en cours et mis en cause un "complot" ourdi pour déstabiliser le pouvoir.
Appel sans précédent
Quelques heures plus tard, c'est le ministre de l’Environnement Erdogan Bayraktar qui a à son tour annoncé son départ du gouvernement.
Le fils de ce ministre a également été inculpé, mais laissé en liberté, dans le cadre d'un autre volet de l'enquête judiciaire en cours, lié cette fois à des marchés publics immobiliers.
Mais contrairement à ses deux collègues, M. Bayraktar, visiblement furieux d'avoir été contraint de quitter ses fonctions, a jeté un pavé dans la mare en affirmant avoir agi "en toute connaissance du Premier ministre".
"De ce fait, je crois que le Premier ministre devrait aussi démissionner", a-t-il lancé en dénonçant les "pressions" de M. Erdogan.
"L'appel d'un ministre demandant au Premier ministre de démissionner est un événement sans précédent. Cela a provoqué une onde de choc à l'AKP", a commenté le chef de bureau du quotidien libéral Hürriyet, Deniz Zeyrek.
Plutôt sobre, le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, s'est jusque-là contenté de saluer les démissions des trois ministres, regrettant seulement qu'elles "arrivent un peu trop tard".
S'exprimant mercredi après-midi devant des cadres de son parti, M. Erdogan s'est gardé d'évoquer directement cette vague de démissions.
Fidèle à sa rhétorique depuis le début de l'affaire, il a une nouvelle fois agité le spectre d'une "conspiration à grande échelle" contre son gouvernement. "C'est une affaire présentée sous la forme d'une opération judiciaire qui vise en fait à porter atteinte à l'avenir de la Turquie", a-t-il proclamé sous les ovations de ses partisans.
La confrérie Gülen visée
Le Premier ministre s'en est également pris de façon très virulente à la confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen, accusé implicitement de diriger ce complot.
"Nous ne tolérerons jamais des institutions parallèles à l'Etat", a-t-il martelé en promettant d'en finir avec les "bandes qui ne pensent qu'à leur propres intérêts, sous le couvert de la religion".
Fidèle alliée de l'AKP depuis sa conquête du pouvoir en 2002, l'organisation de M. Gülen, très influente dans la police et la magistrature turques, est récemment entrée en guerre ouverte contre le gouvernement à cause de son projet de supprimer les écoles de soutien scolaire privées, une de ses principales sources de revenus.
Larvé pendant la fronde antigouvernementale qui a secoué la Turquie en juin dernier, ce conflit s'est radicalisé et menace désormais de faire exploser le camp islamo-conservateur, au moment où le pays s'apprête à entrer dans un tunnel électoral qui doit s'achever en 2015 par des élections législatives.
Ce divorce menace la position de M. Erdogan qui, contraint en 2015 de quitter la tête du gouvernement, ne fait plus mystère de son intention de briguer en août 2014 la poste de chef de l'Etat, pour la première fois au suffrage universel direct.
La crise qui secoue le sommet de l'Etat turc a continué à affecter mercredi la confiance des marchés, où la devise nationale a poursuivi sa chute à 2,0849 livres pour un dollar, contre 2,0650 la veille, et la Bourse d'Istanbul reculait de 2,7% dans l'après-midi.