Agitant des drapeaux turcs et scandant "nous sommes prêts à mourir pour toi, Tayyip", plus de 3.000 personnes réunies à l'appel de son Parti de la justice et du développement (AKP) se sont rassemblées devant l'aéroport d'Istanbul, où le chef du gouvernement devait atterrir dans la nuit de retour de Tunis.
Avec cette première mobilisation massive en faveur du gouvernement, la crise a tourné au bras de fer entre les partisans et les adversaires de M. Erdogan.
Au moment-même où il était attendu à l'aéroport d'Istanbul, plusieurs dizaines de milliers de manifestants étaient toujours réunis sur l'emblématique place Taksim, à une vingtaine de kilomètres de là, aux cris de "Tayyip, démission!"
Quelques heures avant d'achever sa tournée de trois jours au Maghreb, M. Erdogan a répété à Tunis son refus de céder aux protestataires en excluant de revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de la fronde.
"Nous mènerons ce projet à son terme (...) nous ne permettrons pas à une minorité de dicter sa loi à la majorité", a-t-il assuré.
Comme il l'a déjà fait, M. Erdogan a aussi dénoncé la présence d'"extrémistes", certains "impliqués dans le terrorisme" parmi les protestataires. Une allusion au groupe d'extrême gauche turc DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) qui a revendiqué un attentat en février contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.
Les Etats-Unis ont dénoncé cette "rhétorique inutile" du chef du gouvernement turc qui, a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki, "ne contribue pas à apaiser la situation" dans le pays.
Signe de la nervosité des marchés, la Bourse d'Istanbul a chuté de 4,70% à la clôture.
L'intransigeance manifestée par M. Erdogan a alimenté la colère des manifestants, qui dénoncent sa dérive autoritaire et sa volonté d'islamiser la société turque.
Colère
"Nous sommes en colère, il ne veut pas écouter", a indiqué à l'AFP Senay Durmus, une biologiste de 25 ans, "je reviendrai à Taksim jusqu'à notre victoire". "Il ne veut rien changer mais on va le contraindre à le faire. Je ne sais pas quand, mais il changera", a assuré un autre manifestant, Mersad Jahed.
Signe de la tension qui monte, des incidents ont été signalés mercredi à Rize, sur les bords de la mer Noire (nord-est), entre des contestataires et des partisans de l'AKP.
Les défenseurs de M. Erdogan sont jusque-là restés discrets, mais le Premier ministre s'est targué à plusieurs reprises du soutien d'une large partie de la population - l'AKP a obtenu 50% des suffrages aux législatives de 2011 - et a donné rendez-vous à ses adversaires aux élections locales de 2014 pour exprimer leurs doléances.
Samedi, M. Erdogan lui-même avait pourtant agité ce scénario. "S'ils veulent organiser des rassemblements, si c'est un mouvement social, et bien quand ils réuniront 20 personnes, j'en réunirai 200.000", avait-il averti, "et quand ils seront 100.000, je mobiliserai un million de membres de mon parti".
"Ses partisans sont des moutons", a commenté une manifestante, Ezgi Ozbilgin. "Si Erdogan leur dit de se battre, ils le feront", a ajouté cette enseignante de 24 ans qui dit craindre la suite des événements.
Sept étrangers "impliqués dans les troubles" ont été interpellés en Turquie, a par ailleurs indiqué jeudi le chef du gouvernement, sans fournir d'autres détails.
Son ministre de l'Intérieur, Muammer Güler, a précisé ultérieurement que deux de ces sept personnes - deux Français, deux Iraniens, un Grec, un Allemand et un Américain - avaient été remises en liberté.
A Adana (sud), un policier a succombé à ses blessures après être tombé d'un pont mercredi en poursuivant des manifestants, a annoncé jeudi la chaîne de télévision privée NTV. Il s'agit du premier mort dans les rangs de la police depuis le début, le 31 mai, de la contestation, qui a aussi fait deux morts chez les manifestants.
Outre les trois morts, 4.355 personnes ont été blessées en une semaine, dont 47 très grièvement, a déclaré jeudi le syndicat des médecins turcs. Le dernier bilan officiel faisait état de "plus de 300" blessés seulement.
Avec cette première mobilisation massive en faveur du gouvernement, la crise a tourné au bras de fer entre les partisans et les adversaires de M. Erdogan.
Au moment-même où il était attendu à l'aéroport d'Istanbul, plusieurs dizaines de milliers de manifestants étaient toujours réunis sur l'emblématique place Taksim, à une vingtaine de kilomètres de là, aux cris de "Tayyip, démission!"
Quelques heures avant d'achever sa tournée de trois jours au Maghreb, M. Erdogan a répété à Tunis son refus de céder aux protestataires en excluant de revenir sur le projet d'aménagement de la place Taksim d'Istanbul, à l'origine de la fronde.
"Nous mènerons ce projet à son terme (...) nous ne permettrons pas à une minorité de dicter sa loi à la majorité", a-t-il assuré.
Comme il l'a déjà fait, M. Erdogan a aussi dénoncé la présence d'"extrémistes", certains "impliqués dans le terrorisme" parmi les protestataires. Une allusion au groupe d'extrême gauche turc DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) qui a revendiqué un attentat en février contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara.
Les Etats-Unis ont dénoncé cette "rhétorique inutile" du chef du gouvernement turc qui, a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki, "ne contribue pas à apaiser la situation" dans le pays.
Signe de la nervosité des marchés, la Bourse d'Istanbul a chuté de 4,70% à la clôture.
L'intransigeance manifestée par M. Erdogan a alimenté la colère des manifestants, qui dénoncent sa dérive autoritaire et sa volonté d'islamiser la société turque.
Colère
"Nous sommes en colère, il ne veut pas écouter", a indiqué à l'AFP Senay Durmus, une biologiste de 25 ans, "je reviendrai à Taksim jusqu'à notre victoire". "Il ne veut rien changer mais on va le contraindre à le faire. Je ne sais pas quand, mais il changera", a assuré un autre manifestant, Mersad Jahed.
Signe de la tension qui monte, des incidents ont été signalés mercredi à Rize, sur les bords de la mer Noire (nord-est), entre des contestataires et des partisans de l'AKP.
Les défenseurs de M. Erdogan sont jusque-là restés discrets, mais le Premier ministre s'est targué à plusieurs reprises du soutien d'une large partie de la population - l'AKP a obtenu 50% des suffrages aux législatives de 2011 - et a donné rendez-vous à ses adversaires aux élections locales de 2014 pour exprimer leurs doléances.
Samedi, M. Erdogan lui-même avait pourtant agité ce scénario. "S'ils veulent organiser des rassemblements, si c'est un mouvement social, et bien quand ils réuniront 20 personnes, j'en réunirai 200.000", avait-il averti, "et quand ils seront 100.000, je mobiliserai un million de membres de mon parti".
"Ses partisans sont des moutons", a commenté une manifestante, Ezgi Ozbilgin. "Si Erdogan leur dit de se battre, ils le feront", a ajouté cette enseignante de 24 ans qui dit craindre la suite des événements.
Sept étrangers "impliqués dans les troubles" ont été interpellés en Turquie, a par ailleurs indiqué jeudi le chef du gouvernement, sans fournir d'autres détails.
Son ministre de l'Intérieur, Muammer Güler, a précisé ultérieurement que deux de ces sept personnes - deux Français, deux Iraniens, un Grec, un Allemand et un Américain - avaient été remises en liberté.
A Adana (sud), un policier a succombé à ses blessures après être tombé d'un pont mercredi en poursuivant des manifestants, a annoncé jeudi la chaîne de télévision privée NTV. Il s'agit du premier mort dans les rangs de la police depuis le début, le 31 mai, de la contestation, qui a aussi fait deux morts chez les manifestants.
Outre les trois morts, 4.355 personnes ont été blessées en une semaine, dont 47 très grièvement, a déclaré jeudi le syndicat des médecins turcs. Le dernier bilan officiel faisait état de "plus de 300" blessés seulement.