USA: le New York Times condamne à son tour le virage à droite de Sarkozy


Jeudi 15 Mars 2012 - 14:06
AFP


New York - Le New York Times condamne jeudi la "pêche aux voix d'extrême droite" de Nicolas Sarkozy, jugeant que la campagne qu'il mène pour sa réélection devient "désespérée et nauséabonde", au surlendemain d'un éditorial au vitriol du Wall Street Journal.


USA: le New York Times condamne à son tour le virage à droite de Sarkozy
"La campagne du président Nicolas Sarkozy pour sa réélection devient légèrement désespérée et plus que légèrement nauséabonde", écrit le quotidien new-yorkais dans un éditorial.

Jugeant que le candidat de l'UMP tentait de rattraper son retard sur François Hollande "en s'en prenant aux immigrés, aux importations étrangères et même au régime alimentaire des musulmans français", le quotidien souligne que "M. Sarkozy pense peut-être qu'il est de bonne politique de céder aux exigences du racisme et de la xénophobie".

"Il l'a déjà fait. Et malheureusement, son nouveau ton violent lui a déjà donné un coup de fouet dans les sondages. Mais cela nuit à la société française", poursuit le New York Times.

"Les temps sont durs en France, mais M. Sarkozy aurait pu mener une campagne plus glorieuse. Il a à son actif des succès de politique intérieure (la réforme des retraites) ou de politique étrangère (la Libye). Son principal opposant, M. Hollande, a des idées vagues et des propositions économiques pas réalistes du tout", ajoute le quotidien: "A la place, M. Sarkozy a choisi de viser bas".

Soulignant que l'idée d'étiqueter la viande halal comme telle venait à l'origine de Marine Le Pen, le quotidien rappelle que Nicolas Sarkozy l'avait d'abord critiquée avant de la reprendre à son compte.

"Il est cruel et destructeur de soumettre aux railleries la religion" musulmane, poursuit le journal. "De manière regrettable, M. Sarkozy n'a aucun problème à être léger et cruel si cela lui permet de récupérer quelques-uns des électeurs" de Marine Le Pen, conclut-il.

Mardi déjà, le Wall Street Journal avait dénoncé la volonté du président sortant de durcir les accords de Schengen pour mieux protéger l'Europe de l'immigration clandestine en jugeant que sa "rhétorique anti-immigration" était "parfaitement cynique" et en le qualifiant de "Nicolas Le Pen".


           

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