Alors que les enjeux ont rarement été aussi importants pour l'édition, avec l'irruption des tablettes de lecture numériques, comme l'iPad d'Apple commercialisé fin avril en France, et la numérisation tous azimuts de Google, la profession se déchire et ces tensions se cristallisent en partie sur le Salon du Livre.
"Il y a un malaise au Salon parce qu'il reflète le marché", reconnaît Bertrand Morisset, son commissaire général. "Le Salon sert aussi d'exutoire, à régler des comptes", confie-t-il à l'AFP. "Mais il répond à de très fortes attentes, notamment celles des petites maisons d'édition. Les leaders comme Hachette n'en ont pas vraiment besoin", ajoute-t-il.
Organisé par le Syndicat national de l'édition (SNE), en pleine révolution de palais avec l'élection contestée d'un nouveau président, Alain Kouck, PDG d'Editis, et Reed Expositions, le Salon attend 220.000 visiteurs, contre 204.000 en 2009.
Près de 1.000 éditeurs seront là, sur 400 stands, et plus de 600 rencontres organisées. Pas de pays invité d'honneur mais 90 auteurs, dont 30 étrangers. Se tiendront aussi les 2e "Assises du numérique" et un marché des droits d'auteur.
Mais, dès l'automne, Hachette Livre (Lagardère), numéro un de l'édition française et deuxième mondial - qui a vendu par exemple plus de 4,6 millions d'exemplaires de la saga Twilight en France, et 100 millions dans le monde -, a annoncé diviser par neuf la superficie de son stand.
Ses prestigieuses maisons (Grasset, Fayard, JCLattès, Stock...) seront absentes et le groupe ne conservera qu'une présence symbolique de 100 m2 dédiée à l'international et à un éditeur de mangas, Pika.
Albin Michel, tenté d'imiter Hachette, a résisté. En janvier, c'est La Martinière (Seuil, Points, éditions de la Martinière...) qui annonçait réduire de 30% sa présence et menaçait de se retirer en 2011.
"Je réduis la voilure. Il y a une usure du Salon, il faudrait tout remettre en question", a assuré le PDG Hervé de la Martinière à l'AFP, évoquant des recettes "loin de couvrir l'investissement".
Puis les éditions Bayard, en crise, ont déclaré forfait.
Même Teresa Cremisi, PDG de Flammarion et fidèle au poste après l'avoir boudé voici quelques années, reconnaît que ce rendez-vous est "coûteux" et "doit évoluer". Antoine Gallimard ou Françoise Nyssen (Actes Sud) défendent eux cette "librairie géante", née en même temps que la loi Lang sur le prix unique du livre.
Brutal, un cadre de l'édition parle de beaucoup d'argent (de 1.500 à 800.000 euros) dépensé "dans une foire aux bestiaux" qui devrait se recentrer sur la littérature (20% du marché) et renoncer à ses stands régionaux, ses animations ou à la littérature jeunesse, qui a déjà son rendez-vous à Montreuil.
Pour ses détracteurs, le Salon est devenu "une dépense de prestige, qui n'a plus rien de prestigieux" et souffre de son gigantisme. Les auteurs avouent s'y sentir un peu perdus.
A l'étude depuis deux ans, le retour du salon en 2011 au Grand Palais, au coeur de Paris, reste en suspens. L'option pour réserver cet espace expire le 31 mars. Le SNE doit se décider vite.
Le Grand Palais imposerait de réduire des deux-tiers la superficie et de limiter les visiteurs à 5.000 en même temps. Le Salon pourrait aussi être plus court. "Nous sommes prêts à tout réinventer", assure son commissaire.
"Il y a un malaise au Salon parce qu'il reflète le marché", reconnaît Bertrand Morisset, son commissaire général. "Le Salon sert aussi d'exutoire, à régler des comptes", confie-t-il à l'AFP. "Mais il répond à de très fortes attentes, notamment celles des petites maisons d'édition. Les leaders comme Hachette n'en ont pas vraiment besoin", ajoute-t-il.
Organisé par le Syndicat national de l'édition (SNE), en pleine révolution de palais avec l'élection contestée d'un nouveau président, Alain Kouck, PDG d'Editis, et Reed Expositions, le Salon attend 220.000 visiteurs, contre 204.000 en 2009.
Près de 1.000 éditeurs seront là, sur 400 stands, et plus de 600 rencontres organisées. Pas de pays invité d'honneur mais 90 auteurs, dont 30 étrangers. Se tiendront aussi les 2e "Assises du numérique" et un marché des droits d'auteur.
Mais, dès l'automne, Hachette Livre (Lagardère), numéro un de l'édition française et deuxième mondial - qui a vendu par exemple plus de 4,6 millions d'exemplaires de la saga Twilight en France, et 100 millions dans le monde -, a annoncé diviser par neuf la superficie de son stand.
Ses prestigieuses maisons (Grasset, Fayard, JCLattès, Stock...) seront absentes et le groupe ne conservera qu'une présence symbolique de 100 m2 dédiée à l'international et à un éditeur de mangas, Pika.
Albin Michel, tenté d'imiter Hachette, a résisté. En janvier, c'est La Martinière (Seuil, Points, éditions de la Martinière...) qui annonçait réduire de 30% sa présence et menaçait de se retirer en 2011.
"Je réduis la voilure. Il y a une usure du Salon, il faudrait tout remettre en question", a assuré le PDG Hervé de la Martinière à l'AFP, évoquant des recettes "loin de couvrir l'investissement".
Puis les éditions Bayard, en crise, ont déclaré forfait.
Même Teresa Cremisi, PDG de Flammarion et fidèle au poste après l'avoir boudé voici quelques années, reconnaît que ce rendez-vous est "coûteux" et "doit évoluer". Antoine Gallimard ou Françoise Nyssen (Actes Sud) défendent eux cette "librairie géante", née en même temps que la loi Lang sur le prix unique du livre.
Brutal, un cadre de l'édition parle de beaucoup d'argent (de 1.500 à 800.000 euros) dépensé "dans une foire aux bestiaux" qui devrait se recentrer sur la littérature (20% du marché) et renoncer à ses stands régionaux, ses animations ou à la littérature jeunesse, qui a déjà son rendez-vous à Montreuil.
Pour ses détracteurs, le Salon est devenu "une dépense de prestige, qui n'a plus rien de prestigieux" et souffre de son gigantisme. Les auteurs avouent s'y sentir un peu perdus.
A l'étude depuis deux ans, le retour du salon en 2011 au Grand Palais, au coeur de Paris, reste en suspens. L'option pour réserver cet espace expire le 31 mars. Le SNE doit se décider vite.
Le Grand Palais imposerait de réduire des deux-tiers la superficie et de limiter les visiteurs à 5.000 en même temps. Le Salon pourrait aussi être plus court. "Nous sommes prêts à tout réinventer", assure son commissaire.