Un groupe islamiste radical mis en cause après les attentats de Jakarta


Samedi 18 Juillet 2009 - 13:20
AFP


Jakarta - L'Indonésie a mis en cause samedi un groupe clandestin dirigé par un islamiste radical malaisien au lendemain du double attentat suicide de Jakarta, où la sécurité a été renforcée dans les lieux publics.


Un groupe islamiste radical mis en cause après les attentats de Jakarta
Les deux attentats, qui ont tué huit personnes selon un nouveau bilan, n'ont pas été revendiqués mais il ne fait guère de doute, pour les autorités indonésiennes, qu'ils portent la marque de Noordin Top.

Ce Malaisien est "l'homme le plus recherché d'Asie du Sud-est" depuis les attentats attribués au réseau terroriste Jemaah Islamiyah (JI) qui avaient ensanglanté l'Indonésie au début de la décennie.

"Il y a de fortes indications que le groupe de Noordin Top soit derrière les attaques", a déclaré samedi à l'AFP Ansyaad Mbai, le chef du service anti-terrorisme au ministère de la Sécurité.

Le modus operandi suivi par les kamikazes qui se sont faits exploser dans deux salles de restaurants des hôtels Marriott et Ritz Carlton est conforme aux tactiques employées par le passé par la JI, selon lui.

De plus, les bombes sont "identiques" à des engins explosifs découverts il y a quelques jours par la police dans une maison qui aurait servi de cachette à Noordin Top à Cilacap (ouest de l'île de Java), a expliqué M. Mbai.

Noordin Top, un ancien comptable âgé de 40 à 50 ans, est considéré comme l'un des principaux organisateurs des attentats meurtriers de Bali (202 morts en 2002, 20 morts en 2005), de l'hôtel Marriott de Jakarta (12 morts en 2003) et de l'ambassade d'Australie (10 morts en 2004).

Cette vague d'attentats a pris fin en 2005 avec l'arrestation de centaines de militants et de sympathisants de la JI. Mais, en dépit de la mobilisation des autorités indonésiennes, soutenues activement par les Etats-Unis et l'Australie, Noordin Top a réussi à échapper à la traque policière.

Certains experts estiment qu'il agit désormais indépendamment, "en dissidence de la JI", selon Sidney Jones, spécialiste reconnue du terrorisme islamique en Asie du Sud-est.

Pour M. Mbai, cette mouvance radicale "est politiquement et idéologiquement motivée" dans sa détermination "à établir un Etat islamique" en Asie du Sud-est. "Même si leurs leaders sont arrêtés, ils n'arrêteront jamais", prévient-il.

Leur cause est cependant très impopulaire en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, où l'immense majorité pratique un islam modéré et rejette le recours à la violence.

Le président Susilo Bambang Yudhoyono, récemment réélu pour un second mandat de cinq ans, a assuré que le retour du terrorisme ne menacerait pas la stabilité et le développement économique du pays, même si le tourisme pourrait être affecté.

Par mesure de prévention, les autorités ont appelé les grands hôtels et les centres commerciaux à relever leur niveau de sécurité, qui s'était assoupli ces dernières années. 500 militaires ont également été mobilisés pour prêter main forte à la police, si besoin est.

Le niveau de vigilance a été également augmenté en Malaisie et aux Philippines, par crainte que des groupes radicaux locaux ne suivent l'exemple des kamikazes de Jakarta.

Voisine de l'Indonésie, l'Australie a pour sa part réagi en appelant à la prudence ses touristes, nombreux à se rendre à Bali. Le ministre des Affaires étrangères, Stephen Smith, s'est rendu à Jakarta samedi car "il est très important que nous nous tenions, épaule contre épaule, aux côtés de l'Indonésie", a-t-il déclaré.

Au moins deux hommes d'affaires australiens ont été tués à l'hôtel Marriott, avec un néo-Zélandais et un Singapourien. Un autre Australien pourrait faire partie des trois morts qui n'avaient pas encore été identifiés samedi.


           

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