Un magazine condamné pour des photos suggestives de Laetitia Casta avec des statues de Maillol


Vendredi 7 Mars 2014 - 18:29
AFP


Paris - Le magazine de mode Purple Fashion a été condamné à verser 100.000 euros de dommages et intérêts pour avoir publié des photos du mannequin Laetitia Casta dans des positions érotiques sur des statues d'Aristide Maillol dans le jardin des Tuileries à Paris, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.


Laetitia Casta
Laetitia Casta
Dans un jugement rendu le 17 janvier, révélé sur le site du Journal des arts, le tribunal de grande instance de Paris a jugé qu'en publiant ces photos, sans autorisation de Bertrand et Serge Olivier Lorquin, ayants droit du sculpteur mort en 1944, le magazine a "commis des actes de contrefaçon".

Dans son numéro 15 (printemps/été 2011), Purple Fashion avait publié une série de photos de Laetitia Casta chevauchant ou enlaçant cinq sculptures de Maillol. "La montagne", "Trois nymphes", "La jeune fille allongée", "La rivière" et "Flore", qui font partie d'une série de dix-huit oeuvres, se trouvent dans le jardin des Tuileries depuis 1965, après une donation de Dina Vierny, la muse de Maillol, décédée en 2009.

Ainsi, les photos litigieuses présentent notamment Laetitia Casta chevauchant la cuisse d'une statue, "la tête renversée en arrière et la bouche entrouverte, dans une attitude érotique", posant la main sur la fesse de l'une des "Trois nymphes", ou encore tournant le dos à "Flore", "à laquelle, cambrée, elle tourne le dos et présente son postérieur", énumère le jugement.

"La mise en scène de chaque photographie vise à instaurer un jeu entre le modèle, aux positions et attitudes érotiques, et les sculptures de femmes nues ou légèrement vêtues", résument les juges.

Les clichés, réalisés par Terry Richardson, "représentent le mannequin Laetitia Casta dans des poses explicitement érotiques voire sexuelles, en interaction avec les statues d'Aristide Maillol", relève le jugement de la troisième chambre. Si celles-ci "représentent des femmes nues et donc sont empreintes d'une certaine sensualité", elles "ne présentent pas de caractère explicitement érotique ou sexuel, la position et l'expression des femmes sculptées étant empreintes de classicisme".

Les juges ont interdit au magazine de représenter ces photos sur son site internet, dont le numéro 15 a en effet été retiré.

La société éditrice du magazine a été condamnée à verser 50.000 euros de dommages et intérêts à MM. Lorquin, fils de Dina Vierny, et la même somme à la société des Auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP), gestionnaire des droits patrimoniaux.


           

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