Le "Che"
"C'était très émouvant d'entendre la voix du Che Guevara récitant des poèmes de César Vallejo dans un message d'adieu à ma mère avant son départ pour le Congo", dit à l'AFP le fils du guérillero, Camilo, 48 ans, à peine arrivée à Buenos Aires en provenance de La Havane pour la première du documentaire.
La voix pausée de Ernesto "Che" Guevara récitant en 1965 des vers tristes et désabusés, du livre "Les Hérauts Noirs" du Péruvien César Vallejo, ainsi que des poèmes du Chilien Pablo Neruda, n'est qu'une des trouvailles de ce film.
"J'avais trois ans : je ne garde aucun souvenir de ces adieux", déplore Camilo, dont les yeux et la barbe rappellent le visage de son père, malgré la queue de cheval et son aspect plus enrobé.
Le troisième des cinq enfants du Che accompagne l'auteur du film, l'Argentin Tristan Bauer. Ils présentent le film à Buenos Aires 24 heures après l'avoir lancé dans 333 salles de Cuba.
"Nous ne soupçonnions même pas certaines choses", dit Tristan Bauer. "Que des documents pouvaient être tenus au secret en Bolivie, qu'un film sur sa vie intime pouvait avoir été conservé par sa femme ou qu'en 1965, en pleine Guerre froide, il avait pu écrire que l'Union Soviétique irait vers le capitalisme si elle persistait dans sa voie".
Bauer, patron de la télévision publique en Argentine, a enquêté pendant douze ans dans plusieurs pays d'Amérique latine et a pu accéder aux documents déclassifiés en 2008 par le gouvernement d'Evo Morales. Ils avaient passé 23 ans sous scellés comme "secret d'Etat" dans les coffres de la Banque centrale.
Il s'agit de carnets, d'un journal et de notes. On peut lire dans un agenda et dans un cahier rouge à spirale, les commentaires du Che sur ses compagnons d'armes et sur la guérilla qu'il menait dans le sud-est de la Bolivie avant d'être capturé par l'armée le 8 octobre 1967 et exécuté le lendemain.
Tout aussi surprenante est une révélation sur la lettre manuscrite que le Che a adressé à Fidel Castro lors de son départ de Cuba. Le dirigeant cubain l'avait lue en public en 1965, terminant par cette phrase devenue célèbre : "Hasta la victoria, siempre" (Jusqu'à la victoire, toujours").
En réalité, il s'agit d'une erreur. "Le manuscrit disait : "Jusqu'à la victoire". Puis : "Toujours la patrie ou la mort". C'est une heureuse confusion", relève Bauer.
Dans ce film, qui a obtenu en septembre le prix au meilleur documentaire au Festival de Toronto, on découvre également des images tournées dans l'enfance du Che à Alta Gracia (Cordoba, centre-nord), région montagneuse où sa famille s'était installée à cause de l'asthme d'"Ernestito" à la recherche d'air pur.
On voit aussi bien plus tard, en 1961, la dernière rencontre avec ses parents dans la cité balnéaire uruguayenne de Punta del Este.
"Ce film arrive à un moment extraordinaire pour l'Amérique latine", dit Tristan Bauer, citant les portraits du Che aux sièges des présidences bolivienne et argentine ou la phrase "Hasta la victoria, siempre", prononcée immanquablement par le président équatorien Rafael Correa.
"Si nous, qui connaissions la plupart de ces documents, sommes fortement impressionnés, dit Camilo, imaginez un peu l'effet pour ceux qui voient tout cela pour la première fois !".
La voix pausée de Ernesto "Che" Guevara récitant en 1965 des vers tristes et désabusés, du livre "Les Hérauts Noirs" du Péruvien César Vallejo, ainsi que des poèmes du Chilien Pablo Neruda, n'est qu'une des trouvailles de ce film.
"J'avais trois ans : je ne garde aucun souvenir de ces adieux", déplore Camilo, dont les yeux et la barbe rappellent le visage de son père, malgré la queue de cheval et son aspect plus enrobé.
Le troisième des cinq enfants du Che accompagne l'auteur du film, l'Argentin Tristan Bauer. Ils présentent le film à Buenos Aires 24 heures après l'avoir lancé dans 333 salles de Cuba.
"Nous ne soupçonnions même pas certaines choses", dit Tristan Bauer. "Que des documents pouvaient être tenus au secret en Bolivie, qu'un film sur sa vie intime pouvait avoir été conservé par sa femme ou qu'en 1965, en pleine Guerre froide, il avait pu écrire que l'Union Soviétique irait vers le capitalisme si elle persistait dans sa voie".
Bauer, patron de la télévision publique en Argentine, a enquêté pendant douze ans dans plusieurs pays d'Amérique latine et a pu accéder aux documents déclassifiés en 2008 par le gouvernement d'Evo Morales. Ils avaient passé 23 ans sous scellés comme "secret d'Etat" dans les coffres de la Banque centrale.
Il s'agit de carnets, d'un journal et de notes. On peut lire dans un agenda et dans un cahier rouge à spirale, les commentaires du Che sur ses compagnons d'armes et sur la guérilla qu'il menait dans le sud-est de la Bolivie avant d'être capturé par l'armée le 8 octobre 1967 et exécuté le lendemain.
Tout aussi surprenante est une révélation sur la lettre manuscrite que le Che a adressé à Fidel Castro lors de son départ de Cuba. Le dirigeant cubain l'avait lue en public en 1965, terminant par cette phrase devenue célèbre : "Hasta la victoria, siempre" (Jusqu'à la victoire, toujours").
En réalité, il s'agit d'une erreur. "Le manuscrit disait : "Jusqu'à la victoire". Puis : "Toujours la patrie ou la mort". C'est une heureuse confusion", relève Bauer.
Dans ce film, qui a obtenu en septembre le prix au meilleur documentaire au Festival de Toronto, on découvre également des images tournées dans l'enfance du Che à Alta Gracia (Cordoba, centre-nord), région montagneuse où sa famille s'était installée à cause de l'asthme d'"Ernestito" à la recherche d'air pur.
On voit aussi bien plus tard, en 1961, la dernière rencontre avec ses parents dans la cité balnéaire uruguayenne de Punta del Este.
"Ce film arrive à un moment extraordinaire pour l'Amérique latine", dit Tristan Bauer, citant les portraits du Che aux sièges des présidences bolivienne et argentine ou la phrase "Hasta la victoria, siempre", prononcée immanquablement par le président équatorien Rafael Correa.
"Si nous, qui connaissions la plupart de ces documents, sommes fortement impressionnés, dit Camilo, imaginez un peu l'effet pour ceux qui voient tout cela pour la première fois !".