Un séminaire à Tunis consacré à l'intégration économique du Maghreb


Mardi 24 Février 2009 - 09:13
magharebia.com/Mona Yahya


Tunis a organisé mardi 17 février un séminaire à l'occasion du vingtième anniversaire de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Les participants ont imputé le manque de progrès de cette union à l'absence d'un cadre législatif, au manque de liaisons bancaires entre les Etats membres, et aux nombreux obstacles qui entravent les transferts de capitaux.


Un séminaire à Tunis consacré à l'intégration économique du Maghreb
"Les problèmes du Maghreb arabe semblent simples lorsqu'on les met en parallèle avec ce qu'a connu l'Europe dans le passé. Au Maghreb, nous estimons que nous perdons du temps ; tandis que l'économie [mondiale] avance à un rythme extrêmement rapide, nous restons faibles face aux géants du monde", a déclaré M. Hedi Jilani, président de l'Union des Chefs d'Entreprises du Maghreb.
"Nous célébrons le vingtième anniversaire de l'Union, et malheureusement, nous parlons encore de lois et de réciprocité dans l'ouverture ou la fermeture des frontières", a-t-il ajouté.
L'Union du Maghreb Arabe a été fondée le 17 février 1989 et elle était alors destinée à être un bloc économique constitué de cinq pays : la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, la Libye et la Mauritanie.
Mais depuis 1994, des différends entre États membres, comme celui existant entre l'Algérie et le Maroc sur le Sahara Occidental, ont empêché les rencontres entre chefs d'État de l'UMA.
Des séminaires tels que celui organisé à Tunis sont destinés à "combler les fossés entre les points de vue et à se pencher sur les problèmes et les obstacles qui empêchent [le] développement [de l'UMA]", a déclaré Mabrouk Bahri, président de l'Union des Agriculteurs du Maghreb.
M.Bahri a reconnu qu'en dépit des efforts, le commerce entre les pays du Maghreb reste faible.
Le volume global des échanges entre les États membres est très faible, ne dépassant pas 3 pour cent. Le commerce de la Tunisie avec les autres pays du Maghreb représente seulement 7 pour cent du volume total de ses échanges. Les pays membres perdent entre 1 et 2 pour cent de leur produit intérieur brut (PIB) du fait de l'absence d'échanges avec leurs voisins.
"Les obstacles existants empêchent 100 000 jeunes hommes et femmes du Maghreb arabe d'entrer sur le marché du travail", a expliqué M. Jilani. "En tant que chefs d'entreprises, on attend de nous que nous fassions des miracles. Comment puis-je produire en Algérie, au Maroc ou en Mauritanie, par exemple, quand il existe des lois qui m'empêchent de le faire ?"
Il a appelé à l'harmonisation des législations financières, fiscales et sociales et à la suppression des barrières non douanières et des obstacles administratifs qui limitent les opportunités pour les entreprises de pénétrer tous les marchés du Maghreb.
"Le volume de l'intégration économique entre les pays du Maghreb est extrêmement bas comparé aux autres blocs régionaux, y compris certaines coalitions économiques africaines", a déclaré le ministre tunisien du Développement et de la Coopération Internationale, Mohammed Nouri Jouini, présent à ce séminaire.
Dans son allocution intitulée "Union du Maghreb Arabe : Situation actuelle et défis futurs", le ministre tunisien des Affaires étrangères Abdelwahab Abdallah a expliqué : "La Tunisie s'engage à surmonter les difficultés et à réactiver le rôle de l'Union du Maghreb Arabe en tant que coalition politique et économique à un niveau satisfaisant au plan régional et international."
Dans un communiqué de presse, le parti d'opposition tunisien de l'Union Démocratique Unioniste (UDU) a demandé aux "décideurs politiques" du Maghreb de "surmonter les tensions injustifiées et l'animosité et de commencer à construire l'Union".
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Hedi Jilani, président de l'Union des Chefs d'Entreprises du Maghreb, a déclaré que l'économie maghrébine est à la traîne du fait de la fermeture des frontières.


           

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