Un steak "de labo" ne coûterait plus que 9 euros dans 2 ans


Jeudi 11 Juillet 2019 - 13:06
Reuters


Madrid/Zurich - La viande produite en laboratoire, introduite pour la première fois au monde il y a six ans sous la forme d’un steak à 250.000 euros, pourrait atteindre d’ici deux ans les rayons des supermarchés au prix de 9 euros, affirment des start-ups européennes.


Les consommateurs préoccupés par le changement climatique, le bien-être des animaux ou leur propre santé s’intéressent de plus en plus à la viande dite “propre” et le nombre d’entreprises qui se lancent dans l’aventure est passé de quatre à la fin de 2016 à une vingtaine en 2018, selon The Good Food Institute (GFI).

La start-up néerlandaise Mosa Meat, créée par le professeur Mark Post et financée par le cofondateur de Google Sergey Brin, a fabriqué en 2013 le premier “steak in vitro” pour la somme de 250.000 euros. Mais aujourd’hui les coûts de production de ces hamburgers ont considérablement baissé, observent Mosa Meat et sa concurrente espagnole BioTech Foods.

“Le hamburger était aussi cher en 2013 parce qu’à l’époque, c’était une science nouvelle et que nous produisions à très petite échelle. L’échelle grandissant, nous prévoyons que le coût de production d’un hamburger soit d’environ 9 euros”, déclare à Reuters une porte-parole de Mosa Meat, ajoutant qu’il pourrait finalement devenir moins cher que la viande traditionnelle.

Pour Liz Specht, scientifique du GFI, cet objectif de parité de prix entre la viande classique et la viande “propre” peut être atteint à condition que sa production se fasse à l’échelle industrielle.

La cofondatrice de BioTech Foods, Mercedes Vila, souligne également l’importance du passage du laboratoire à l’usine. “Notre objectif est d’atteindre une production à l’échelle industrielle et d’obtenir l’approbation réglementaire d’ici 2021”, dit-elle.

Les partisans de cette innovation affirment que c’est le seul moyen écologiquement durable de satisfaire la demande de viande, qui selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) doublera entre 2000 et 2050.

Mais pour John Lynch, spécialiste de l’environnement à l’université d’Oxford, cette alternative ne représente pas forcément un moyen plus économe en énergie que la méthode de production traditionnelle.

“Certaines études ont souligné que la viande de culture nécessiterait moins de sources ‘d’alimentation’ que la production de bétail traditionnelle, mais qu’elle demanderait plus d’énergie. Si tel est le cas, leur impact sur le climat dépendra de l’origine de cette énergie”, relève-t-il.


           

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