La reconduction à la présidence l'an prochain de l'ancien combattant de la guerre d'indépendance aujourd'hui âgé de 71 ans est rendue possible, voire probable, depuis l'adoption mercredi au parlement d'une réforme constitutionnelle abolissant la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels.
Proroger purement et simplement de cinq ans un système peu perméable à la critique politique et au libéralisme économique ne sera pas de nature à favoriser l'émergence de nouvelles idées et d'une nouvelle génération de dirigeants politiques, estiment nombre d'analystes.
Pourtant, "il y a une aspiration profonde à un changement de génération. Ce sont les mêmes vieux types qui gouvernent le pays depuis longtemps", note le professeur de science politique William Quandt, spécialiste de l'Algérie à l'université de Virginie, aux Etats-Unis.
"La nomenklatura, les apparatchiks, le népotisme ont permis le brutal enrichissement d'une minorité, tandis que la majorité est restée à croupir dans la misère", estime pour sa part l'écrivain Yasmina Khadra, ex-officier de l'armée, résumant ainsi le fossé croissant entre gouvernants et gouvernés.
"ODEUR DE POURRISSEMENT" Les partisans de Bouteflika assurent qu'un troisième quinquennat lui permettrait de consolider les efforts de reconstruction du pays qu'il a entrepris en faisant bâtir des logements, des hôpitaux, des écoles, des autoroutes et des aéroports.
La flambée des prix du pétrole entre 2002 et 2008 a fourni à Bouteflika les moyens d'investir massivement dans ces grands chantiers et de mettre fin à la dépendance du pays en matière de crédit étranger.
Même les opposants concèdent que l'Algérie est en meilleur état aujourd'hui qu'au milieu des années 1990, au plus fort des affrontements entre forces de sécurité et islamistes armés, qui ont fait 150.000 morts.
"Nous avons franchi une nouvelle étape, celle de la sécurité et du développement qui promettent des lendemains radieux", a déclaré le président Bouteflika après le vote de la réforme constitutionnelle, mercredi, qualifié de "jour de gloire" pour l'Algérie.
Mais celui qui fut 16 ans durant ministre des Affaires étrangères dans les années 1960-70 est taxé par ses détracteurs d'autocratisme, d'intolérance à la critique et d'incapacité à transformer la manne pétrolière en logements et en emplois.
Le règne de Bouteflika dégage "une odeur nauséabonde, celle de la corruption, des scandales financiers, de l'immobilisme, des magouilles électorales, du pourrissement", va même jusqu'à estimer l'ancien général Rachid Benyelles dans les colonnes du quotidien indépendant El Watan.
Cet état de choses, selon l'opposition algérienne, accroît le profond malaise social qui pousse toujours plus d'Algériens à tenter de gagner l'Europe et qui favorise le recrutement par Al Qaïda au Maghreb islamique de jeunes désespérés pour jouer les kamikazes.
SE RETIRER EN "SAGE" Bouteflika, qui avait été opéré en décembre 2005 à Paris d'un ulcère hémorragique à l'estomac, n'a pas encore annoncé explicitement son intention de se représenter en avril 2009, mais les médias d'Etat tiennent pour acquis qu'il répondra à cette "demande populaire".
Les journaux indépendants contestent l'existence même d'un tel appel du peuple et en veulent pour preuve le fait que le président ait préféré faire réformer la constitution par un parlement à sa main plutôt que par voie référendaire.
"Un simple mot dans la constitution est susceptible de renvoyer le pays 10 ans en arrière", déplore le journal arabophone à grand tirage El Khabar, craignant que la réforme de aodptée mercredi ne conduise à une présidence à vie.
Certains partisans du président replacent la réforme dans le cadre des efforts constants et louables de Bouteflika pour renforcer les prérogatives de la présidence vis-à-vis de l'armée, qui a longtemps fait la pluie et le beau temps en Algérie.
Mais, si Bouteflika a su bousculer les généraux, ce n'est pas au profit d'un élargissement du champ des libertés publiques car sa tendance naturelle le pousse à l'autocratisme, rétorquent les détracteurs du président algérien, qui regrettent la période d'ouverture politique des années 1989-92, sous Chadli Bendjedid.
L'opposition juge qu'il est grand temps de changer de génération politique, celle qui est au pouvoir depuis l'indépendance, en 1962, ne sachant pas gérer efficacement une économie moderne. Mais certains Algériens voient Bouteflika comme le seul leader fort et craignent un vide politique.
Rappelant le chaos des années 1990, William Quandt crédite Bouteflika d'y avoir mis fin et de s'"être révélé un vrai président et non pas une potiche".
Mais l'universitaire américain juge que le président algérien devrait se retirer maintenant pour se cantonner à un rôle de "sage" de la politique algérienne et devrait admettre qu'"il est temps pour de nouveaux visages de tenter de réfléchir à la façon de diriger le pays".
Proroger purement et simplement de cinq ans un système peu perméable à la critique politique et au libéralisme économique ne sera pas de nature à favoriser l'émergence de nouvelles idées et d'une nouvelle génération de dirigeants politiques, estiment nombre d'analystes.
Pourtant, "il y a une aspiration profonde à un changement de génération. Ce sont les mêmes vieux types qui gouvernent le pays depuis longtemps", note le professeur de science politique William Quandt, spécialiste de l'Algérie à l'université de Virginie, aux Etats-Unis.
"La nomenklatura, les apparatchiks, le népotisme ont permis le brutal enrichissement d'une minorité, tandis que la majorité est restée à croupir dans la misère", estime pour sa part l'écrivain Yasmina Khadra, ex-officier de l'armée, résumant ainsi le fossé croissant entre gouvernants et gouvernés.
"ODEUR DE POURRISSEMENT" Les partisans de Bouteflika assurent qu'un troisième quinquennat lui permettrait de consolider les efforts de reconstruction du pays qu'il a entrepris en faisant bâtir des logements, des hôpitaux, des écoles, des autoroutes et des aéroports.
La flambée des prix du pétrole entre 2002 et 2008 a fourni à Bouteflika les moyens d'investir massivement dans ces grands chantiers et de mettre fin à la dépendance du pays en matière de crédit étranger.
Même les opposants concèdent que l'Algérie est en meilleur état aujourd'hui qu'au milieu des années 1990, au plus fort des affrontements entre forces de sécurité et islamistes armés, qui ont fait 150.000 morts.
"Nous avons franchi une nouvelle étape, celle de la sécurité et du développement qui promettent des lendemains radieux", a déclaré le président Bouteflika après le vote de la réforme constitutionnelle, mercredi, qualifié de "jour de gloire" pour l'Algérie.
Mais celui qui fut 16 ans durant ministre des Affaires étrangères dans les années 1960-70 est taxé par ses détracteurs d'autocratisme, d'intolérance à la critique et d'incapacité à transformer la manne pétrolière en logements et en emplois.
Le règne de Bouteflika dégage "une odeur nauséabonde, celle de la corruption, des scandales financiers, de l'immobilisme, des magouilles électorales, du pourrissement", va même jusqu'à estimer l'ancien général Rachid Benyelles dans les colonnes du quotidien indépendant El Watan.
Cet état de choses, selon l'opposition algérienne, accroît le profond malaise social qui pousse toujours plus d'Algériens à tenter de gagner l'Europe et qui favorise le recrutement par Al Qaïda au Maghreb islamique de jeunes désespérés pour jouer les kamikazes.
SE RETIRER EN "SAGE" Bouteflika, qui avait été opéré en décembre 2005 à Paris d'un ulcère hémorragique à l'estomac, n'a pas encore annoncé explicitement son intention de se représenter en avril 2009, mais les médias d'Etat tiennent pour acquis qu'il répondra à cette "demande populaire".
Les journaux indépendants contestent l'existence même d'un tel appel du peuple et en veulent pour preuve le fait que le président ait préféré faire réformer la constitution par un parlement à sa main plutôt que par voie référendaire.
"Un simple mot dans la constitution est susceptible de renvoyer le pays 10 ans en arrière", déplore le journal arabophone à grand tirage El Khabar, craignant que la réforme de aodptée mercredi ne conduise à une présidence à vie.
Certains partisans du président replacent la réforme dans le cadre des efforts constants et louables de Bouteflika pour renforcer les prérogatives de la présidence vis-à-vis de l'armée, qui a longtemps fait la pluie et le beau temps en Algérie.
Mais, si Bouteflika a su bousculer les généraux, ce n'est pas au profit d'un élargissement du champ des libertés publiques car sa tendance naturelle le pousse à l'autocratisme, rétorquent les détracteurs du président algérien, qui regrettent la période d'ouverture politique des années 1989-92, sous Chadli Bendjedid.
L'opposition juge qu'il est grand temps de changer de génération politique, celle qui est au pouvoir depuis l'indépendance, en 1962, ne sachant pas gérer efficacement une économie moderne. Mais certains Algériens voient Bouteflika comme le seul leader fort et craignent un vide politique.
Rappelant le chaos des années 1990, William Quandt crédite Bouteflika d'y avoir mis fin et de s'"être révélé un vrai président et non pas une potiche".
Mais l'universitaire américain juge que le président algérien devrait se retirer maintenant pour se cantonner à un rôle de "sage" de la politique algérienne et devrait admettre qu'"il est temps pour de nouveaux visages de tenter de réfléchir à la façon de diriger le pays".