Une attaque dans une école de police au Pakistan fait 59 morts


Mardi 25 Octobre 2016 - 09:13
Reuters


Quetta, Pakistan - Au moins 59 personnes ont été tuées et plus de cent autres blessées dans une attaque menée lundi soir par un groupe d'hommes armés et équipés de vestes d'explosifs dans une école de police à Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, ont annoncé mardi des responsables du gouvernement.


Environ 200 nouvelles recrues occupaient le centre de formation au moment de l'attaque, ont précisé les autorités. Certains des élèves policiers ont été pris en otage pendant l'attaque qui a duré cinq heures. La plupart des victimes sont des élèves policiers.

"Les militants sont venus directement dans notre caserne. Ils ont fait irruption et ont commencé à tirer à bout portant. Nous nous sommes mis à crier et à courir dans la caserne", a rapporté un des survivants à un média local.

Mir Sarfaraz Bugti, ministre de l'Intérieur de la province du Balouchistan, dont Quetta est le chef-lieu, a confirmé que des individus armés avaient attaqué le centre, ciblant la résidence où se reposaient les nouvelles recrues.

"Deux agresseurs se sont fait exploser tandis qu'un troisième a été abattu d'une balle dans la tête par les responsables de la sécurité", a précisé le ministre. Il avait précédemment fait état de cinq à six assaillants.

Un photographe de Reuters présent sur place rapporte avoir vu les autorités transporter la dépouille d'un adolescent identifié comme l'un des assaillants.

L'attaque n'a pas été revendiquée pour le moment. Cependant, l'un des plus hauts responsables militaires de la région, le général Sher Afgun, a dit aux médias que des appels passés par les assaillants et interceptés suggéraient des liens avec le groupe extrémiste pakistanais Lashkar-e-Jhangvi.

ORDRES REÇUS D'AFGHANISTAN   

"Nous avons appris de ces écoutes que trois militants attendaient des ordres d'Afghanistan", a-t-il dit à la presse, ajoutant que la cellule Al Alami du groupe sunnite était derrière l'attaque.

Le groupe créé dans le Pendjab est à l'origine de plusieurs attaques au Balouchistan, notamment contre la communauté des Hazaras, une minorité de confession chiite. Le mobile de l'attaque reste incertain, a ajouté un responsable du ministère de l'Intérieur.

La police, l'armée et des forces spéciales sont arrivées devant le centre vingt minutes après le début de l'attaque et ont lancé une opération qui a duré près de cinq heures, a annoncé le ministre de l'Intérieur de la province.

Les opérations ont pris fin aux alentours de 04h00 locales mardi (23h00 GMT), a-t-il dit à la presse.

L'attaque semble avoir été coordonnée avec soin, les assaillants ont ouvert le feu depuis cinq points différents. Ils sont ensuite entrés dans une résidence où entre 200 et 250 nouvelles recrues étaient en train de se reposer ou de dormir, selon les autorités.

L'école de police, qui s'étend sur environ un demi hectare, est située à 13 kilomètres de la ville de Quetta.

En août, un attentat suicide revendiqué par l'Etat islamique (EI) et le groupe Jamaat-ur-Ahrar, branche pakistanaise des taliban, a fait 74 morts et plus de 100 blessés dans un hôpital de Quetta. [nL8N1AQ6RR]

La ville est considérée comme un bastion des taliban dans la région.

La province du Balouchistan est aussi régulièrement le théâtre d'affrontements entre séparatistes et forces pakistanaises depuis une dizaines d'années.


           

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