Une cérémonie de recueillement, également en l'honneur de Karl Liebknecht - autre personnage majeur de la gauche allemande assassiné lui aussi le 15 janvier 1919 - s'est déroulée à l'appel du parti de la gauche radicale allemande, Die Linke, au "Mémorial des socialistes" de Berlin.
Il s'agit d'un cimetière à la gloire des figures marquantes du mouvement ouvrier et communiste en Allemagne.
Elle a rassemblé plusieurs milliers de personnes, dont tous les dirigeants de Die Linke, ainsi que le président de l'organisation européenne des gauches radicales, l'Allemand Gregor Gysi.
En parallèle, plusieurs milliers de personnes, selon la police, ont défilé à Berlin "contre la disparition des droits démocratiques et l'accroissement du danger fasciste".
De nombreuses commémorations pour "Rosa la rouge" seront organisées toute la semaine à Berlin, malgré les tentatives de la droite locale de faire interdire ces manifestations en l'honneur d'"ennemis de la démocratie et de la société libre".
"Le fait que Rosa Luxemburg ait été tuée si tôt", avant les dérives du stalinisme, a "fait d'elle une icône dont l'aura et l'influence restent intactes", explique à l'AFP le politologue Stefan Heinz, de l'Université libre de Berlin.
Le quotidien allemand de gauche Tageszeitung la présente même comme une "icône pop".
Ce centenaire intervient néanmoins dans un contexte pesant pour la gauche allemande, mais aussi plus largement mondiale, en recul face notamment à la progression des mouvements populistes et nationalistes. Ces derniers captent une bonne partie de l'électorat ouvrier, jadis réservoir traditionnel des mouvements de gauche.
Partout, la gauche modérée de gouvernement est en crise. Tandis que la tentation de la radicalisation émerge en son sein dans de nombreux pays, en France, Espagne, Allemagne notamment.
En Allemagne, les deux principaux partis de gauche, les sociaux-démocrates et Die Linke sont crédités à eux deux de moins de 25% des voix dans les sondages.
Journaliste et oratrice talentueuse, Rosa Luxemburg, issue d'une famille de commerçants juifs libéraux de Lublin, en Pologne russe, était une théoricienne infatigable du marxisme, appréciée de Lénine.
Elle avait sillonné l'Allemagne pour mobiliser les foules, perchée sur un tabouret.
Karl Liebknecht était lui un député social-démocrate, passé à la postérité pour avoir proclamé la "République socialiste" le jour-même de l'abdication de l'Empereur.
Ensemble, ils avaient créé la Ligue spartakiste, un nom en référence à Spartacus, l'esclave-gladiateur devenu chef des parias révoltés.
Deux semaines avant leur assassinat, à l'âge de 47 ans, ils avaient fondé le Parti communiste d'Allemagne (KPD).
Ce double meurtre fut le point d'orgue de la "semaine sanglante", l'un des épisodes noirs du soulèvement de dizaines de milliers de soldats, marins et ouvriers, démarré en novembre 1918 suite à la défaite allemande.
Les Corps francs, des militaires démobilisés après la Première guerre mondiale, avaient tué Luxemburg et Liebknecht et jeté leur corps dans un canal berlinois.
Le gouvernement social-démocrate d'alors, issu de l'abdication de l'Empereur Guillaume II et soucieux de rétablir l'ordre à la veille des élections qui donneront naissance à la République de Weimar, avait ordonné aux Corps francs une répression brutale des révolutionnaires.
Cette répression et le double assassinat scellèrent la rupture entre sociaux-démocrates (SPD) et communistes, qui allait faciliter l'avènement du nazisme en 1933, et qui perdure encore aujourd'hui.
Le SPD est ainsi un partenaire de coalition d'Angela Merkel, combattue par la gauche radicale, issue du parti communiste de RDA.
En novembre, la dirigeante du SPD, Andrea Nahles, avait admis qu'il était "probable" qu'un ancien membre de son parti, Gustav Noske, alors ministre de la Défense, ait joué un rôle dans la mort de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht.
"Ces assassinats ont créé un fossé entre la gauche radicale et les sociaux-démocrates qui existe encore", rappelle M. Heinz.
Il s'agit d'un cimetière à la gloire des figures marquantes du mouvement ouvrier et communiste en Allemagne.
Elle a rassemblé plusieurs milliers de personnes, dont tous les dirigeants de Die Linke, ainsi que le président de l'organisation européenne des gauches radicales, l'Allemand Gregor Gysi.
En parallèle, plusieurs milliers de personnes, selon la police, ont défilé à Berlin "contre la disparition des droits démocratiques et l'accroissement du danger fasciste".
De nombreuses commémorations pour "Rosa la rouge" seront organisées toute la semaine à Berlin, malgré les tentatives de la droite locale de faire interdire ces manifestations en l'honneur d'"ennemis de la démocratie et de la société libre".
"Le fait que Rosa Luxemburg ait été tuée si tôt", avant les dérives du stalinisme, a "fait d'elle une icône dont l'aura et l'influence restent intactes", explique à l'AFP le politologue Stefan Heinz, de l'Université libre de Berlin.
Le quotidien allemand de gauche Tageszeitung la présente même comme une "icône pop".
Ce centenaire intervient néanmoins dans un contexte pesant pour la gauche allemande, mais aussi plus largement mondiale, en recul face notamment à la progression des mouvements populistes et nationalistes. Ces derniers captent une bonne partie de l'électorat ouvrier, jadis réservoir traditionnel des mouvements de gauche.
Partout, la gauche modérée de gouvernement est en crise. Tandis que la tentation de la radicalisation émerge en son sein dans de nombreux pays, en France, Espagne, Allemagne notamment.
En Allemagne, les deux principaux partis de gauche, les sociaux-démocrates et Die Linke sont crédités à eux deux de moins de 25% des voix dans les sondages.
Journaliste et oratrice talentueuse, Rosa Luxemburg, issue d'une famille de commerçants juifs libéraux de Lublin, en Pologne russe, était une théoricienne infatigable du marxisme, appréciée de Lénine.
Elle avait sillonné l'Allemagne pour mobiliser les foules, perchée sur un tabouret.
Karl Liebknecht était lui un député social-démocrate, passé à la postérité pour avoir proclamé la "République socialiste" le jour-même de l'abdication de l'Empereur.
Ensemble, ils avaient créé la Ligue spartakiste, un nom en référence à Spartacus, l'esclave-gladiateur devenu chef des parias révoltés.
Deux semaines avant leur assassinat, à l'âge de 47 ans, ils avaient fondé le Parti communiste d'Allemagne (KPD).
Ce double meurtre fut le point d'orgue de la "semaine sanglante", l'un des épisodes noirs du soulèvement de dizaines de milliers de soldats, marins et ouvriers, démarré en novembre 1918 suite à la défaite allemande.
Les Corps francs, des militaires démobilisés après la Première guerre mondiale, avaient tué Luxemburg et Liebknecht et jeté leur corps dans un canal berlinois.
Le gouvernement social-démocrate d'alors, issu de l'abdication de l'Empereur Guillaume II et soucieux de rétablir l'ordre à la veille des élections qui donneront naissance à la République de Weimar, avait ordonné aux Corps francs une répression brutale des révolutionnaires.
Cette répression et le double assassinat scellèrent la rupture entre sociaux-démocrates (SPD) et communistes, qui allait faciliter l'avènement du nazisme en 1933, et qui perdure encore aujourd'hui.
Le SPD est ainsi un partenaire de coalition d'Angela Merkel, combattue par la gauche radicale, issue du parti communiste de RDA.
En novembre, la dirigeante du SPD, Andrea Nahles, avait admis qu'il était "probable" qu'un ancien membre de son parti, Gustav Noske, alors ministre de la Défense, ait joué un rôle dans la mort de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht.
"Ces assassinats ont créé un fossé entre la gauche radicale et les sociaux-démocrates qui existe encore", rappelle M. Heinz.