La multiplication de postulants d'un nouveau type "montre que la notion de patrimoine a évolué", souligne Alessandro Balsamo, responsable des nominations au sein de l'institution onusienne basée à Paris.
"On est passé d'un patrimoine iconique monumental à des notions de patrimoine plus ouvert", explique-t-il, en soulignant que la liste de l'Unesco s'est ouverte aux "paysages culturels", où se voit l'interaction de l'homme et de la nature comme le vignoble italien dans le Piémont.
Dans cette veine, la France tente de faire inscrire les "coteaux, maisons et caves" de Champagne, ainsi que les "climats" (lieux-dits et parcelles au sol à l'ensoleillement varié) du vignoble de Bourgogne. Le premier dossier a reçu l'aval des organes consultatifs de l'Unesco, mais pas le second.
Les Etats-Unis portent, eux, la candidature des "Missions de San Antonio", avant-postes fondés par des missionnaires franciscains au XVIIIe siècle. La plus célèbre d'entre elles est celle d'Alamo, au Texas, théâtre en 1836 d'un siège homérique par l'armée mexicaine du général Santa Anna.
L'une des candidatures du moment est au coeur d'une querelle diplomatique. Le Japon souhaite voir inscrits 23 sites représentatifs de sa révolution industrielle durant le règne de l'Empereur Meiji (1868-1910).
Mais la Corée du Sud et la Chine soulignent que sept d'entre eux ont été des lieux de déportation et de travaux forcés pour leurs ressortissants pendant l'occupation japonaise (1910-1945 pour la Corée, 1932-1945 pour la Chine).
In fine, Séoul ne devrait pas s'opposer au dossier nippon, si Tokyo ne dissimule rien du passé des sites. En revanche, Pékin reste réticent face à ce que l'agence officielle Chine nouvelle a décrit comme une "opération de blanchiment" de l'Histoire.
La décision sera prise sur des "critères techniques" par le Comité du patrimoine mondial, composé de représentants de 21 pays élus pour six ans, qui réunie depuis dimanche et jusqu'au 8 juillet à Bonn.
- Katmandou et Zanzibar en péril ? -
Cette année, le comité examinera 36 candidatures, dont une vingtaine ont reçu le soutien d'organes consultatifs chargés d'évaluer les dossiers. Parmi eux, cinq ont une dimension industrielle, dont celui du Japon.
L'Uruguay présente le complexe de Fray Bentos, où s'est développée autour d'une usine de salaison fondée en 1859 l'industrie de la viande de boeuf.
La Norvège défend le site de Rjukan-Notodden, où un complexe fut mis en place au milieu des montagnes et des chutes d'eau au début du XXe siècle pour produire des engrais chimiques.
Le Royaume-Uni propose de classer le pont ferroviaire de Forth (Ecosse) et l'Allemagne la zone des entrepôts portuaires de Hambourg (nord).
Dans un registre plus classique, la Turquie défend le site d'Ephèse, où il ne reste pas grand chose du temple d'Artémis. L'aqueduc de Padre Tembleque (Mexique), les vestiges de Suse (Iran), la nécropole de Bet She'arim à Jérusalem ou le site d'art rupestre de Nyero (Ouganda) sont aussi candidats.
Figurer sur la liste du Patrimoine mondial, qui comprend aujourd'hui 1.007 sites dans 161 pays, peut faciliter le déblocage d'aides financières pour la préservation et doper la fréquentation touristique.
Lors de sa 39e session, le Comité mondial de l'Unesco révisera aussi la liste des sites "en péril", 46 à ce jour. Les joyaux historiques de Katmandou, touchés par le séisme du 25 avril, pourraient y faire leur entrée, tout comme la ville tanzanienne de Zanzibar, compromise par un projet touristique.
L'ancienne cité arabe d'Hatra en Irak devrait aussi être classée sur cette liste, où figurent déjà tous les trésors de Syrie (Palmyre, Crac des chevaliers, vieille ville d'Alep ou Damas...) menacés par la guerre et la progression des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI).
Lundi, en marge des travaux du comité, l'Unesco lancera une campagne en faveur du patrimoine menacés par les extrémistes, intitulée "Unite4Heritage".
"On est passé d'un patrimoine iconique monumental à des notions de patrimoine plus ouvert", explique-t-il, en soulignant que la liste de l'Unesco s'est ouverte aux "paysages culturels", où se voit l'interaction de l'homme et de la nature comme le vignoble italien dans le Piémont.
Dans cette veine, la France tente de faire inscrire les "coteaux, maisons et caves" de Champagne, ainsi que les "climats" (lieux-dits et parcelles au sol à l'ensoleillement varié) du vignoble de Bourgogne. Le premier dossier a reçu l'aval des organes consultatifs de l'Unesco, mais pas le second.
Les Etats-Unis portent, eux, la candidature des "Missions de San Antonio", avant-postes fondés par des missionnaires franciscains au XVIIIe siècle. La plus célèbre d'entre elles est celle d'Alamo, au Texas, théâtre en 1836 d'un siège homérique par l'armée mexicaine du général Santa Anna.
L'une des candidatures du moment est au coeur d'une querelle diplomatique. Le Japon souhaite voir inscrits 23 sites représentatifs de sa révolution industrielle durant le règne de l'Empereur Meiji (1868-1910).
Mais la Corée du Sud et la Chine soulignent que sept d'entre eux ont été des lieux de déportation et de travaux forcés pour leurs ressortissants pendant l'occupation japonaise (1910-1945 pour la Corée, 1932-1945 pour la Chine).
In fine, Séoul ne devrait pas s'opposer au dossier nippon, si Tokyo ne dissimule rien du passé des sites. En revanche, Pékin reste réticent face à ce que l'agence officielle Chine nouvelle a décrit comme une "opération de blanchiment" de l'Histoire.
La décision sera prise sur des "critères techniques" par le Comité du patrimoine mondial, composé de représentants de 21 pays élus pour six ans, qui réunie depuis dimanche et jusqu'au 8 juillet à Bonn.
- Katmandou et Zanzibar en péril ? -
Cette année, le comité examinera 36 candidatures, dont une vingtaine ont reçu le soutien d'organes consultatifs chargés d'évaluer les dossiers. Parmi eux, cinq ont une dimension industrielle, dont celui du Japon.
L'Uruguay présente le complexe de Fray Bentos, où s'est développée autour d'une usine de salaison fondée en 1859 l'industrie de la viande de boeuf.
La Norvège défend le site de Rjukan-Notodden, où un complexe fut mis en place au milieu des montagnes et des chutes d'eau au début du XXe siècle pour produire des engrais chimiques.
Le Royaume-Uni propose de classer le pont ferroviaire de Forth (Ecosse) et l'Allemagne la zone des entrepôts portuaires de Hambourg (nord).
Dans un registre plus classique, la Turquie défend le site d'Ephèse, où il ne reste pas grand chose du temple d'Artémis. L'aqueduc de Padre Tembleque (Mexique), les vestiges de Suse (Iran), la nécropole de Bet She'arim à Jérusalem ou le site d'art rupestre de Nyero (Ouganda) sont aussi candidats.
Figurer sur la liste du Patrimoine mondial, qui comprend aujourd'hui 1.007 sites dans 161 pays, peut faciliter le déblocage d'aides financières pour la préservation et doper la fréquentation touristique.
Lors de sa 39e session, le Comité mondial de l'Unesco révisera aussi la liste des sites "en péril", 46 à ce jour. Les joyaux historiques de Katmandou, touchés par le séisme du 25 avril, pourraient y faire leur entrée, tout comme la ville tanzanienne de Zanzibar, compromise par un projet touristique.
L'ancienne cité arabe d'Hatra en Irak devrait aussi être classée sur cette liste, où figurent déjà tous les trésors de Syrie (Palmyre, Crac des chevaliers, vieille ville d'Alep ou Damas...) menacés par la guerre et la progression des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI).
Lundi, en marge des travaux du comité, l'Unesco lancera une campagne en faveur du patrimoine menacés par les extrémistes, intitulée "Unite4Heritage".