Villepin va assigner Sarkozy pour atteinte à la présomption d'innocence


Jeudi 24 Septembre 2009 - 12:04
AFP


Paris - L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, jugé dans l'affaire Clearstream, va assigner le président de la République Nicolas Sarkozy pour atteinte à la présomption d'innocence, a-t-on appris jeudi auprès d'un de ses avocats, Me Olivier Metzner.


Me Olivier Metzner
Me Olivier Metzner
"Nous assignons le président de la République pour atteinte à la présomption d'innocence", a déclaré à l'AFP Me Metzner, indiquant que cette assignation -civile- devant le tribunal de grande instance de Paris devrait être formellement déposée vendredi.

Le président Nicolas Sarkozy a provoqué la fureur des avocats de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, principale personnalité poursuivie dans le procès Clearstream, en parlant mercredi soir de "coupables" à propos des prévenus de cette affaire.

"Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel", a-t-il affirmé sur TF1 et France 2.

Tout prévenu à un procès est présumé innocent tant qu'il n'a pas été définitivement condamné.

Le chef de l'Etat bénéficiant d'une immunité, une telle assignation ne pourrait être examinée qu'à l'issue de son mandat.

Sollicité par l'AFP, l'avocat du président, Me Thierry Herzog, n'était pas joignable dans l'immédiat.

L'affaire Clearstream est une vaste histoire de manipulation, dans laquelle des listings bancaires ont été falsifiés et transmis à la justice afin de faire croire que certaines personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes.

A son arrivée au tribunal au premier jour du procès, lundi, Dominique de Villepin a estimé sa présence sur le banc des prévenus due à "l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française".

Ses avocats ont tenté de plaider l'irrecevabilité de la constitution de partie civile du président, arguant d'une atteinte au principe d'égalité des armes.

"C'est une atteinte scandaleuse aux principes fondamentaux", a notamment affirmé l'un d'eux, Me Henri Leclerc.

Le chef de l'Etat, garant de l'indépendance de la justice, avait déjà été au centre d'une polémique du même type en qualifiant d'"assassin" le tueur présumé du préfet Erignac, Yvan Colonna, avant son procès.

Nicolas Sarkozy - avocat de formation - a fait l'objet d'une procédure judiciaire de l'intéressé mais la justice a estimé qu'elle ne pouvait se prononcer tant qu'il était président de la République.


           

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