Virus: reconfinement local suspendu en Espagne, nouveau couvre-feu en Afrique du Sud


Lundi 13 Juillet 2020 - 13:07
AFP


Lérida (Espagne) - Le reconfinement d'une région en Espagne en raison d'un important foyer de contagion a été suspendu lundi par la justice tandis que l'Afrique du Sud réimposait de son côté un couvre-feu national devant une recrudescence des cas de coronavirus.


Déjà isolés depuis une semaine, les habitants de la ville de Lérida et de communes environnantes en Catalogne (nord-est de l'Espagne) devaient être reconfinés chez eux à partir de lundi, la première décision de ce type depuis la fin du confinement extrêmement strict en Espagne.

Mais le tribunal de cette ville "a décidé de ne pas ratifier les mesures" prise par le gouvernement régional "car elles sont contraires au droit", a indiqué sur Twitter le tribunal supérieur de justice de Catalogne. Une décision qui peut toutefois faire l'objet d'un recours de la part des autorités.

Ce foyer de contagion, peuplé de près de 200.000 personnes et situé à environ 150 km de Barcelone, est l'un de ceux qui préoccupent le plus les autorités en Espagne, pays parmi les plus touchés par la pandémie en Europe avec plus de 28.400 morts et qui connaît un rebond des cas depuis plusieurs jours. Dans ce contexte, plusieurs régions dont la Catalogne ou les Baléares ont décidé de renforcer le caractère obligatoire du masque qui doit y être porté à tout moment sous peine d'amende.

L'Espagne n'est pas le seul pays craignant une deuxième vague.

En Afrique du sud, le président Cyril Ramaphosa a décidé dimanche de réimposer un couvre-feu en raison de la remontée des cas quotidiens de contamination. Il a relevé qu'une moyenne de 12.000 nouveaux cas avaient été enregistrés chaque jour ces dernières semaines.

A partir de lundi, le couvre-feu sera de nouveau en vigueur dans le pays de 21h00 à 04h00 heure locale, et les visites familiales seront interdites.

M. Ramaphosa a également décidé de suspendre à nouveau la vente d'alcool. "Alors que nous nous dirigeons vers le pic des infections, il est vital que nous ne surchargions pas nos cliniques et nos hôpitaux avec des blessures liées à l'alcool qui auraient pu être évitées", a déclaré le président à la télévision.

Les restrictions imposées en mars pour tenter d'enrayer l'épidémie dans ce pays, le plus touché en Afrique, avaient été en partie levées en mai. L'Afrique du Sud a enregistré jusqu'à présent 264.184 cas de coronavirus dont 3.971 mortels.

La Hongrie a décidé de son côté d'interdire mardi l'accès à son territoire aux ressortissants des pays africains et sud-américains, de la plupart des pays asiatiques et de certains pays européens.

"Nous devons préserver notre sécurité afin que le virus ne soit pas introduit de l'étranger. Le taux d'infection chez nous est en baisse et nous voulons que cela reste ainsi", a déclaré dimanche à la presse le chef de cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Deux bases militaires américaines se sont par ailleurs confinées à Okinawa (sud du Japon) après une poussée des cas de coronavirus en leur sein, qui a provoqué des remous dans cette île où la présence de troupes américaines est très contestée.

L'inquiétude demeure aussi forte en Australie : après le reconfinement pour six semaines décidé jeudi dernier pour Melbourne, la deuxième ville du pays, les habitants de Sydney ont été priés lundi de limiter lundi les soirées festives après l'apparition d'un nouveau foyer épidémique dans un pub.

Aux Etats-Unis, le pays le plus lourdement touché, la pandémie continue de flamber particulièrement dans de grands Etats du sud, et un responsable du ministère de la Santé à Washington a estimé dimanche qu'un reconfinement dans ces zones n'était pas exclu.

"Tout devrait être envisagé", a déclaré Brett Giroir, secrétaire adjoint à la Santé, interrogé sur la chaîne de télévision ABC.

Les Etats-Unis ont recensé dimanche 59.747 nouvelles contaminations en 24 heures, selon le bilan quotidien de l'université Johns Hopkins. Le nombre de cas confirmés s'établit à 3.301.820 et le nombre de décès à 135.171.

A quatre mois de l'élection présidentielle, un débat y fait rage sur la réouverture des écoles, défendue par le président Donald Trump mais jugée dangereuse par ses adversaires du Parti démocrate.

"J'exhorte toutes les écoles à ouvrir et à proposer à leurs élèves des cours à plein temps", a déclaré dimanche sur CNN la ministre de l'Education Betsy DeVos, relayant la position de Donald Trump.

"Ils jouent avec la santé de nos enfants", a rétorqué la démocrate Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants.

L'Amérique latine connaît elle aussi des bilans quotidiens très importants. Le Mexique est devenu dimanche le quatrième pays en termes de décès devant l'Italie. "Il y a au Mexique 299.750 cas de contamination confirmés et 35.006 décès", ont annoncé les autorités sanitaires mexicaines sur Twitter.

L'Argentine, elle, a dépassé dimanche le seuil des 100.000 contaminations et compte un total de 1.845 décès.

La Bolivie, qui n'a que 11 millions d'habitants, voit elle aussi une progression rapide de la maladie, avec 47.200 contaminations et 1.754 décès. La présidente bolivienne par intérim Jeanine Añez et quatre ministres sont contaminés.

Le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont pour le moment relativement épargnés par la pandémie. C'est l'Iran qui est le pays le plus touché de la région avec plus de 12.829 morts recensés pour 257.303 cas, selon le bilan officiel de dimanche.

La pandémie a fait plus de 566.000 morts dans le monde depuis que le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre.


           

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