Le dramaturge québécois d'origine libanaise, sourcier d'émotions qui dit porter son enfance "comme un couteau planté dans la gorge", a évoqué publiquement cette semaine à Avignon son projet qui s'intitulera peut-être "Le Sang des promesses" et ouvrira le 63e festival prévu du 7 au 29 juillet.
La guerre, l'exil, l'identité, la filiation hantent cet homme de 40 ans à l'allure juvénile, mal rasé, lunettes en bataille et cheveux ébouriffés. A huit ans, il a quitté son Liban natal déchiré par la guerre civile pour la France dont il a dû repartir à 16 ans pour le Québec.
En pleine écriture de "Ciels", le spectacle qui viendra clore la tétralogie formée avec "Littoral" (1997), "Incendies" (2003) et "Forêts" (2006), il reconnaît que "la guerre de Gaza interfère" mais ne se "sent pas prêt à en parler".
Auteur, acteur, metteur en scène, il revient à Avignon dix ans après y avoir présenté "Littoral" pour achever un projet qui s'est imposé en chemin au milieu d'autres pièces.
"Littoral", "Incendies" et "Forêts" seront montés dans la cour d'honneur pour un spectacle "de la tombée de la nuit à l'aube" et "Ciels" ailleurs "en contrepoint", explique Mouawad, qui avait refusé en 2005 un Molière du meilleur auteur francophone au nom de "sa façon d'aimer le théâtre".
"Je ne pars pas du principe que je vais révolutionner la cour d'honneur", s'amuse-t-il, heureux de "se mesurer joyeusement à la vibration" du festival. La cour est un lieu où le religieux "résonne" souligne-t-il, rappelant ses origines d'arabe chrétien.
Vingt-deux acteurs seront réunis, son équipe habituelle, sauf pour "Littoral" où ils auront moins de 30 ans, comme Mouawad et ses amis à la création du spectacle.
"Ce n'est pas une rétrospective, insiste-t-il, l'idée c'est de présenter le quatuor à l'occasion de son achèvement". Dans les trois premières pièces, "il ne s'agit que d'enfance, écartelée, peinée, trahie, inconsolée".
"Ciels", dont le titre vient compléter l'évocation des quatre éléments, parlera "d'écoute" et d'"horizons" mais l'auteur reste mystérieux.
Il en a toutefois lu la première réplique --"vous nous avez habitués au sang..."-- aux curieux venus l'écouter à Avignon et livré deux "morceaux du puzzle": une longue lettre fraternelle au chanteur de Noir Désir Bertrand Cantat et une réflexion sur l'Annonciation évoquée par l'Evangile et le Coran.
Il a montré des tableaux de cette scène, devinant chez le Tintoret une représentation du 11 septembre 2001 avec le terroriste, les avions pénétrant les immeubles et l'Occident bouleversé en place de l'ange, la colombe de l'Esprit Saint et la Vierge.
A propos du chanteur de Noir Désir, en liberté conditionnelle depuis 2007 après sa condamnation à 8 ans de prison pour avoir tué en 2003 sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, il explique: "je viens d'un pays où il y a des victimes, des bourreaux, des juges. Je n'ai jamais voulu me dissocier d'aucun d'entre eux".
"Le paradis pour moi est lié à ma langue natale, or le bruit des canons m'a chassé de ma terre envahie", écrit-il. De son arrivée à Paris, il dit: "de ce jour date pour moi mon entrée dans le tragique, étranger depuis, surtout à moi-même. L'enfance est devenue un couteau planté dans ma gorge, je n'ose pas le retirer".
La guerre, l'exil, l'identité, la filiation hantent cet homme de 40 ans à l'allure juvénile, mal rasé, lunettes en bataille et cheveux ébouriffés. A huit ans, il a quitté son Liban natal déchiré par la guerre civile pour la France dont il a dû repartir à 16 ans pour le Québec.
En pleine écriture de "Ciels", le spectacle qui viendra clore la tétralogie formée avec "Littoral" (1997), "Incendies" (2003) et "Forêts" (2006), il reconnaît que "la guerre de Gaza interfère" mais ne se "sent pas prêt à en parler".
Auteur, acteur, metteur en scène, il revient à Avignon dix ans après y avoir présenté "Littoral" pour achever un projet qui s'est imposé en chemin au milieu d'autres pièces.
"Littoral", "Incendies" et "Forêts" seront montés dans la cour d'honneur pour un spectacle "de la tombée de la nuit à l'aube" et "Ciels" ailleurs "en contrepoint", explique Mouawad, qui avait refusé en 2005 un Molière du meilleur auteur francophone au nom de "sa façon d'aimer le théâtre".
"Je ne pars pas du principe que je vais révolutionner la cour d'honneur", s'amuse-t-il, heureux de "se mesurer joyeusement à la vibration" du festival. La cour est un lieu où le religieux "résonne" souligne-t-il, rappelant ses origines d'arabe chrétien.
Vingt-deux acteurs seront réunis, son équipe habituelle, sauf pour "Littoral" où ils auront moins de 30 ans, comme Mouawad et ses amis à la création du spectacle.
"Ce n'est pas une rétrospective, insiste-t-il, l'idée c'est de présenter le quatuor à l'occasion de son achèvement". Dans les trois premières pièces, "il ne s'agit que d'enfance, écartelée, peinée, trahie, inconsolée".
"Ciels", dont le titre vient compléter l'évocation des quatre éléments, parlera "d'écoute" et d'"horizons" mais l'auteur reste mystérieux.
Il en a toutefois lu la première réplique --"vous nous avez habitués au sang..."-- aux curieux venus l'écouter à Avignon et livré deux "morceaux du puzzle": une longue lettre fraternelle au chanteur de Noir Désir Bertrand Cantat et une réflexion sur l'Annonciation évoquée par l'Evangile et le Coran.
Il a montré des tableaux de cette scène, devinant chez le Tintoret une représentation du 11 septembre 2001 avec le terroriste, les avions pénétrant les immeubles et l'Occident bouleversé en place de l'ange, la colombe de l'Esprit Saint et la Vierge.
A propos du chanteur de Noir Désir, en liberté conditionnelle depuis 2007 après sa condamnation à 8 ans de prison pour avoir tué en 2003 sa compagne, l'actrice Marie Trintignant, il explique: "je viens d'un pays où il y a des victimes, des bourreaux, des juges. Je n'ai jamais voulu me dissocier d'aucun d'entre eux".
"Le paradis pour moi est lié à ma langue natale, or le bruit des canons m'a chassé de ma terre envahie", écrit-il. De son arrivée à Paris, il dit: "de ce jour date pour moi mon entrée dans le tragique, étranger depuis, surtout à moi-même. L'enfance est devenue un couteau planté dans ma gorge, je n'ose pas le retirer".