
Puis vient la séquence tant attendue, l'ouverture du film: après avoir écopé de vingt années de prison, le magnat de la finance, Gordon Gekko (Michael Douglas), est libéré. La terreur des traders a vieilli. Mine ridée. Barbe mal rasée. Vêtements fatigués. Un gardien de prison lui remet ses effets personnels, quelques vêtements, une montre en or, un peu d'argent et un téléphone portable de la taille d'un grille-pain. Les années 1980 sont bel et bien terminées.
Gekko sort du pénitencier: une limousine s'arrête devant lui. On y croit une seconde, jusqu'à ce que la vitre baisse et qu'un rappeur new-yorkais, baskets, "survêt" et bague en or, y fasse monter un copain sorti de taule.
Pleine d'ironie, cette séquence rattrape amplement le générique et on se surprend à y croire: 23 ans après la sortie de "Wall Street", pamphlet ultra-cynique sur le monde des affaires, Oliver Stone revient explorer les méandres des marchés financiers. Deux ans après le scandale des sub-primes, un krach boursier historique, et une crise qui n'en finit pas, l'idée de retrouver Gordon Gekko était prometteuse. Le cinéaste américain ("Platoon", "JFK") avait tout en main pour réaliser une "suite" à son premier "Wall Street". Mais c'est sans compter les excès d'Oliver Stone, ses ratés des dernières années, son incapacité de plus en plus avérée à rester "dans le coup".
Dans la lignée bancale d'"Alexandre" et "World Trade Center", le dernier Oliver Stone, intitulé "Wall Street: l'argent ne dort jamais" (sortie mercredi dans les salles en France) cumule tous les défauts du cinéaste: scénario mièvre à la limite du larmoyant, séquences simplistes, mise en scène grandiloquente et effets de montage "has been". Autant dire qu'on reste aux antipodes du thriller noir qu'était le premier "Wall Street".
Manhattan, New York: en plein krach boursier de 2008, un jeune trader, Jacob Moore (Shia LaBeouf), est prêt à tout pour venger son mentor, Louis Zabel (Frank Langella), que d'obscures tractations financières ont poussé au suicide. Son ennemi: Bretton James (Josh Brolin), un financier sans scrupules du fond d'investissement Churchill Schwartz.
Pour l'abattre, Jacob demande de l'aide de son "beau-père": Gordon Gekko (Michael Douglas), le meilleur et le pire des gourous de la finance. L'homme vient de sortir de prison après avoir écopé d'une peine de vingt ans pour délit d'initié, blanchiment d'argent et racket. Sa fille Winnie (Carey Mulligan), la fiancée de Jake, a coupé les ponts avec son père; elle ne veut plus entendre parler de lui.
Petit à petit, les deux hommes nouent un lien. L'un veut se venger, l'autre renouer avec sa fille. Mais très vite, Jacob va apprendre à ses dépens que Gekko reste ce qu'il est, un maître de la manipulation, sans scrupules, surtout quand il s'agit de billets verts.
"Wall Street: l'argent ne dort jamais" a été projeté "hors compétition" au Festival de Cannes cette année. Aux Etats-Unis, où il vient de sortir, le film est en tête du box-office, avec 19 millions de dollars de recettes. Il n'empêche que depuis le premier "Wall Street" et l'Oscar du meilleur acteur de Michael Douglas, de l'eau a coulé sous les ponts. Excessif et risible sur le plan cinématographique, cette suite ne nous apprend rien non plus sur le monde de la finance. Depuis deux ans, les journaux, la télévision et les livres ont éduqué la plupart des spectateurs sur ces milieux: les subprimes, les banques, les fonds d'investissement et les assurances ne sont plus un secret bien gardé: d'où peut-être le manque de mystère et de glamour de ce dernier Oliver Stone. Ses défauts n'en sont que plus flagrants.
Gekko sort du pénitencier: une limousine s'arrête devant lui. On y croit une seconde, jusqu'à ce que la vitre baisse et qu'un rappeur new-yorkais, baskets, "survêt" et bague en or, y fasse monter un copain sorti de taule.
Pleine d'ironie, cette séquence rattrape amplement le générique et on se surprend à y croire: 23 ans après la sortie de "Wall Street", pamphlet ultra-cynique sur le monde des affaires, Oliver Stone revient explorer les méandres des marchés financiers. Deux ans après le scandale des sub-primes, un krach boursier historique, et une crise qui n'en finit pas, l'idée de retrouver Gordon Gekko était prometteuse. Le cinéaste américain ("Platoon", "JFK") avait tout en main pour réaliser une "suite" à son premier "Wall Street". Mais c'est sans compter les excès d'Oliver Stone, ses ratés des dernières années, son incapacité de plus en plus avérée à rester "dans le coup".
Dans la lignée bancale d'"Alexandre" et "World Trade Center", le dernier Oliver Stone, intitulé "Wall Street: l'argent ne dort jamais" (sortie mercredi dans les salles en France) cumule tous les défauts du cinéaste: scénario mièvre à la limite du larmoyant, séquences simplistes, mise en scène grandiloquente et effets de montage "has been". Autant dire qu'on reste aux antipodes du thriller noir qu'était le premier "Wall Street".
Manhattan, New York: en plein krach boursier de 2008, un jeune trader, Jacob Moore (Shia LaBeouf), est prêt à tout pour venger son mentor, Louis Zabel (Frank Langella), que d'obscures tractations financières ont poussé au suicide. Son ennemi: Bretton James (Josh Brolin), un financier sans scrupules du fond d'investissement Churchill Schwartz.
Pour l'abattre, Jacob demande de l'aide de son "beau-père": Gordon Gekko (Michael Douglas), le meilleur et le pire des gourous de la finance. L'homme vient de sortir de prison après avoir écopé d'une peine de vingt ans pour délit d'initié, blanchiment d'argent et racket. Sa fille Winnie (Carey Mulligan), la fiancée de Jake, a coupé les ponts avec son père; elle ne veut plus entendre parler de lui.
Petit à petit, les deux hommes nouent un lien. L'un veut se venger, l'autre renouer avec sa fille. Mais très vite, Jacob va apprendre à ses dépens que Gekko reste ce qu'il est, un maître de la manipulation, sans scrupules, surtout quand il s'agit de billets verts.
"Wall Street: l'argent ne dort jamais" a été projeté "hors compétition" au Festival de Cannes cette année. Aux Etats-Unis, où il vient de sortir, le film est en tête du box-office, avec 19 millions de dollars de recettes. Il n'empêche que depuis le premier "Wall Street" et l'Oscar du meilleur acteur de Michael Douglas, de l'eau a coulé sous les ponts. Excessif et risible sur le plan cinématographique, cette suite ne nous apprend rien non plus sur le monde de la finance. Depuis deux ans, les journaux, la télévision et les livres ont éduqué la plupart des spectateurs sur ces milieux: les subprimes, les banques, les fonds d'investissement et les assurances ne sont plus un secret bien gardé: d'où peut-être le manque de mystère et de glamour de ce dernier Oliver Stone. Ses défauts n'en sont que plus flagrants.