Werther à l'Opéra du Rhin : l'Américain Paul Groves brille dans le rôle titre


Lundi 4 Mai 2009 - 09:59
AFP


Le ténor américain Paul Groves a fait des débuts époustouflants dimanche dans le rôle titre de Werther de Jules Massenet, à l'Opéra du Rhin, première d'une nouvelle production remarquée pour sa magnifique distribution et sa brillante mise en scène.


Werther à l'Opéra du Rhin : l'Américain Paul Groves brille dans le rôle titre
Longuement applaudi, le ténor, archétype du héros romantique, s'est montré à l'aise dans les aigus comme dans les graves, puissant, sensible, émouvant et s'offrant en outre le luxe d'une prononciation du français impeccable.
A ses côtés, la mezzo-soprano Béatrice Uria-Monzon, qui connaît bien le personnage de Charlotte pour l'avoir chanté déjà à Toulouse, Lille, Rome et Genève, a été souveraine tant vocalement que scéniquement pour convaincre de la sincérité de cette figure écartelée entre l'amour-raison et l'amour-passion.
La soprano Hélène Guilmette, saluée par des bravos sonores et prolongés, a incarné avec une grande virtuosité la joie de vivre et la passion toute romantique de Sophie.
Marc Barrard, en Albert, et René Schirrer, interprète du Bailli, étaient également excellents, tout comme l'orchestre symphonique de Mulhouse sous la direction de Michel Plasson et les Petits Chanteurs de Strasbourg.
A Mariame Clément, qui a signé la mise en scène, revient en grande part le mérite d'avoir sauvé cette production des clichés romantiques et d'un excès de sentimentalisme larmoyant, -- bien que les larmes y coulent à flots.
Avec les chanteurs, elle réussit ce prodige qu'on s'identifie tour à tour à Werther, Charlotte, Sophie et même pendant un temps à Albert.
L'un des "fils conducteurs qui nous a fait aimer Werther est son rapport avec la nature", explique-t-elle.
Elle utilise avec raffinement la vidéo dont les images s'impriment sur l'écran comme un oeil ouvrant sur le paysage intérieur du jeune romantique, sa vision subjective, introspective de la nature.
Parmi les arbres qui défilent sous l'oeil de Werther, promeneur réel ou virtuel, s'impose de plus en plus souvent, comme un leitmotiv obsessionnel, l'image de Charlotte vue de dos, écartant gracieusement une mèche de son cou.
Dans le décor signé Julia Hansen, le monticule de faux gazon emprisonné par de rigides murs blancs, veut aussi évoquer cette tension entre la nature (la passion romantique de Werther) et le carcan du devoir et de la raison (qui emprisonnent Charlotte et condamnent son amoureux), mais l'effet esthétique est piètre.
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(WERTHER, Opéra du Rhin, à Strasbourg et Mulhouse, du 5 au 26 mai).


           


1.Posté par Cécile le 18/08/2009 11:12
Pour découvrir le travail de Mariame Clément, vous pouvez aussi retrouver des extraits de La Belle Hélène sur http://www.lequai.tv/fr/bdd/video_id/193

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