"X-Men Origins : Wolverine" : L'homme est un loup pour le mutant


Lundi 27 Avril 2009 - 11:05
AFP/Damien STEFFAN


Quatrième volet de la série des X-Men, "X-Men Origins : Wolverine", sur les écrans mercredi, met en scène la naissance du personnage central, un mutant aux fortes pulsions animales, destiné à son corps défendant à devenir un tueur mercenaire.


"X-Men Origins : Wolverine" : L'homme est un loup pour le mutant
Bryan Singer, qui avait réalisé les deux premiers épisodes, a depuis passé la main. Brett Ratner a réalisé le troisième, et c'est désormais le Sud-Africain Gavin Hood, remarqué avec "Tsotsi", Oscar du film étranger en 2006, qui tient la caméra.
Le film s'intéresse à la genèse de l'un des personnages les plus appréciés des fans de cette série Marvel Comics: Wolverine, mi-homme mi-glouton, doté comme ce mammifère de griffes rétractables, et doué d'un pouvoir de régénération rapide.
L'action commence dans la première enfance du héros, le jeune James, qui deviendra Logan (Hugh Jackman). Un soir d'orage au 19e siècle, il découvre que son père n'est pas son père, assassine son géniteur, puis prend la fuite avec son frère sous les yeux horrifiés de sa mère. Le héros, accablé par le destin comme un Grec, aura beau fuir, il ne pourra échapper à la malédiction de ses origines.
De longues années après cette entrée en matière lourdement oedipienne, Logan et son frère Victor Creed (Liev Schreiber) sont engagés comme mercenaires par un militaire américain sans scrupules, Stryker. Réticent, Logan tente de quitter le métier. Mais rattrapé par Stryker, il finit par accepter de se prêter à son expérience de création d'une arme ultime: lui-même, scientifiquement amélioré grâce à un alliage métallique indestructible.
Centré sur un personnage à la duplicité et aux états d'âme plutôt porteurs, "X-Men: Origins" reste un film d'action à grand spectacle (à l'image du générique très réussi), pas toujours subtil lorsqu'il s'aventure dans des réflexions sur la nature humaine ou le progrès scientifique.
Gavin Hood ne rechigne pas à souligner avec insistance ses effets. Le "devenir animal" de Logan est ainsi martelé sans relâche. "Quel animal es-tu ?" lui demande sa mère, horrifiée par l'assassinat initial. "Tu n'es pas un animal", veut le rassurer sa petite amie. "Deviens l'animal !", le provoque son frère ennemi...
Cette insistance est encore alourdie par la réalisation, à coups de flash backs et d'une abondance de gros plans sur un Hugh Jackman enragé. "Tu as voulu l'animal, tu vas l'avoir", proclame-t-il avant d'entrer dans une dernière transe guerrière.
La métaphore insulaire est également très développée. Dans les films de Singer, la marginalité des X-Men renvoyait à la communauté homosexuelle. Ici, outre le clin d'oeil à "L'Ile du Dr Moreau", la métaphore vise peut-être l'isolement des Américains.
A cet égard, le personnage de Stryker est le plus intéressant. Sanguinaire, il donne à ses mercenaires le droit de vie et de mort, et l'impunité. Obsédé par sa mission de protéger le peuple américain, aussi bien contre les menaces extérieures que contre l'ennemi intérieur, il engendre des monstres.
C'est ainsi que sont jetés les dés pour les X-Men: destinés à servir la paranoïa sécuritaire des Etats-Unis, ils seront rejetés dans les prochains épisodes par les citoyens qu'ils sont censés protéger.


           

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