"Y'aura du foot ?": début de l'expérience sur les nouveaux rythmes scolaires


Vendredi 3 Septembre 2010 - 15:00
AFP


Lyon - "C'est obligatoire ?", "Y'a pas un truc plus sportif ?": en ce jour de rentrée, deux classes de 5e d'un collège lyonnais viennent d'apprendre qu'elles participent à l'expérimentation sur les rythmes scolaires, prévoyant des activités physiques et culturelles supplémentaires.


"Y'aura du foot ?": début de l'expérience sur les nouveaux rythmes scolaires
Sélectionnées "au hasard", explique la principale Marie-Françoise Lenzi, ces deux classes du collège Jean de Verrazane, totalisant 45 élèves, ont vu leurs emplois du temps aménagés, "sans supprimer aucun cours obligatoire", de façon à libérer deux après-midi par semaine - trois heures au total - consacrées à des pratiques sportives et culturelles.

"On aura de la boxe, du judo, du basket, du ping-pong, du foot... mais aussi des échecs, du théâtre, de la musique", même si les derniers partenariats avec les clubs sportifs du quartier sont en cours de finalisation. Le dispositif devrait être opérationnel "fin septembre".

Alors que la principale vient d'en faire l'annonce dans les classes concernées, les élèves paraissent plus intrigués par la présence de journalistes que par cette expérimentation pédagogique initiée par le ministère de l'Education, qui concerne 124 établissements sur le territoire, pour une période de trois ans.

Quelques questions fusent finalement. Oui, c'est obligatoire, oui, il y a aura de la danse, oui, il sera possible de changer de discipline chaque trimestre, non, ça n'empêchera pas d'assister aux sessions de soutien scolaire après 16H30.

"C'est comme en Allemagne, on va faire du sport", résume Adan, installé au fond de la classe, grosse chaîne autour du cou. "S'ils mettent du foot, je ferai du foot. J'aime pas la musique, sauf le rap", affirme-t-il péremptoirement, pendant que son voisin de table opine du chef.

Hyron, lui, trouve que "c'est cool" parce qu'il "y a moins de travail intellectuel". Tous n'ont pas immédiatement saisi que ces activités viendront s'ajouter aux horaires réglementaires.

Interrogée dans le couloir à l'inter cours, Caroline a déjà fait son choix: ce sera théâtre, "j'en ai jamais fait mais j'aime bien". N'est-elle pas déçue d'avoir plus d'heures obligatoires que ses camarades ? "Non, ça va, c'est pas comme si on avait vraiment cours", relativise-t-elle.

Chaque établissement, volontaire, dispose d'une grande latitude pour la mise en oeuvre du projet et décider du nombre d'heures dévolues aux nouvelles activités.

Certes, "trois heures, c'est peu. Mais ça n'est que le début. Et si on veut faire plus, il faut modifier tous les horaires, passer à des cours de 50 minutes, trouver les équipes, les encadrants", justifie Mme Lenzi.

On est donc loin "des cours le matin, sport l'après-midi" annoncés en mai par le ministre Luc Châtel lors de la présentation du projet.

L'objectif, "c'est de raccrocher les élèves" parfois en difficultés. "Un gamin qui voit qu'il peut progresser sur un projet sportif ou artistique, il ira mieux dans le scolaire", pronostique l'enthousiaste principale de ce petit collège d'un quartier populaire en mutation du 5e arrondissement, classé en zone violence, "même si ça n'est pas le Bronx".

Prévenu en juin, l'établissement s'est vu attribuer 5.000 euros pour financer les dépenses en personnels d'encadrement et a dû, au cours de l'été, dégotter des créneaux dans les équipements sportifs du quartier et nouer des partenariats avec les clubs avoisinants.

Le premier jour se termine. Mme Lenzi attend maintenant les appels des parents qui souhaiteront obtenir des précisions sur l'année scolaire particulière de leur progéniture.


           

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