
Yu Jie
Lundi, il a été interrogé pendant quatre heures et demie par la police secrète pour avoir dévoilé sur le site de micro-blogs son intention de publier dans trois mois "Wen Jiabao, le meilleur acteur chinois".
"Les médias et experts étrangers ainsi que les médias chinois ont une vue favorable de Wen, le présentant comme un progressiste et un réformateur politique, pour moi c'est une vue erronée", dit à l'AFP Yu Jie, qui vit à Pékin.
Selon ce dernier, sous la direction de Wen et du président Hu Jintao, les libertés politiques ont été encore plus restreintes et la police secrète s'est vu accorder de plus en plus de pouvoir.
C'est elle d'ailleurs qui lui a posé de nombreuses questions lundi, par l'intermédiaire notamment d'un certain "M. Zhu".
"C'est la première fois que je le rencontrais mais il m'a dit qu'il me connaissait depuis dix ans et qu'il était chargé de me surveiller".
Dès son interpellation, le dissident, diplô mé en littérature de la prestigieuse université de Beida, mais sans emploi, a envoyé un message sur le portable de sa femme qui a diffusé l'information sur Twitter.
"Les amis l'ont su, ainsi que les journalistes étrangers qui l'ont contactée. En 2004 (lors d'un précédent interrogatoire par la police secrète), c'est elle qui avait dû passer de nombreux coups de téléphone pour les alerter", explique ce père d'un garçon de deux ans, dont les livres sont interdits en Chine depuis 2004.
Yu Jie est certainement l'un des dissidents les plus actifs sur Twitter, avec un nom de compte évoquant la répression de Tiananmen "Yujie89".
Il l'utilise depuis décembre, suivi par plus de 10.000 personnes.
"Le rô le de Twitter est un peu différent par rapport à l'Occident. Comme en Chine, il faut contourner la +Grande muraille virtuelle+ (censure), ceux qui utilisent Twitter s'intéressent plutô t à la politique", juge cet intellectuel au visage rond et au phrasé lent.
"Pour moi, c'est un moyen très important pour exprimer mes points de vue politique".
Depuis lundi, il y raconte en détail sa rencontre avec les agents de la police secrète, qui tourne la plupart du temps au dialogue de sourds.
S'il défend son droit d'expression garantie par la Constitution chinoise, eux parlent de raison d'Etat et de menaces à la sécurité.
Et ils lui promettent un destin à la Liu Xiaobo, le chef de file de la dissidence condamné à 11 ans de prison l'année dernière pour avoir défendu une réforme démocratique. Un proche avec lequel il avait d'ailleurs signé une lettre ouverte en 2003 pour réclamer le retrait de la dépouille de Mao de la place Tiananmen, en plein coeur de Pékin, où il repose dans un mausolée.
Face à Yu Jie, les policiers ont également évoqué l'attitude des pays occidentaux face à une Chine de plus en plus forte économiquement.
"Lorsqu'ils m'ont interrogé, ils m'ont dit que pour les pays occidentaux, le sujet des droits de l'homme était devenu secondaire par rapport au commerce", dit Yu Jie.
"Je leur ai répondu que je n'ai jamais compté sur la protection des pays occidentaux pour critiquer le gouvernement chinois".
Pour lui la communauté de Twitter est un précieux soutien, presque aussi nécessaire que la religion chrétienne qu'il a embrassée en 2003, "le jour de Noël".
"La religion m'a donné un soutien spirituel, je ne me sens plus seul ni faible face au Parti communiste", affirme-t-il.
"Les médias et experts étrangers ainsi que les médias chinois ont une vue favorable de Wen, le présentant comme un progressiste et un réformateur politique, pour moi c'est une vue erronée", dit à l'AFP Yu Jie, qui vit à Pékin.
Selon ce dernier, sous la direction de Wen et du président Hu Jintao, les libertés politiques ont été encore plus restreintes et la police secrète s'est vu accorder de plus en plus de pouvoir.
C'est elle d'ailleurs qui lui a posé de nombreuses questions lundi, par l'intermédiaire notamment d'un certain "M. Zhu".
"C'est la première fois que je le rencontrais mais il m'a dit qu'il me connaissait depuis dix ans et qu'il était chargé de me surveiller".
Dès son interpellation, le dissident, diplô mé en littérature de la prestigieuse université de Beida, mais sans emploi, a envoyé un message sur le portable de sa femme qui a diffusé l'information sur Twitter.
"Les amis l'ont su, ainsi que les journalistes étrangers qui l'ont contactée. En 2004 (lors d'un précédent interrogatoire par la police secrète), c'est elle qui avait dû passer de nombreux coups de téléphone pour les alerter", explique ce père d'un garçon de deux ans, dont les livres sont interdits en Chine depuis 2004.
Yu Jie est certainement l'un des dissidents les plus actifs sur Twitter, avec un nom de compte évoquant la répression de Tiananmen "Yujie89".
Il l'utilise depuis décembre, suivi par plus de 10.000 personnes.
"Le rô le de Twitter est un peu différent par rapport à l'Occident. Comme en Chine, il faut contourner la +Grande muraille virtuelle+ (censure), ceux qui utilisent Twitter s'intéressent plutô t à la politique", juge cet intellectuel au visage rond et au phrasé lent.
"Pour moi, c'est un moyen très important pour exprimer mes points de vue politique".
Depuis lundi, il y raconte en détail sa rencontre avec les agents de la police secrète, qui tourne la plupart du temps au dialogue de sourds.
S'il défend son droit d'expression garantie par la Constitution chinoise, eux parlent de raison d'Etat et de menaces à la sécurité.
Et ils lui promettent un destin à la Liu Xiaobo, le chef de file de la dissidence condamné à 11 ans de prison l'année dernière pour avoir défendu une réforme démocratique. Un proche avec lequel il avait d'ailleurs signé une lettre ouverte en 2003 pour réclamer le retrait de la dépouille de Mao de la place Tiananmen, en plein coeur de Pékin, où il repose dans un mausolée.
Face à Yu Jie, les policiers ont également évoqué l'attitude des pays occidentaux face à une Chine de plus en plus forte économiquement.
"Lorsqu'ils m'ont interrogé, ils m'ont dit que pour les pays occidentaux, le sujet des droits de l'homme était devenu secondaire par rapport au commerce", dit Yu Jie.
"Je leur ai répondu que je n'ai jamais compté sur la protection des pays occidentaux pour critiquer le gouvernement chinois".
Pour lui la communauté de Twitter est un précieux soutien, presque aussi nécessaire que la religion chrétienne qu'il a embrassée en 2003, "le jour de Noël".
"La religion m'a donné un soutien spirituel, je ne me sens plus seul ni faible face au Parti communiste", affirme-t-il.