les "funérailles" de la Joconde au Louvre


Samedi 20 Décembre 2008 - 15:48
AFP


Paris - L'artiste franco-chinois Yan Pei-Ming s'attaque au "sujet le plus célèbre du monde" en organisant les "funérailles" de la Joconde, immense tableau en cinq parties à voir au printemps au musée du Louvre.


Yan Pei-Ming
Yan Pei-Ming
"Les Funérailles de Mona Lisa" seront exposées du 12 février au 18 mai 2009 au coeur du musée parisien, dans le salon Denon, une grande salle aux murs rouges voisine de celle des grands formats du XIXe.

L'initiative s'inscrit dans la politique suivie depuis plusieurs années par le musée d'accueillir, pour des expositions temporaires, de l'art contemporain et des artistes vivants.

Yan Pei-Ming, 48 ans, invité par le patron du Louvre Henri Loyrette, n'a "été soumis qu'à une seule contrainte, celle du lieu", explique Marie-Laure Bernadac, chargée de l'art contemporain au Louvre et commissaire de l'exposition.

Et le Franco-chinois, célèbre pour ses immenses portraits de Mao, de Bouddha, ou récemment de Barack Obama et John McCain pendant la campagne électorale américaine, a décidé, comme il le dit à la presse, "de s'attaquer au sujet le plus célèbre du monde", celui de la Joconde.

"Quand j'étais en Chine, tous mes amis artistes copiaient la Joconde. C'est la peinture la plus populaire, la plus célèbre" au monde, qui "a inspiré tant d'artistes", ajoute cet homme qui a quitté la Chine en 1980 et vit depuis à Dijon.

L'oeuvre, en cours d'exécution dans le nouvel atelier d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) de l'artiste se divise en cinq immenses toiles, de quelque trois mètres de haut.

Au centre, la Joconde, fidèle à elle-même, est flanquée de deux immenses paysages imaginaires qui prolonge le paysage d'origine. Ils sont parsemés de crânes humains. De part et d'autre, un portrait du père de l'artiste, récemment décédé, et un autoportrait de "l'artiste qui fait semblant de mourir".

Le peintre, volubile et rieur, s'affirme à la fois "intimidé, angoissé et ravi" d'exposer au Louvre. Mais les peintres exposés "sont tous morts, et moi je suis vivant", s'exclame-t-il, expliquant que pour "ne pas tomber dans le piège de la rivalité avec la peinture ancienne", il a choisi de peindre en gris et blanc.

"Je fais accompagner la Joconde de mon père mort, qui devient éternel. Je le fais entrer au Louvre", dit l'artiste. Quant aux crânes, ce sont "des autoportraits", copiés à partir d'un scanner du crâne de Yan Pei-Ming lui-même.

"Quand on organise des funérailles, c'est la fin. Mais la peinture est éternelle", conclut-il.


           

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