15è édition des Andalousies Atlantiques : Quand Essaouira unit le Maghreb par la musique

MAP

Les artistes marocaine, Hayat Boukhriss, algérienne Rym Hakiki, et tunisienne Syrine Ben Moussa, se sont succédées sur scène, vendredi soir dans la cité des alizés, pour offrir un concert grandiose et si exaltant, sous le signe '’le Maghreb uni à Essaouira’’.

Organisé dans le cadre de la 15è édition du Festival des Andalousies Atlantiques, ce spectacle inédit et riche en couleurs a été l’occasion de rendre un incandescent hommage aux grandes figures du répertoire musical maghrébin.

Dans une ambiance décontractée, conviviale et fraternelle, les hôtes de la cité des alizés, parfois venus de contrées très lointaines, ont eu l’immense privilège de constater combien la mémoire musicale maghrébine est commune et que le Maghreb arabe ne fait qu’une Nation.

En trangressant les frontières grâce à leurs chants et voix sublimes, ces trois artistes maghrébines ont toujours veillé à célébrer, à leur manière, cette union et cette communauté du destin à travers ce riche patrimoine musical ancestral. Et ce spectacle époustouflant donné à Essaouira n'en est que la parfaite illustration.

C’est dire que ce concert tant attendu des festivaliers, s’est vite transformé en une grande fête ayant rapidement pris, de manière alternative, les accents du ghernati, du melhoune, du haouzi, du malouf et de toutes ces musiques atlantiques qui ont su faire face aux aléas du temps.

Près d’une 1h30 durant, ces sublimes voix maghrébines ont interprété chacune, avec brio, un fond commun aux pays de l’Afrique du nord, avant qu’elles ne décident de monter ensemble sur scène pour vivre, comme il se doit, une belle aventure, et se tenir ainsi la main le temps de célébrer dans la joie et l’émotion cette grande fraternité maghrébine. Une aventure heureuse, rendue possible grâce à la contribution artistique du Maestro Ahmed Cherkani et de son orchestre.

Pour joindre l’utile à l’agréable et permettre aux festivaliers de continuer à puiser dans la liesse et la grande joie, l’Association Essaouira-Mogador, fidèle en cela à ses promesses, n’a trouvé mieux que d’offrir à ses invités, une grande surprise combien digne de cette cité paisible et ce, en conviant sur scène, sous les ovations du public, le grand chanteur, musicien et compositeur de notoriété planétaire, Enrico Macias. 

Saisissant l’occasion, Enrico Macias a loué l’excellent travail que mène l’Association Essaouira-Mogador en mettant sur pied ce festival, avant de dire toute sa joie d’avoir retrouvé à Essaouira, cette fraternité qu’elle avait chantée il y a 50 ans.

Dans la foulée, il a aussi exprimé sa fierté de revivre ici à Essaouira, l’Andalousie dont il rêvait. 

Par la suite, place a été donnée à la musique en gratifiant le public d’un florilège de ses chansons les plus célèbres telles que : "L’Oriental", "les filles de mon pays", "Bin El Bareh We Lyouma" (entre hier et aujourd’hui, avant d’interpréter la célèbre chanson ‘’Ya Rayeh’’. 

Dans le cadre de cette ambiance festive et bon enfant, le public a eu le privilège et l’honneur d’apprécier, auparavant, une autre belle surprise, en partant à la rencontre de grands artistes de la musique espagnole, notamment du Flamenco, le chanteur carthaginois, Curro Pinâna avec la danseuse muriciana Nadia Marquez, autour d’une "fiesta" si particulière. Un spectacle inédit où chants et sensualité corporelle réunis ne font que transporter vers les cieux.

Ainsi, les Soleas mélancoliques et majestueuses et les alegreas festives et rythmées ont hautement marqué le tempo de cette soirée.

Curro Pinana est issu d’une famille qui baigne dans la tradition, son grand-père ne disait-il pas : "le chant c’est par le sang". Aujourd’hui, il est l’un des principaux dépositaires d’un style particulier du flamenco : le Cante minero.

De notoriété mondiale, il a reçu plusieurs prix et reste l’un des militants de la sauvegarde de formes de flamenco puro. De ce fait, il fait revivre des styles qui avaient presque disparu, dont plusieurs chants enracinés dans la tradition rurale de Carthagène.

Un mélange de styles et de chants, grâce à des spectacles très bien pensés et soigneusement concoctés, de quoi rappeler à tous qu’Essaouira demeurera à jamais cet espace incontournable d’ouverture, de partage, d’échange, de rencontre et de brassage des cultures. 


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