66e Mostra: Oliver Stone prône la "révolution pacifiste" de Hugo Chavez

AFP

Venise - L'Américain Oliver Stone défend la "révolution pacifiste" impulsée par le président vénézuélien Hugo Chavez en Amérique latine dans un documentaire au ton hagiographique intitulé "South of the border" et présenté lundi hors compétition à la 66e Mostra.

Hugo Chavez
Hugo Chavez
Arrivé à Venise comme l'a annoncé un responsable de presse de la Mostra à la mi-journée, le chef d'Etat sud-américain devrait probablement fouler le tapis rouge vers 17H00 locales, lors de la projection officielle du film.

Mais les flashes crépitaient déjà pour les acteurs Jane Birkin et Sergio Castellitto à l'affiche de "36 vues du Pic Saint-Loup" du Français Jacques Rivette, en lice pour le Lion d'or et surtout Matt Damon, venu pour "The informant" de Steven Soderbergh, montré hors compétition.

Après l'électrochoc Michael Moore, son compatriote Oliver Stone engage les Etats-Unis à ouvrir les yeux sur les progrès démocratiques accomplis "Au sud de la frontière".

Très applaudi bien que plutôt hagiographique voire superficiel, ce long métrage retrace les changements politiques des dix dernières années sur le continent latino-américain à partir de l'élection de Hugo Chavez, en 1998.

"Oui, oui, il est possible de changer le cours de l'histoire. Ceci est une révolution pacifique, mais armée", y déclare le chef d'Etat.

En 75 minutes d'entretiens et d'images d'archives -- pour la plupart des journaux TV de la chaîne Fox News qui "diabolise" à l'envi le dirigeant vénézuélien --, il s'agit pour Oliver Stone de démontrer qu'Hugo Chavez n'est pas "l'ennemi public numéro un" qu'ont fait de lui les médias des Etats-Unis.

"La pauvreté a été divisée par deux, ce que reconnaît la Banque mondiale, et les progrès sociaux ont été énormes au Vénézuela", a affirmé Oliver Stone devant la presse. "Il reste des problèmes, mais c'est un magnifique changement, un important phénomène historique dont on ne parle pas".

Visiblement fasciné, il dialogue avec le président vénézuélien, un ex-militaire, échangeant une poignée de mains "entre vétérans" - le cinéaste a été décoré au Vietnam - et le suit sur les lieux marquants de son enfance et de son parcours politique.

Il donne ensuite la parole aux présidents de la Bolivie Evo Morales, du Brésil Luiz Inácio Lula da Silva, du Paraguay Fernando Lugo, qui tous proviennent des couches les plus modestes de la société de leur pays.

"C'est la première fois dans l'histoire, que les chefs d'Etat de plusieurs pays de notre région ressemblent à ceux qu'ils gouvernent", dit la présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner.

Pour la première fois dans l'histoire du continent, ces dirigeants se soucient de progrès social, de santé et d'éducation et s'attellent à contrôler leurs ressources et à désendetter leurs pays, longtemps soumis aux diktats de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), dit Stone.

"Notre élite a longtemps été au service des Etats-Unis", admet Lula.

Stone, 62 ans, qui a remporté deux fois l'Oscar du meilleur réalisateur avec "Platoon" (1986) et "Né un 4 juillet" (1989), a co-écrit son film avec l'intellectuel de gauche anglo-pakistanais Tariq Ali, qui intervient souvent.

Bien que menés sur un ton admiratif et sans grand souci de précision historique, ces entretiens constituent un document sur la vision politique de ces dirigeants.

Sensible depuis longtemps au destin du continent latino-américain, Oliver Stone a réalisé notamment "Comandante" (2003) et "Looking for Fidel" (2004), consacrés au président cubain Fidel Castro, et "Salvador" (1986), sur le conflit en Amérique centrale.


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