Actifs toxiques : grand ménage de printemps dans les banques américaines
lepoint.fr/AFP
Le gouvernement américain devrait annoncer lundi un plan en trois volets destiné à débarrasser les banques de leurs actifs toxiques, alors que la crise financière n'en finit pas de faire des victimes, a annoncé vendredi soir le Wall Street Journal.
D'un côté, explique le quotidien, l'administration prévoit la création d'une nouvelle entité pour racheter et détenir des prêts, appuyée sur l'organisme public d'assurance des banques de dépôt, le FDIC (Fonds de garantie des dépôts bancaires). D'autre part, une entité dépendant de la Réserve fédérale, créée pour reprendre des titres récents appuyés sur des prêts, verra ses compétences élargies pour pouvoir reprendre des prêts émis en 2005 et 2006, à l'époque où la bulle financière était en pleine expansion. Enfin le Trésor mettra sur pied la structure évoquée il y a un mois par Tim Geithner, associant capitaux publics et privés et visant à inciter des investisseurs à acheter les actifs douteux qui plombent les bilans des banques.
Le quotidien indique que le coût de cet effort est incertain, alors que le Congrès renâcle de plus en plus à voter de nouveaux plans de sauvetage, après ce qui a été perçu comme des abus commis comme les bénéficiaires des fonds publics.
Geithner fragilisé par une polémique
Il y a un mois, l'administration avait indiqué que la nouvelle version du plan de sauvetage du système financier mobiliserait jusqu'à 2.000 milliards de dollars. Cependant, grâce à l'apport des investisseurs privés et à la contribution de la Banque centrale, il était estimé que la facture pour le Trésor resterait contenue dans l'enveloppe de 700 milliards de dollars fixée par le Congrès à l'automne. Mais Tim Geithner n'avait cependant pas exclu d'avoir à venir demander une rallonge au Capitole. Vendredi le Wall Street Journal relevait une autre difficulté, les hésitations d'investisseurs privés ébranlés par de récentes mesures parlementaires perçues comme des attaques contre la communauté financière.
Le vote jeudi soir par la Chambre des représentants d'un projet de loi visant à imposer à 90 % des primes perçues par des salariés dont la rémunération dépasse les 250.000 dollars par an, dans des entreprises ayant reçu plus de cinq milliards de dollars d'aide publique, a été particulièrement mal reçu dans les milieux d'affaires. Il y a un mois, le flou des premières annonces de Tim Geithner avait fait chuter la Bourse de 4,6 % le jour même. La semaine prochaine, l'annonce des détails de ce plan pourrait sceller son sort, alors qu'il fait face à des appels à la démission de l'opposition républicaine. La classe politique exige de savoir dans quelle mesure le ministre, censé superviser l'assureur AIG depuis que l'État y a injecté plus de 170 milliards de dollars, était au courant des 165 millions de dollars de primes remis à l'encadrement et pourquoi il n'a rien fait pour l'empêcher.