Afghanistan: l'ONU demande des "mesures spéciales" pour protéger les femmes
AFP
Kaboul - L'ONU a demandé samedi dans un communiqué au gouvernement afghan et à l'Otan que des "mesures spéciales" soient prises lors du prochain sommet de l'Otan à Chicago pour protéger les droits des femmes après 2014, une fois que les troupes étrangères auront quitté le pays
Nombre d'acteurs de la société civile critiquent l'utilisation peu sincère du thème de la protection des femmes par le gouvernement.
L'AHRDO, une ONG afghane, dénonçait début mars le "jeu politique cynique" de Kaboul, qui épouse cette cause sans "engagement authentique" pour "continuer à recevoir" de l'aide internationale alors qu'"en pratique", "les demandes des éléments extrémistes résidant au palais présidentiel (...) l'emportent toujours".
Les droits des femmes, ou plutôt leur non-respect, serviraient notamment de monnaie d'échange au gouvernement face aux talibans, dont l'insurrection reste vivace et sanglante, malgré plus de 10 années de présence internationale et 130.000 soldats de l'Isaf, la force armée de l'Otan, encore basés en afghanistan.
"Les gains cette dernière décennie pour des millions de femmes afghanes en terme d'égalité constitutionnelle, de participation politique et d'accès à la santé et à l'éducation ne peuvent être compromis lors d'un quelconque accord de transition entre l'Otan, d'autres partenaires internationaux et le gouvernement afghan, ou de quelconques négociations de paix", affirme l'ONU dans ce texte.
Le sommet de Chicago "considèrera comment les engagements financiers peuvent être liés à l'obligation de remplir les obligations du gouvernement afghan en terme de droits de l'Homme en accord avec sa constitution et les traités (...) ratifiés par l'Afghanistan", insiste l'organisation.
Pour Jan Kubis, le représentant de la mission de l'ONU en Afghanistan, "la protection spécifique des femmes doit être centrale dans les décisions prises, alors que l'armée et la police afghanes se préparent à prendre la direction des opérations de sécurité et la mission de l'Otan".