Algérie: le Premier ministre réunit son parti, l'opposition veut son départ

AFP

Alger - Le Rassemblement national pour la démocratie (RND) du Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a annoncé mercredi la tenue d'un congrès jeudi et vendredi, au moment où l'opposition appelle à la formation d'un gouvernement de technocrates en prévision des législatives du printemps.

Ahmed Ouyahia
Ahmed Ouyahia
Le RND a précisé dans un communiqué que les réformes lancées par le président Abdelaziz Bouteflika, dont nombre sont déjà votées par les députés, constitueront le principal ordre du jour du congrès.

M. Bouteflika a promis le 15 avril des réformes politiques dans un discours à la Nation en réponse à une vague de protestation et d'émeutes en Algérie, dans la foulée du Printemps arabe.

La date précise des élections législatives n'a pas encore été arrêtée.

Mais plusieurs partis veulent un gouvernement de "technocrates neutres" avant cette échéance.

Fateh Rebai, le président d'Ennahda (islamiste), a déclaré mercredi à l'AFP que son parti voulait un gouvernement de "technocrates neutres, à même d'assurer des élections libres, transparentes et crédibles".

"Cela sera un message fort en direction du peuple et de l'opposition", sinon il y aura un très grand nombre d'abstentions, a ajouté M. Rebai.

Ennahda, a-t-il dit, le demandera par courrier dans les prochains jours au président Bouteflika.

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), avait déjà appelé dimanche en concluant son conseil consultatif à un tel gouvernement et annoncé qu'il quittait l'Alliance présidentielle formée par le RND et le Front de Libération National (FLN, parti présidentiel) alors qu'il fait partie du gouvernement.

Le porte-parole du MSP Kamel Mida a précisé mercredi à l'AFP que son parti avait déjà adressé cette demande lors des consultations politiques menées avec différentes personnalités par le président du Sénat Abdelkader Bensalah en mai et juin derniers.

Le Parti des Travailleurs (PT, opposition) est aussi favorable à une équipe de technocrates, a indiqué à l'AFP Djoudi Djelloul.

Pour Kassa Aissi, porte-parole du FLN, il faut savoir "si cette pratique démocratique se fait dans d'autres pays et si à chaque fois qu'il y a des élections il faut changer le gouvernement".

Un tel changement, a-t-il fait remarquer, "relève des prérogatives du président" et "il le fera s'il l'estime nécessaire".


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