Algérie: le chef du FLN fait face à une fronde au sein de son propre parti
AFP
Alger - Le patron du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) Abdelaziz Belkhadem, contesté depuis des mois, est désormais confronté à une fronde menée par des parlementaires, ministres et sénateurs, qui ont réuni quelque 500 dissidents à Alger, a rapporté samedi la presse.
Un important dispositif policier avait été déployé autour de la salle qui a abrité cette conférence, à Draria, sur les hauteurs d'Alger, selon L'Expression.
Depuis plusieurs mois, une sourde animosité oppose les partisans et les adversaires de M. Belkhadem, un homme du sérail qui assume aussi le portefeuille de ministre d'Etat, représentant personnel du président Abdelaziz Bouteflika.
Les réformateurs reprochent notamment à M. Belkadem de favoriser le clientélisme en maintenant dans ses structures des personnalités dépassées par l'évolution du pays et de rester fermée aux revendications de la jeunesse.
"Abdelaziz Belkhadem aura certainement vécu en cette fin de semaine les pires moments depuis qu'il a accédé à la tête du FLN en 2004", a souligné Le Soir d'Algérie.
Pour le journal Liberté, "le FLN semble être lâché, y compris par celui qui avait été intronisé président d'honneur (M. Bouteflika)".
"Ces indices suffisent à donner à réfléchir à Abdelaziz Belkhadem et indiquent que la fin de son règne est annoncée", observe encore ce quotidien.
Parmi les opposants à M. Belhadem figurent des députés, des sénateurs, et d'anciens ministres, selon la presse.
Le FLN, un parti indépendantiste créé en 1954 contre la France coloniale et associé au pouvoir depuis 1962, est majoritaire à l'assemblée nationale.
Il partage le pouvoir au sein de l'Alliance présidentielle créée en 2004 avec le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et le Mouvement pour la Société pour la Paix (MSP, islamiste). On ignore le nombre exact des députés acquis à l'un ou l'autre camp.