Algérie: prison avec sursis et amende pour une fatwa anti-élections
AFP
Alger - Un salafiste yéménite, accusé d'avoir lancé une fatwa proscrivant les élections du 6 mai en Algérie, a été condamné dimanche à six mois de prison avec sursis et 100.000 dinars (1000 euros) d'amende, selon un correspondant de presse.
Le parquet avait requis deux ans de prison et une amende de 50.000 dinars (500 euros) à l'encontre du cheikh Djamil Al-Saloui, l'un des plus importants chefs salafiste au Yémen, pour incitation au boycottage des législatives.
Au cours de l'audience, l'accusé s'était défendu en affirmant n'avoir fait que répondre à une question sur "la position de la religion par rapport aux élections", avait rapporté le 7 mai le quotidien arabophone Echorouk.
"Le rite salafiste proscrit les élections et la participation aux élections. Mes déclarations ne concernaient pas les élections législatives en Algérie, mais les consultations électorales d'une manière générale", s'était justifié l'accusé.
La défense avait réclamé la relaxe en raison de "l'inexistence d'un texte législatif interdisant de répondre à des questions liées aux rite religieux".
Un blogueur algérien qui a appelé à boycotter les élections législatives sera également jugé le 30 mai pour "destruction de biens d'autrui, incendie de documents administratifs et incitation à l'attroupement".
Tarek Mameri, 23 ans, avait été arrêté le 2 mai, et libéré deux jours plus tard, après avoir diffusé sur le net des vidéos dans lesquelles il demandait le boycottage des élections, selon le réseau des avocats de défense des droits de l'Homme (RADDH).