Algérie: un ancien chef du gouvernement appelle au boycott des élections

AFP

Alger - L'ancien chef du gouvernement algérien Sid Ahmed Ghozali (1990-1992) a appelé jeudi au boycott des élections législatives prévues en Algérie le 10 mai, estimant que le "résultat est connu d'avance".

Sid Ahmed Ghozali
Sid Ahmed Ghozali
"J'avertis les citoyens que l'affaire est ficelée donc je les appelle à ne pas voter", a déclaré M. Ghozali dans un entretien au quotidien arabophone El Khabar.

"Voter est une perte de temps car les résultats (du scrutin) sont joués d'avance. Si les Algériens décident d'aller aux urnes, ils vont accorder une crédibilité à un régime qui ne leur a pas permis de choisir librement", a-t-il ajouté.

M. Ghozali était en poste lors de l'annulation des premières élections législatives pluralistes que le Front islamique du salut (FIS, dissous) étaient en passe de remporter en décembre 1991, provoquant en Algérie une vague de violences qui ont fait près de 200.000 morts.

"Le peuple algérien a donné la majorité au FIS dont la victoire était sans aucun doute légitime, et personne ne peut le nier, mais la décision de l'arrêt du processus électoral était également légitime ", a estimé M. Ghozali.

L'ancien chef du gouvernement, farouche opposant à la politique du président Abdelaziz Bouteflika, dirige depuis une dizaine d'années le Front démocratique (FD), un parti politique "non agréé".

Depuis l'instauration du multipartisme en 1989 l'opposition dénonce systématiquement des fraudes électorales en faveur des partis au pouvoir.

Jusqu'à présent, un seul parti, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) de Saïd Sadi (19 députés dans l'assemblée sortante), a annoncé qu'il ne prendrait pas part au scrutin du 10 mai, pour la même raison que M. Ghozali.

Le score des partis islamistes et la participation sont les principaux enjeux de ce scrutin.


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