"Nous n'acceptons pas que l'on dise qu'Erdogan (Recep Tayyip) utilise le sang des Algériens comme fonds de commerce", a déclaré le chef de file du MSP Bouguerra Soltani, lors d'un point de presse.

"Nous avons une cause historique. Le colonialisme a tué 5,5 millions d'Algériens (depuis 1830) dont 1,5 million durant la guerre de libération (1954-1962) et quand une personne parle de ta cause tu lui dis merci et on ne fais pas du commerce avec notre sang", a ajouté M. Soltani.

Le Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) Ahmed Ouyahia avait déclaré samedi que "chacun est libre dans la défense de ses intérêts, mais personne n'a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce".

Pour M. Soltani, ces déclarations "sont un service rendu à la France et un remerciement pour la mort des Algériens".

"Faisons-nous du commerce avec le sang des Sahraouis parce que nous parlons du Sahara occidental?" s'est intérrogé M. Soltani.

Erdogan "ne nous a rien demandé. Il a juste dit à la France +vous dites que la Turquie a exterminé les Arméniens en 1915, je vous rappelle que vous avez exterminé les Algériens+", a ajouté M. Soltani.

"Nous soutenons tous ceux qui demandent que la France officielle reconnaisse les crimes de la France coloniale et qu'elle s'excuse et indemnise les victimes", a ajouté le dirigeant islamiste dont le parti vient de se séparer du RND et du Front de Libération National (FLN) au sein de l'Alliance présidentielle, tout en maintenant ses quatre ministres au gouvernement.

Les déclarations de M. Ouyahia vont à l'encontre des demandes répétées du FLN, qui a mené la guerre d'indépendance, d'excuses ou d'une repentance de la part de Paris. Pour le FLN, M. Erdogan n'a fait qu'exprimer une "exigence historique" de l'Algérie.