Algérie: un préfet enlevé près de la frontière libyenne
AFP
Alger - Le préfet du département d'Illizi, dans le sud-est de l'Algérie, a été enlevé par trois manifestants près de la frontière libyenne, a déclaré mardi le sénateur d'Illizi Ibrahim Houma.
"M. Khelfi était parti calmer une manifestation de jeunes dans la ville de Debdeb", à la frontière libyenne. "Il a été enlevé par trois à quatre manifestants lundi soir", a précisé à l'AFP M. Houma.
Le sénateur a affirmé ne pas pouvoir dire s'il était ou pas entre les mains d'Aqmi et s'il avait quitté le territoire algérien, comme l'affirme le journal Ennahar.
Aucun groupe n'a revendiqué ce rapt, une première en Algérie contre un haut fonctionnaire de ce rang, selon Mohammed Mokaddem, spécialiste des questions de sécurité et d'Aqmi et patron du quotidien.
Mais le préfet serait désormais entre les mains d'Aqmi, estime-t-il, car les jeunes protestataires appartiennent à la famille d'Abdelhamid Abou Zeid, un des chefs les plus radicaux d'Aqmi et ce sont eux qui ont kidnappé le wali. Il aurait ensuite été emmené en territoire libyen par Aqmi, selon le journal.
M. Khelfi avait ordonné, selon le quotidien, aux services de sécurité de ne pas s'approcher pendant qu'il tentait de calmer les protestataires, ce qui a facilité son enlèvement, toujours selon le journal.
Il s'agit du premier poste de préfet pour M. Khelfi, qui occupait des fonctions municipales à Alger avant d'être nommé à Illizi en 2010, selon un responsable de la région.
Ce dernier, qui a requis l'anonymat, a également indiqué que "les jeunes protestaient contre la condamnation d'habitants de la région, dont des membres de la famille d'Abou Zeid".
Abou Zeid a lui-même été condamné à la perpétuité par contumace le 2 janvier à Alger pour "constitution d'un groupe terroriste international" impliqué dans le rapt d'une trentaine d'Occidentaux en 2003. Cinq membres de sa famille avaient aussi été condamnés dans ce procès à 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international.